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30 janvier 2016

Articles publiés entre 2006 et 2014 sur Blogspace concernant les Concerts, Opéras, ballets, Musique (Août 2011-Juillet 2012)

Avis aux amateurs  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 18 octobre 2012 15:37

Trois concerts à ne pas manquer à la Cité de la Musique à Paris:

Les 2-3-4 novembre, intégrale des symphonies de Schumann ainsi que les trois concerti du compositeur avec un beau plateau:

Les frères Capuçon et Nicolas Angelich, l'orchestre de chambre de l'Europe, direction Yannick Nézet-Seguin.
Il y a un forfait pour les trois concerts à 99€ (au lieu de 123) en 1ere catégorie et il y a des places sans difficultés apparemment.
Loc par téléphone au 0144844484 ou sur le netwww.citedelamusique.fr .

Avis aux mélomanes!

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Quand la direction générale de l'Opéra de Paris a de bonnes idées...  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 05 octobre 2012 21:28

On m'a souvent lu pestant ici contre les dirigeants de notre théâtre lyrique national.

Il arrive cependant et bien trop rarement hélas que de bonnes idées se fassent jour.

Ainsi depuis quelques semaines l'Opéra a mis en place sur son site internet une bourse d'échange de billets.

Il arrive souvent, en particulier pour ceux qui prennent des abonnements longtemps à l'avance, l'ouverture des souscriptions commençant près d'un an avant les représentations, que ceux-ci ne soient pas libres le jour de la représentation pour de multiples raisons, idem en cas de maladie etc..

L'opéra nous offre maintenant le possibilité de remettre nos billets en vente sur son site internet selon une procédure que je vous laisse le soin de lire. Sachez en tous cas qu'il s'agit d'un système sécurisé interdisant de revendre à bénéfice les dits billets comme le font un certain nombre d'individus malhonnêtes ayant dans certains cas des complices dans la grande boutique. J'ai surpris ainsi un caissier vendant 10 billets à l'un d'entre eux 3h heures avant la représentation et l'escroc s'est ensuite pointé dans la queue de la vente des places de dernière minute attendant l'ouverture des portes, me proposant d'en acheter un à près du double de sa valeur nominale!!!

Leurs victimes de choix sont bien sûrs des spectateurs étrangers qui ne connaissent pas le prix des places...

On peut espérer qu'un tel système de possibilité de revente par le biais des instances de l'opéra mettra sinon un terme au moins un sérieux coup dans l'aile à de pareils malfrats!

Quant au spectateur, il pourra ainsi éviter de devoir faire se déplacer une personne avant la représentation pour revendre sa place non utilisable ou tenter de la vendre aux enchères sur internet avec un risque non négligeable de ne jamais récupérer le prix de places souvent forts onéreuses.

Bravo à Nicolas Joel et son staff pour cette excellente initiative.

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Soirée Balanchine  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 03 octobre 2012 23:25

Deuxième soirée à l'opéra Garnier pour celle consacrée au grand chorégraphe Russo-Américain, Georges Balanchine.

Trois ballets de son immense répertoire:

Sérenade sur la sérenade en ut majeur pour cordes de Tchaikovski

Agon sur la musique originale du même nom de Stravinsky

Le fils prodigue sur une musique écrite pour le ballet par Prokofiev.

Trois styles illustrant à merveille cet artiste incontournable de la danse et dont aucune des oeuvres ne laisse insensible et aucune n'a pris la moindre ride au cours des ans. Elles ont été faites respectivement en 1934-1957 et 1929 et sont d'un modernisme étonnant.
Comme toujours la troupe de l'opéra fait merveille dans ce répertoire qui soulignons-le est réglé en suivant scrupuleusement les indications des Balanchine Foundation and Trust qui veillent au grain à juste titre.

La chance a voulu ce soir qu'un remplacement de dernière minute me permette de voir dans le Fils Prodigue l'époustouflante Agnés Letestu dans le rôle de la Courtisane. Une fois encore elle démontre ses rares talents non seulement de danseuse étoile mais je dirai presque surtout de tragédienne.

Quand Balanchine créa le Fils prodigue il avait tout juste 25 ans et ce fut le dernier ballet de la troupe des Ballets Russes dont Diaghilev, le fondateur allait mourir quelques semaines après la création (L'oeuvre fut créée à Paris le 21 mai 1929 avec Serge Lifar dans le rôle titre). L'argument est tiré de l'évangile selon Saint Luc mais adapté par Boris Kochno et Diaghilev demanda au peintre Georges Rouault d'en signer les décors et les costumes. On reste pantois devant la modernité d'une telle production qui garde toute sa fraicheur et son intensité dramatique plus de 80 ans après sa création.

