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Tempi passati
31 juillet 2015

Soirée Alvin Ailey au Châtelet

Je fais partie de ces spectateurs qui sont comme on dit souvent avec un ton méprisant, bon public. Oui je pleure dans la scène de château Saint Ange de Tosca, quand Cavaradossi rédige sa lettre à Tosca et chante l'émouvant "se van le stelle", je suis pris d'une émotion sans bornes au final des 2e et 8e symphonies de Mahler, le final de Giselle, où le ballet des ombres de la Bayadère chorégraphié par Noureev m'émeuvent. A contrario je ris à gorge déployée des facéties du Ballet "the concert" de Jerome Robins et de bien d'autres. Pas plus tard qu'il y a quarante huit heures je revoyais Cosi Van Tutte de Mozart, mis en scène au festival de Glydenbourne en 2006, et enchanté encore une fois comme au premier jour par cette production, je me surpris devant mon écran dans mon salon, à applaudir à tout rompre à la fin comme si j'étais dans la salle!

Je n'avais jamais vu la célèbre compagnie américaine noire et encore moins de chorégraphies de ce danseur chorégraphe décédé à 58 ans en 1989. Tout le monde en parle et le porte aux nues. Je savais dès l'an dernier que la compagnie serait l'invitée de la 11e saison des Etés de la danse donné chaque année en Juillet au Châtelet et une fois le programme connu, décidais d'y aller ce soir, choisissant par précaution un programme composé de trois ballets sur des musiques de Duke Ellington et un ballet sur des gospels.

"Night Creature", le premier ballet commença à m'intéresser dès sa seconde partie, "Pas de Duke" me fit frémir de plaisir. Entracte puis "The river" sur une musique du célèbre jazzman spécialement écrite pour la danse en 1970. Hélas hormis une des entrées pleine d'humour, le reste me laissa de marbre. Quant au dernier ballet "Revelations" sur des gospels, ce fut une suite sans aucune cohérence avec la musique ponctuée de hurlements disproportionnés d'une salle gagnée d'avance à la compagnie et où l'on sentait une claque omniprésente dans les étages du théâtre.

Les danseurs et danseuses ont une technique d'acier, de base classique, cela est incontestable: pirouettes, cabrioles frappées, grand jetés cela sans la moindre faute, des pointes tendues sans défaillances quand il le faut, des ensembles parfaits. Mais la danse ne se résume pas qu'à cela. Il faut de l'originalité dans les figures même si l'on fait du néo classique ou ne suit pas la trame d'une histoire. Ici rien, toujours les mêmes pas, les mêmes attitudes, les mêmes regards, les mêmes déhanchement de tête ou du bassin proche de la danse du ventre, etc.. Enfin dernier point désagréable visuellement et souvent d'ailleurs propre aux compagnies américaines, des danseurs hommes proches de candidats à des concours de bodybuilding, ce qui ôte toute grâce, toute légèreté et fluidité aux mouvements du corps du danseur si parfait soit-il. Cela doit faire flipper certains spectateurs ou certaines spectatrices, au choix des affinités électives, moi cela me laisse de marbre et m'agace.

Soirée donc profondément décevante. Autant l'an dernier, à la fin de la première soirée du San Francisco Ballet, j'avais sauté en rentrant pour réserver pour les deux programmes suivants, autant ici ce ne sera pas le cas même si je devais trouver de la place pour les deux dernières soirées des deux jours à venir.

J'avais besoin de rêver après l'infâme journée causée par Free, c'était raté!

 

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