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Tempi passati
20 novembre 2015

Gertrude Bell de Christel Mouchard

 

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Gertrude Belle entre Churchill second à gauche et Lawrence à droite à ses cotés.

J'ai presque terminé la lecture de ce livre et décide d'en parler dès à présent. Eh oui, je lis énormément et souvent trois ou quatre livres en parallèle alternant souvent du français à l'anglais.

Gertrude Bell fait partie de ce que l'on appelait à la fin du XIXé et début du XXé siècle des aventurières. Elle est la petite fille du grand magnat de la métallurgie britannique Isaac Lowthian Bell. Autant dire que dès son plus jeune âge elle vit dans le luxe et sait qu'elle disposera d'une grande fortune. Hugh son père à pris la suite des affaires est veuf et adore sa fille qui le lui rend bien. Après le remariage de son père, progressivement se fait jour chez cette petite fille, une forte personnalité, un curiosité insatiable pour les sciences en particulier au départ la botanique. Elle fera des études à Oxford, chose rare à l'époque et pas très bien vu de la haute société. Elle racontera que pour les cours le professeur tournait le dos à ces jeunes filles par pudeur et éviter que l'on jase! Puis ce seront les voyages, la fascination pour le moyen orient, l'archéologie, la politique. Elle sera l'amie de Lawrence d'Arabie, ce qui n'est pas rien car le célèbre aventurier était misogyne et disait des femmes " ...qui ont écrit des œuvres littéraires auraient ayssu bien pu être étranglées dès leur naissance, la littérature anglaise n'y aurait rien perdu..." . Plus tard Lawrence dira d'elle: " un cœur énorme et une intelligence vertigineuse.

Elle connaitra aussi Churchill et mourra prématurément à Bagdad en 1926.

La biographie qui vient de paraitre aux éditions Taillandier vaut le détour; remarquablement bien écrite, et mettant en lumière ses différents traits de caractères; on sourit quand elle nous décrit la tente en plein désert de My lady, dans une valise armoire où d'un coté se trouve les tiroirs contenant affaires de toilette, nécessaire d'écriture, etc..., de l'autre les robes du soir. Elle a sa baignoire, et se fait servir son diner dans de la porcelaine par son fidèle Fattuh, et n'hésite pas à demander par courrier à sa sœur de lui faire parvenir telle toilette adaptée au désert mais tout de même adaptant un modèle du couturier Jean Poiret. Il faut quand même sauver les apparences et les conventions même en plein Wadi Rum!

Lady Bell qui restera célibataire, demande toujours l'autorisation à papa même à 40 ans passés, pour faire un voyage même si celui ci est réticent ou bien elle s'arrange pour que la lettre arrive après son départ; elle fera des découvertes archéologiques majeures dans les sites Hittites près de Konya en Turquie. 

Alpiniste également, parlant plusieurs langues dont l'arabe, reçus par les chefs prestigieux de tributs arabes réputées pourtant dangereuses dont celui immortalisé par Anthony Quinn dans Lawrence d'Arabie, Aouda Abou Tayi, elle raconte dans ses nombreuses lettres qui lui ont survécu, ces discussions sur tous les sujets en utilisant ce langage un peu désuet mais de la haute société britannique de l'époque: "We had a charming party"... Il y a chez elle un peu de ces personnages de la série de la BBC, Downton Abbey.

L'une de ses principales création est celle de l'Irak dont elle définira les frontières en tant que membre du bureau Arabe des services secrets britannique. Les Irakiens la surnommeront Umm’al Mu’mineen- La mère des fidèles.

Un livre à lire en cette période où des gens courageux, ouverts d'esprit, à la recherche permanente du savoir deviennent si rares. Et puis cela vous changera des sombres nouvelles quotidiennes.

 

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