Une grande soirée!

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Rentrée à l'Opéra  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 28 septembre 2012 10:15

Soirée de rentrée hier à l'Opéra Garnier.

Sur le plateau la magnifique production de Robert Carsen de Capriccio de Richard Strauss dont c'était hier soir la dernière représentation pour cette reprise depuis sa création en Juin 2004. Elle était à l'époque la dernière signature de la direction de Hughes Gall qui fut suivi hélas par la délirante et consternante direction de Gérard Mortier grand amateur de relectures plus stupides et inconsistantes les unes que les autres!

On dira que Carsen a fait une sorte de relecture en situant l'action de l'opéra au XXéme siècle.

Ce serait une grave erreur. En fait si l'on y regarde de près il y a un indice qui permet de situer le spectacle à l'époque où il fut représenté à Munich en 1942. Cet indice est la présence furtive du chauffeur de l'actrice, Mlle Clairon, qui par sa livrée rappelle étrangement l'uniforme des autorités Nazis de l'époque.

C'est une période trouble pour le compositeur. "...En 1933, Strauss accepte d'assurer la fonction de Président de la Reichsmusikkammer(Chambre de Musique du Reich). Il se justifiera en prétendant vouloir préserver la musique allemande d'influences qu'il juge néfastes, mais aussi d'un régime politique dont il estime parfois discutables les choix en matière de politique artistique.Néanmoins, durant cette période, il continue à collaborer avec l'écrivain autrichien d'origine juive Stefan Zweig (1881–1942) : La Femme silencieuse est ainsi créée sur un livret de ce dernier en 1935. Le nom de Stefan Zweig disparaît de l'affiche trois jours avant la première représentation à Dresde, mais Strauss réussit à l'y faire rétablir. Strauss semble ne pas comprendre pourquoi la collaboration devrait être interrompue du fait des origines juives de Zweig. Le compositeur est contraint de démissionner de ses fonctions de Président de la Reichsmusikkammer, en 1935, lorsqu'une de ses lettres à Zweig est saisie par la Gestapo, dans laquelle il demande à son librettiste de cesser d'accorder autant d'importance à sa judéité et lui rappelle qu'en art, il n'existe que deux catégories de gens : ceux qui ont du talent et ceux qui n'en ont pas. « Mozart composait-il en aryen ? », demande-t-il. Strauss se résigne : sa belle-fille, Alice, est juive, et ses petits-enfants le sont par conséquent aussi. En outre, le régime sait pertinemment que pour renvoyer à l'opinion internationale une image acceptable, il est nécessaire de conserver à l'intérieur des frontières les rares personnalités artistiques de grande renommée qui ne sont pas parties en exil. Strauss en vient à se compromettre avec le nazisme par quelques poignées de mains trop officielles – une célèbre photo le montre saluant très chaleureusement Joseph Goebbels –, des œuvres composées pour des événements célébrés en grande pompe par le régime : un Hymne Olympique pour les Jeux de Berlin de 1936, une Musique de Fête Japonaise accompagnant l'une des festivités scellant le rapprochement entre le Troisième Reich et l'Empire nippon. Ses opéras seront représentés et créés jusqu'en 1942 :Friedenstag (Jour de Paix) en 1936Daphné en 1937, L'amour de Danaé en 1940, tous trois sur un livret de Joseph GregorCapriccio en 1942. Il figura même sur la Sonderliste de la Gottbegnadeten-Liste en 1944..." (source: Wikipedia).

Ainsi Robert Carsen place délibérement l'opéra ultime de Strauss dans le contexte historique de l'époque. Le livret est le fruit de plusieurs collaborateurs et été achevé avec le chef d'orchestre Clemens Kraus qui en dirigea la première.

Strauss définit son oeuvre comme une conversation musicale entre la Comtesse Madeleine, une riche veuve, et ses invités dont Flamand le musicien et Olivier le poête sont les deux amoureux.

Le thème du débat est de savoir si dans un opéra la musique prime le texte ou inversement, sous-jacent qui des deux artistes aura les faveurs de la comtesse. L'opéra se conclu par une non réponse tant au plan affectif qu'artistique. Au spectateur de choisir:

"Prima le parole doppo la musica o prima la musica e doppo le parole"...

Carsen nous emmène dans le théâtre du château de la comtesse et de son frère dans les environs de Paris. Scène vide commençant par une ouverture qui sort de l'ordinaire puisque jouée par un sextuor à cordes. Il s'agit de préparer la fête qui sera donnée pour l'anniversaire de la comtesse. Interviendront ensuite outre les deux amoureux et artistes, une comédienne, la Clairon, La Roche directeur de théâtre, une danseuse classique, et un couple de chanteurs d'opéras. Le comte est un coureur de jupons qui cherche les faveurs de la comédienne et ne dédaignerait pas au passage de faire la conquête de la danseuse.

