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Tempi passati
1 mai 2015

L'histoire de Manon de Kenneth McMillan

Soirée de rêve hier à l'Opéra Garnier pour l'une des dernières représentations du ballet de Kenneth McMillan "l'Histoire de Manon" sur des musique de Jules Massenet auteur comme Puccini d'un opéra sur les amours malheureuses du chevalier des Grieux et de la belle Manon Lescaut hélas trop attirée par le luxe qui finira par la détruire et la condamner à être déportée en Louisiane accusée de prostitution par son vieux protecteur, où elle mourra dans les bras de des Grieux désespéré.

McMillan signe une chorégraphie pleine de rythme souvent empreinte d'humour et servie hier soir par l'étoile Eleonora Abbatagno et un jeune premier danseur de la troupe de 34 ans qui mériterait bien de passer étoile tant non seulement sa technique est irréprochable, que son sens dramatique nous a valu un moment bouleversant dans le dernier tableau du marécage où Manon mourant dans ses bras revit le faste de sa vie détruite. 

L'orchestre de l'opéra toujours excellent dirigé par Martin Yates et surtout les décors magnifiques de Nicolas Georgiadis qui a signé également les costumes ont transformé cette grande scène en un somptueux caléidoscope de couleurs. Nous sommes au temps de Louis XIV et les robes aux couleurs feuilles mortes agrémentées de grands chapeaux ornées de plumes légères contrastent avec le chatoiement des costumes des hommes allant du noir jais au plus éclatant rouge sang. Changement de décors à vue d'une grande sobriété. 

McMillan a l'intelligence d'éviter la comparaison avec les partitions des deux opéras cités plus haut en n'utilisant que des partitions du compositeur français sans rapport avec le sujet. Rythme entrainant pour tout l'acte 1 dans l'auberge avec ses mauvais garçons pratiquant savamment le vol à la tire, musique languissante et douloureuse dans les moments de rêve ou proche de la tragédie du 2 et du 3; musique quelque peu gaillarde des filles de mauvaises vies invitées chez "Madame" tripot voisinant la maison close au 1er tableau du deux. 

Ovation du public à l'issue du spectacle qui a fait salle comble pour cette soirée et sans doute les autres. A noter qu'à l'une d'elles une nouvelle étoile vient de faire ses adieux, Aurélie Dupont une des danseuses phares de la maison.

Simple mise en garde à Monsieur Millepied nouveau directeur de la danse; il a l'air de reprendre les mauvaises habitudes de la maison des années 60 comme celles actuelles du Bolchoi, Kirov ou Met où on privilégie aux saluts, les étoiles au détriment du corps de ballet. Non le star system n'a pas lieu d'être même si monsieur, votre épouse est une star; le corps de ballet a autant lieu d'être fêté par le public longuement que les étoiles, ceci est un travail d'ensemble et le succès des uns ne va pas sans le travail des seconds. Les apparitions prolongées des étoiles seules devant le rideau est une profonde injustice pour ce corps de ballet, le meilleur du monde sans la moindre critique possible, et qui n'eut droit hier qu'à 2 ou 3 minutes de rappels. Même si le public tend vers votre façon de faire, il s'agit de lui faire comprendre par tous les moyens que ce spectacle est un tout et que tous ont droit à égalité de traitement en termes de suffrages du public. 

Il reste une ou deux représentations avec un peu de chance vous pouvez trouver peut -être des places à vendre sur la bourse aux billets de l'opéra de Paris sur leur site. Si oui n'hésitez pas cela vaut mieux que d'aller entendre la nullité de fille de Le Pen qui a osé faire mettre devant la façade entière de Garnier une affiche "La France fait Front" avec échafaudages et hauts parleurs pour distiller la stupidité dangereuse de son discours démagogique! Front pour quoi? Pour la paresse, l'irresponsabilité chronique, la légèreté devant la crise? 

Pauvres touristes venus pour quelques jours et qui n'ont même pas pu prendre une photo de l'un des plus beaux opéras du monde.

 

 

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