La France reconnaissante
Je suis entrain de mettre un peu d'ordre dans mes archives, classement vertical particulièrement efficace qui permet de réduire la taille de nombre de dossiers. En même temps cela me permet de vérifier si certains documents ne méritent pas d'aller au coffre à la banque.
Je viens de tomber sur les diplômes de mon père. Eh oui, je les ai gardé en souvenir de cet homme naturalisé Français au début des années 20 alors que venant de Hongrie il faisait ses études de médecine et en même temps apprenait le Français qu'il maitrisa très rapidement sans le moindre accent et avec une grammaire et une syntaxe que je lui envie.
Hélas une fois diplômé avec les félicitations du jury en 1927, puis ayant en prime de son diplôme de cardiologue acquis aussi celui de médecin colonial (j'ai découvert qu'une telle spécialité existait en tombant sur le diplôme, superbe parchemin de près de 50cm de coté, on ne lésinait pas en 27), on n'autorisât pas mon père à exercer en privé en France sous le prétexte de la non possession du baccalauréat Français.
Sur le conseils du professeur Laubry, un des grands maitres de la cardiologie mondiale de l'époque, fondateur des sociétés française et internationale de cardiologie, mon père s'expatria en Egypte où il devint très vite, au Caire, un cardiologue apprécié et responsable du service de cardiologie et des maladies des vaisseaux à l'hôpital Français.
Quand en 1949 il fut décidé de penser à rentrer en France, anticipant les troubles qui trois ans plus tard entrainèrent la chute du roi Farouk, il se vit de nouveau opposé l'absence du diplôme de bachelier. Pendant l'été 1950 tout en travaillant il reprit les livres de terminal, passa son bac sans problème, et qui plus est fut obligé par ce cher pays à repasser sa thèse de docteur en médecine dont j'ai le diplôme délivré en 1953!
Quand il s'est agi en 1940 de le mobiliser à Alep, comme par hasard le bac ne fut pas exigé par les autorités françaises!
Ne vous étonnez donc pas si à plusieurs reprises j'affiche un profond mépris pour ce pays dont j'ai la nationalité mais dont par moment je me passerai bien tant j'ai honte de voir qui le dirigent depuis plus de 30 ans et dont la prétention à être un pays d'accueil dépasse l'imagination. Mais il est vrai qu'en France depuis la nuit des temps moins on est compétent plus on est apprécié depuis la tête du pays jusqu'au dernier de ses sous fifres...