Strauss fustige le ridicule des livrets d'opéras par un éblouissant duo comique des deux chanteurs. Ceux-ci affublés d'une toge sur leur costume de ville, chantent leur duo d'amour et leur mort imminente de fin d'opéras pendant 10 minutes à gorge déployée, la chanteuse aggripée à son sac à main qui jure avec sa toge et son chapeau! Le comte et la Clairon jouent une scène dramatique en donnant au texte toute l'exageration des mauvais acteurs! Les deux artistes se disputent non seulement sur la préeminence de leur art respectifs mais les faveurs de la comtesse à laquelle ils font passer par leurs compositions l'aveu de leur amour respectif. In fine furieux le directeur met tout ce petit monde à sa place en rappelant à chacun que sans lui leurs écrits, leurs talents d'interprètes ne sont rien et ne parviendront pas au public dont ils cherchent les suffrages.

Pour réconcilier tout le monde, la comtesse suggère finement et sourire aux lèvres,  à tout son petit monde de composer et de présenter un opéra dont le compositeur sera Flamand, le librettiste Olivier, les interprêtes les artistes présents et bien sûr le metteur en scène et régisseur, le directeur de théâtre, La Roche.

Quand tout le monde est parti et avant que ne soit servi à la comtesse son dîner, majordome et serviteurs en frac, se moquent de tout ces bavards.

La comtesse enfin seule médite sur les évenements et trouve sur deux chaises les textes de ses deux soupirants et se souvient qu'elle doit donner une réponse le lendemain sur ses sentiments, aux deux artistes.

Qui choisir?

Dans un des plus beaux solos de Strauss, la comtesse finit par renoncer à choisir et se dirige vers sa salle à manger ici symbolisée par le magnifique foyer de la danse qui prolonge le plateau de l'opéra Garnier; c'est alors que nous revenons à la réalité, tout ceci n'est que théâtre, les décors montent dans les cintres, une danseuse au fond du foyer de la danse fait sa barre quotidienne, les machinistes rangent le plateau et les habilleuses accompagnent la prima donna alias la comtesse vers sa loge.

Spectacle magique et féérique, à la fois drôle et dramatique qui ne peut être monté qu'à Garnier on s'en doute, et résultat d'un travail de metteur en scène génial qui une fois n'est pas coutume montre une lecture approfondie du livret et s'est mis au service du compositeur.

Distribution remarquable avec en tête d'affiche Michaela Kaune qui est ici aussi convaincante que l'était la fabuleuse René Fleming de la création. Distribution parfaitement homogène servant à merveille ce testament musical de Richard Strauss, un des plus grands compositeurs d'opéras du XXe siècle dont chaque livret tient la route loin des absurdités deceux de ses prédécesseurs hormis Wagner.

Une soirée inoubliable comme on aimerait tant que le soient toutes les soirées à l'Opéra de Paris.

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Retour de Suisse  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 21 août 2012 11:13

Et voilà! Les premières vacances sont términées mais dans 10 jour le second round Alpin recommencera..

10 jours passés en Suisse dans la région de Lucerne et d'Interlaken.

Temps superbe, ballade au pied de l'Eiger et de la Jungfrau aux impressionnantes falaises et en prime trois concerts dont deux d'une qualité exceptionnelle.

Le premier à Lucerne au Festival créé en 1938 par Arturo Toscanini et dont l'actuel chef musical résident n'est autre que le grand Claudio Abbado. Un orchestre sans équivalent dans le monde puisque non seulement formé des excellents pupipres de l'Orchestre de Chambre Gustav Mahler mais auxquels s'adjoignent les premiers pupitres de grands orchestres internationaux; en voici quelques titulaires:

1er violon celui du Gewandhaus de Leipzig,

A l'alto on trouve l'un des altos du Philharmonique de Berlin,

Parmi les violoncelles ceux de l'Académie sainte Cécile de Rome et du Royal Philharmonique de Londres,

Aux contrebasse un de ceux de l'orchestre Philharmonique de Munich et de l'orchestre radio symphonique de Suede,

La flute solo n'est autre que celle du Concergebouw et du Boston Symphony  Orchestra

Le tout dirigé par Abbado et auquel s'adjoint pour les trois premiers concerts les Choeurs magnifiques de la radio symphonie Bavaroise et de la Radio Suédoise.

