Un vibrant hommage au plus grand chef du XXe siècle

Concert donné en hommage à Claudio Abbado en 2014, du moins extraits, on se passerait des commentaires car la musique et les larmes des musiciens à eux seuls suffisent pour exprimer ce que chacun devait ressentir ce soir là.

J'ai eu la chance d'assister en 2012 à l'un des derniers concerts du maestro au Festival. Il dut annuler son projet de clore son intégrale des symphonies de Mahler avec la 8eme dite des Mille mais le concert fut remplacé par celui avec l'intégrale de la musique de scène d'Egmont de Beethoven et le Requiem de Mozart. Terrible interprétation prémonitoire de sa disparition prochaine. A la fin du concert un silence total de près d'une minute suivi la dernière mesure de l'œuvre. Inutile de dire que nous étions tous sur la même longueur d'onde, pensant que ce serait sans doute l'une des dernières fois que nous le verrions vivant. 

Le successeur de Abbado est Riccardo Chailly qui prendra ses fonctions en 2016 pour 5 ans comme directeur musical du festival de Lucerne. Suprême hommage, il dirigera le concert d'ouverture du festival 2016 avec la symphonie des mille. La direction du festival ne pouvait faire meilleur choix car Chailly est lui aussi un très grand chef qui ne fait pas lui non plus dans le star system à la Rattle, Dudamel ou autres gesticulateurs patentés pour caméras de télévisions, se souciant moins des œuvres qu'ils dirigent que de leur notoriété. Nelssons ici dirigeant le final de la symphonie de Mahler est le prototype même du genre qui croit qu'on est plus convaincant à coup de grimaces et de moulin à vent qu'en donnant une indication à peine perceptible du bout de la main...