Tout ces interprêtes sont réunis dans une des plus belles salles de concert qui se puisse imaginer située au bord du Lac de Lucerne. Une salle mélangeant le bois et une structure des murs alvéolaire en plâtre évitant l'horrible phénomène d'écho dont Pleyel rénové n'a su se débarasser. L'architecte Français Jean Nouvel l'a conçu en 1998 en collaboration avec  l'acousticien Russell Johnson prouvant ainsi que l'on peut faire du moderne et respecter la musique et qui plus est du moderne de toute beauté et d'une rare élégance.  La salle est une véritable coque de bateau renversée. Bien sur il n'a pu échapper à son amour du noir pour les parties externes de la salle qui sont dieu merci largement reléguées au second plan par le magnifique environnement sur le lac. A l'entracte comme avant le spectacle on peut se rendre sur la terrasse de la salle et goûter en même temps qu'un verre de champagne le splendide paysage du Lac visible sur 180°.

La salle est conçue de la façon plus intelligente qui soit. Moderne bien sûr mais la disposition des sièges de 4 étages de galeries fait que tout spectateur à une vision où qu'il soit à 90 à 100% du plateau. Ainsi dans les 1er étages les seconds rangs sont surélevés de telle sorte qu le spectateur se trouve nettement au dessus de son vis a vis du premier rand et n'est ni gêné par lui ni par la rambarde de sécurité de la galerie. Dans tous les étages les fauteuils de coté sont orientés progressivement en partant du fond de la salle vers l'orchestre de sorte que le spectateur n'ait  jamais besoin de se mettre de biais sur son siège. Nous étions au 2 derniers rangs de 3e galerie coté violons et avions une vue parfaite et totalement dégagée sur la plateau dans sa quasi intégralité.

Espérons que Nouvel aura les moyens de renouveler à Paris à la Cité de la Musique un tel exploit et ne sera pas bridé par des fonctionnaires incultes dans son travail....

Le programme du concert prévoyait au départ l'exécution de la 8eme symphonie des Mille de Gustav Mahler. Hélas pour des raisons "artistiques" elle  fut remplacée par l'intégrale de la musique de scène pour l'Egmont de Goethe de Beethoven et le Requiem de Mozart. On espère que ces raisons ne sont pas liées au cancer dont souffre Abbado depuis plusieurs années et qui on l'espère nous donnera encore pendant de longues années le témoignage de sa passion pour la musique, ses musiciens et son public.

La première oeuvre avait pour soliste la soprano  Suisse Juliane Banse et comme récitant l'acteur Suisse également Bruno Ganz qui s'est illustré dans des films de Wim Wenders, Volker Schlöndorff et Francis Ford Coppola! Excusez du peu!

Il est difficile de rendre compte ici de l'extraordinaire émotion ressentie dès les premières  mesures de l'ouverture célèbre de l'oeuvre de Beethoven Jamais dans un concert n'ai-je entendu sonner avec un tel timbre et un tel velouté la partie des violoncelles et des contrebasses de ce magnifique ouvrage. C'était sans exagération aucune, absolument stupéfiant.

Le public fit une ovation justement méritée à cette exécution sans faille.

Il faut souligner l'extraordinaire modestie d'Abbado se fondant au milieu de ses musiciens sans aucun esprit de star system à la Simon Rattle ou Gustavo Dudamel pour ne citer que les plus prétentieux chefs actuels. Le public ressentait sans difficulté l'admiration et la totale osmose qui unissait musiciens et solistes avec leur chef.

En seconde partie fut donné le Requiem de Mozart dans la version achevée par Franz Xaver Süssmayr et rééditée sous la direction de Franz Beyer avec des révisions de Robert Levin grâce à de nouveaux éléments découverts dans les années 70. Süssmayr fut chargé par Constanze de finir l'oeuvre.

Personnellement et au risque de choquer, ce requiem me laisse totalement indifférent. Ceci est sans doute principalement du à mon peu de goût pour la musique baroque auquel s'apparente à bien des égards la partition. Ce n'est pas un jugement de valeur, cela serait d'une arrogance incroyable, mais d'une question de sensibilité à l'écoute de certains styles de musique. Il est certain que l'ensemble réuni ici a donné une interprétation magistrale de l'oeuvre. Les solistes outre les deux choeurs cités plus haut, réunissait Anna Prohaska, Sara Mingardo, Maximilian Schmitt et la célébrissime basse René Pape!

Moment peut-être unique de cette seconde partie fut le recueillement du public à la fin de l'oeuvre. La salle observa un silence total d'au moins UNE MINUTE la fin de l'exécution. Un petit mouvement de tête d'Abbado vers l'orchestre marqua son approbation de celle-ci tandis que ses bras se joignaient lentement vers sa poitrine; progressivement revenant le long de son corps il fit comprendre au public que ce dernier pouvait enfin manifester son enthousiasme et un premier et timide applaudissement s'ensuivit qui s'amplifia en une ovation debout des 1800 spectateurs. Là encore au milieu de ses musiciens Abbado montra sa modestie et sa volonté de faire de ce concert un travail d'équipe.

On  passa trois jours à Lucerne à flâner dans les petites rues piétonnières et le long du lac.

On profita évidemment d'aller faire un tour au Musée Wagner à Tribschen où l'auteur de la Tétralogie séjourna pendant 6 ans, y composa Tristan et les célèbres lieder dédiés à Mathilde Wesendonk. Au cours de la visite fut donné un mini concert par deux jeunes pianistes sur le pianoforte Erard de Wagner dans ce qui était son salon, moment émouvant  là encore.

Le lundi matin nous prîmes la route vers le sud en direction d'Interlaken et de Brienz au bord du lac du même nom où nous avions loué un appartement pour une semaine. Je recommande vivement à tous ceux désirant passer des vacances dans la région de contacter www.interhome.fr que j'ai découvert par hasard. Notre location fut obtenue par leur entremise et qui plus est la non disponibilité du deux pièces prévu fut remplacé à leur initiative et sans aucun frais supplémentaire par un TROIS pièces dans le même chalet. Celui ci avait une vue imprenable sur le lac et les montagnes, dans un calme olympien et disposait en plus de places de parking réservés auprès de la municipalité à 50 mètres de là. On ne pouvait en demander plus.  Un balcon permettait de petit déjeuner et de prendre ses repas devant ce magnifique cadre.

L'attraction principale de la région est évidemment le massif de la Jungfrau et de l'Eiger. Pour s'y rendre on longe le lac jusqu'à Interlaken puis soit on se rend à la station de Grindelwald au pied de l'Eiger soit à celle de Wengen par le petit train à crémaillère que l'on prend à Lauterbrünnen où on laisse sa voiture au parking de la gare. Il n'y a pas d'accès routier. Les randonneurs et vtt doivent pouvoir monter jusqu'à la station  par le chemin longeant la voie  laquelle passe sous la piste de la coupe du monde de ski du Lauberhorn dont on aperçoit deux des passages les plus impressionnants!

On peut monter jusqu'àu Kleine Sheiddeg vers 2000 mètres d'altitude et déjeuner dans un des chalets restaurants situés sur cette crête et mieux encore poursuivre après un changement de train jusqu'au Jungfraujoch - Top of Europe à 3500m d'altitude qui fêtait cette année son centenaire. Un  autre point culminant à près de 3000 mètres se trouve face à la chaine de la Jungfrau au terminus du téléférique du Schilthorn avec son restaurant tournant à 360°!

A Kleine Sheiddeg on a une vue à 180° sur les trois pic en enfilade de l'Eiger, du Mönch et de la Jungfrau. Un chemin balisé sans difficulté, mène quasiment au pied du Mönch!

Ce dernier week end se déroulait le Inferno Triathlon dont l'épreuve de VTT menait à Sheiddeg  pour redescendre dans des a pics vertigineux vers la vallée!!!

Le clou de ce dernier week end est le déroulement du début de la Semaine musicale Mendelssohn de Wengen. Pourquoi Mendelssohn? La famille du compositeur dont on a fêté  les deux cents ans en 2009, a visité plusieurs fois la région d'Interlaken et Wengen en particulier. Ce fut dans la région qu'il se trouva en 1847 peu de temps avant la série d'attaques cardiaques qui causèrent sa mort en octobre de la même année à l'âge de 38 ans; on connaît peu ses deux symphonies Suisses composées à l'âge de 14 ans.

Le premier concert bénéficiait de la présence du Doctor Thomas Wach arrière arrière petit fils du compositeur. Mais surtout le concert fut donné par le magnifique Trio Praguois Guarnieri de réputation mondiale. Programme réunissant le trio pour piano-violon-violoncelle Hob.XV-25 de Haydn, suivi du trio Dumky de Dvorak et enfin du second trio opus 66 de Mendelssohn. En bis le trio Guarneri donna le mouvement lent du 1er trio de Mendelssohn et l'Humoresque de Dvorak. Le concert se déroulait dans la petite église réformée de Wengen dont le jardin fait face à la chaine de la Jungfrau, cadre enchanteur et paisible de l'entracte. Interprétation sublime des trois oeuvres devant une salle comble de véritables mélomanes. Ici on ne tousse pas entre les mouvements, on n'applaudit pas entre les mouvements.

Le lendemain soir concert du Quatuor Casal fondé en 1995 et réunissant

Rachel Spath, violon
Daria Zappa
, violon

Markus Fleck, alto
Andreas Fleck, violoncelle

Rachel Spath étant souffrante était remplacée par Julia Schröder au premier violon. Il ne fait pas de doute que ces quatre solistes ont du talent mais c'était tout de même une lourde concurrence après le concert de la veille. Sans doute un manque de préparation fut la cause d'une interprétation médiocre du 32eme quatuor de Haydn et des deux mouvements pour quatuor à cordes opus 81 de Mendelssohn qui suivit. Après l'entracte fut donné le célèbre quatuor "la jeune fille et la mort" de Schubert et là enfin les solistes montrèrent ce dont ils étaient capables. La faute revient très certainement au premier violon qui en faisait des tonnes dans la première partie  oubliant un peu vite qu'il s'agissait d'une formation de quatuor et non de solistes individuels.

Enfin à regret après un dîner léger face au coucher de soleil sur la chaine alpine on reprit le chemin vers la vallée et le retour à Brienz pour faire les valises et prendre l'avion de Zürich vers Paris le lendemain soir.

Délicieux séjour dans le calme et loin des imbéciles qui mettent à sac la France, séjour qui se renouvellera très certainement.

Un génie du piano: Vladimir Horowwitz  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 28 juillet 2012 08:34

La dernière interprétation de Vladimir Horowwitz alors agé de 75 ans, du concerto n° 3 accompagné par le Philharmonique de New York dirigé par Zubin Metha en 1978.

Une des interprétations de réference de l'oeuvre même si une version antérieure dont je ne me souviens plus la date et postérieure aux années 60 est meilleure que celle-ci. Mais ne boudons pas notre plaisir devant ce génie du piano que bien des jeunes devraient imiter tant son jeu est sobre aussi bien par l'interprétation que l'attitude, n'est-ce pas monsieur Lang Lang....

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Un autre moment de magie  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 22 juillet 2012 12:55

8 minutes d'émotion par le plus grand corps de ballet du monde , celui de l'opéra de Paris dans l'époustouflante entrée du ballet des ombres de la Bayadère de Minkus. Personne n'a fait ni ne fera mieux que ce moment de magie signé Nouréev et décuplé par la fabuleuse captation publique qu'en fit Alexandre Tarta que l'on ne remerciera jamais assez pour nous avoir immortalisé cette splendeur.

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Les inoubliables Vassiliev-Maximova dans le pas de deux du Don Quichotte de Minkus en 1973 (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 22 juillet 2012 12:37

Regarder et se laisser porter par ces deux génies!

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Les Proms sont de retour.  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 16 juillet 2012 21:45

Un an déjà et revoilà l'évenement musical de l'été européen qui vient de débuter vendredi soir:
Vive les BBC Proms 2012.

Le premier concert n'avait rien de très passionnant par contre samedi soir ce fut l'interprétation intégrale d'une des grandes comédies musicales du XXe siécle, My Fair Lady qui était à l'affiche, dirigée par John Wilson.

Les programmes à venir sont d'une qualité inégale mais on attendra avec impatience les concerts du Philharmonique de Berlin et de Vienne, ainsi que du Gewandhaus de Leipsig dirigé par son chef Riccardo Chailly.

Hélas on regrettera que les intérèts bassement financiers fassent que la France ne puisse recevoir en direct sur l'ADSL les transmissions télévisées de nombre de ces concerts. On se contentera des directs radios sur le site web des Proms et avec un peu de chance si la BBC ne met pas trop de bâtons dans les roues, à des concerts sur Youtube tel par exemple ce "Last night of the Proms" quasi intégral de 2007 à regarder en entier car il réserve des surprises très amusantes. La Russie a eu le privilège cette année là de le diffuser en direct comme cette vidéo le montre.

Le programme était le suivant

Dvořák
Overture 'Othello' (15 mins)
Rakhmaninov
Vocalise (arr. violin & orchestra) (6 mins)
Ravel
Tzigane (10 mins)---------------------------------------------non diffusé
Thomas Adès
The Storm (Opening Scene from 'The Tempest') (3 mins)---------non diffusé
Elgar
The Spirit of England – The Fourth of August (8 mins)
Bellini
La sonnambula – scene from Act 2 (11 mins)
Fučík
Entrance of the Gladiators (3 mins)
Léhar
Giuditta - 'Meine Lippen sie küssen so heiss'
Ponce, arr. Heifetz
Estrellita (4 mins)
R. Strauss
Morgen
Elgar
Pomp and Circumstance March No. 1 in D major ('Land of Hope and Glory') (8 mins)
Henry Wood
Fantasia on British Sea-Songs (with additional numbers arr. Bob Chilcott) (24 mins)
Parry orch. Elgar
Jerusalem (2 mins)
Henry Wood
The National Anthem (2 mins)

Anna Netrebko soprano
Andrew Kennedy tenor
Joshua Bell violin
BBC Symphony Chorus
BBC Symphony Orchestra
Jiří Bělohlávek conductor

 

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La fille Mal Gardée  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 13 juillet 2012 07:39

Dernière soirée de la saison 2011-2012  hier à l'Opéra Garnier avec la Fille Mal Gardée de Herold.

Soirée champêtre s'il en est avec ce réjouissant et drôle ballet en deux actes mettant en scène les démélées de deux amoureux pour obtenir le consentement de la mère de la jeune fills à leurs épousailles. Cette dernière veut marier évidemment sa fille au grand benêt de fils du riche fermier du village,

Pour cette représentation la direction de l'opéra a donné la parole aux jeunes premiers danseurs de la troupe, Mélanie Hurel et Alessio Cardone pour les fiancés, Adrien Couvez dans le rôle du futur éconduit et bien sur c'est un danseur, Eric Monin qui interpréte le rôle de la mère. On admire encore une fois le ensembles parfaits.

La chorégraphie est signée d'un des grands du XXeme siécle, Frédéric Ashton et la partition revue et complétée par des passages du Barbier de Séville et de l'Elixir d'amour ainsi que quelques notes de la symphonie pastorale de Beethoven, à l'initiative de John Lancherby; les costumes et décors sont signés Osbert Lancaster dans un style des plus classique accentuant le charme de ce spectacle. Cette production fut créée pour le Royal Ballet de Londres en 1960.

Il existe un dvd de la version londonienne tout aussi remarquablement interprété.
Pour l'occasion l'Opéra de Paris remplaça son rideau de scène peint par un rideau de velours rouge se drapant en montant vers les coulisses ce qui renforce également le caractère magique de la représentation comme à Covent Garden.

Une très belle soirée de cloture de la saison. L'opéra rouvrira en septembre avec les Contes d'Hoffmann dans dieu sait quelle relecture de Robert Carsen et une soirée Georges Balanchine à Garnier. Ce sera l'année du tricentenaire  de l'école de danse française et une soirée en hommage à Noureev saluera les 20 ans de la disparition de cette figure légendaire de la danse du XXe siècle. Reprise également au cours de la saison de la mythique production des Noces de Figaro mise en scène par Strehler dont ce sera le trentième anniversaire.

Un rare document d'archive  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 09 juillet 2012 11:42

La vidéo ci-dessous nous donne la chance de voir malgrè une prise de vues très moyenne le duo Spartacus-Phrygia interprété par les deux couples:

Ekaterina Maximova (Phrygia), Vladimir Vasiliev (Spartacus) & Maris Liepa (Crassus) - Premiere 1968
Natalia Bessmertnova (Phrygia), Irek Mukhamedov (Spartacus) & Mikhail Gabovich (Crassus) - 1984 (à partir de la 6eme minute)

suivi d'une alternance des deux distributions dans le combat avec Crassus.
Music: Aram Khachaturian
Choreography: Yuri Grigorovich

Il n'existe pas à ma connaissance d'enregistrement intégral de la version Vasiliev/Maximova.

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Si, si, une toute petite dernière fois....  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 09 juillet 2012 11:15

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Encore une fois...  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 09 juillet 2012 11:14

Maximova nous a quitté le 28 aril 2009 et veille quelque part sur ses consoeurs, qui sait...

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Bohneur à partager....  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 09 juillet 2012 11:04

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Souvenir de balletomane des années 70  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 09 juillet 2012 10:57

En 1970 le Bolchoï vint en tournée à l'Opéra de Paris. Pendant près d'un mois la troupe au grand complet donna en alternance grandes oeuvres lyriques du répertoire Russe et les chefs d'oeuvre du ballet classique notamment Le lac, Giselle et Casse Noisette ainsi que Don Quichotte de Minkus; également à l'affiche le fabuleux Spartacus de Katchaturian chorégraphié par Youri Grigorovitch le maitre de la maison.

J'avais eu le bonheur d'assister aux représentations des cinq ballets avec chaque fois les idoles de l'époque dans la distribution: Ekaterina Maximova, Vladimir Vassiliev, Maris Liepa, Natalia Bessmertnova, et bien sûr la légendaire Maïa Plissetskaïa.

Souvenirs inoubliables qui ne faisaient que renforcer mon spleen de ne pas avoir eu le courage de prendre le risque d'aborder une carrière de danseur classique; spleen qui perdure d'ailleurs car à chaque soirée de ballet mon estomac se noue et j'ai bien du mal à ne pas fondre en larmes. Il en est de même quand je regarde à la télévision ou en projetant un dvd de ma riche collection qui me ramène à des moments exaltants de spectateur depuis les années 50 ou j'allais lycéen le jeudi après-midi assister au matinées de ballets de Garnier

Quelle chance d'avoir vu danser Christiane Vaussard, Lyane Daydé, Yvette  Chauviré, Serge Lifar et bien d'autres monstres sacrés de l'époque dans des chorégraphies signées Balanchine, Massine, des décors signés Cocteau, Wakhévitch, Carzou ou Chapelain- Midy....Des maitres parmi les maitres...

Il y a quelques années j'avais acquis, je crois à Londres, le dvd d'une représentation du Casse Noisette avec le duo Vassiliev-Maximova donnée en 1978 au Bolchoï. Agé alors de 38 ans il commençait comme tout danseur, a ressentir le poids ans, mais avait toujours cette suprême élégance, ce raffinement et cette légèreté qui donnait au spectateur l'illusion de la facilité dans des figures d'une difficulté technique incroyable. Une véritable plume suspendue entre terre et ciel à plus d'1m50 du sol dans les cabrioles ou les grands jetés.

Sa femme, Maximova au visage rayonnant semblait être l'enfant émerveillé par le grand sapin de Noël stylisé du fonds de scène qui à l'interlude du milieu du premier acte prenait progressivement une dimension énorme tandis que le Casse Noisette semblait prendre figure humaine et laissait la place au prince en collant rouge. Tout cela sur la musique envoutante et souvent émouvante du génial Tchaikovski dont les souffrances intérieures sont parfaitement perceptibles même dans un ballet de conte de Noêl comme le Casse Noisette.

Rentré à Paris je découvrirais que le dvd acheté était endommagé à deux endroits sans pouvoir évidemment l'échanger.

Hier je me hasardais à faire une recherche sur Youtube et oh bonheur en retrouvais la version intégrale qui m'a permis ainsi de reconstituer à neuf mon enregistrement.

En voici dans cet article comme dans le suivant deux extraits. Certains feront la fine bouche. Evidemment ce n'est pas de le relecture à la Béjart et la décoration reste des plus classiques.

 Et alors? Pour certains on n'a pas le droit de rêver et de retrouver ses émotions de jeunesse ou d'enfants. Tant pis pour eux s'ils sont à ce point blasés et incapables de ressentir une quelconque émotion.

Ces extraits sont pour les autres, hommes ou femmes ayant une sensibilité à fleur de peau qui j'en suis certain comprendront ma nostalgie d'un temps révolu.

Pourquoi 'Opéra de Paris à la troupe la meileure du monde...  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 08 juillet 2012 12:53

On dira que je fais du nationalisme, mais pour avoir vu plusieurs compagnies de ballet des différents pays du monde, il ne fait aucun doute que depuis que Claude Bessy après des efforts incroyables, ait réussi à convaincre les autorités de ce pays à doter l'Opéra de Paris des moyens d'un enseignement de qualité, la troupe actuelle  de l'opéra s'est hissée au niveau le plus élevé de cette discipline au plan mondial.

Rien de mieux pour s'en convaincre que de regarder dans son intégralité cet excellent documentaire sur cette école.

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Adieu Brigitte Engerer  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 27 juin 2012 11:44

La merveilleuse pianiste Brigitte Engere est décédée il y a quatre jours des suites d'un cancer. C'est une grande perte pour le piano.Pas de fioriture , un jeu sobre et un répertoire éclectique. En plus une femme pleine d'humour comme en témoignent les programmes du Festival Pianoscope de Beauvais dont elle était l'organisatrice.

Elle a joué il y a peu à Pleyel sauf erreur; Elle jouait souvent avec Boris Berezovsky.

Dans l'extrait ci-dessous ils interpètent un Nocturne de Franz Liszt.

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Spectacle de rève à Bastille: Arabella de Richard Strauss  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 17 juin 2012 20:11

Cet après midi à Bastille était donnée la seconde représentation d'Arabella de Richard Strauss avec dans le rôle titre l'immense et insurpassable Renè Fleming.

A ses cotés la distribution suivante:

Kurt Rydl: Graf Waldner
Doris Soffel: Adelaide
Renée Fleming: Arabella
Julia Kleiter: Zdenka

Michael Volle: Mandryka
Joseph Kaiser: Matteo

Pour ne citer que les rôles principaux.

Philippe Jordan Direction musicale
Marco Arturo Marelli Mise en scène et décors
Dagmar Niefind Costumes
Friedrich Eggert

Lumières

Un dispositif scénique d'une grande intelligence et particulièrement raffiné qui sans faire dans la modernité, reste classique mais dans la légereté.

L'action se passe dans un hôtel viennois pendant les deux premiers actes et dans le jardin de la maison des parents d'Arabella au 3eme. Entourant la scène un mur constitué par des panneaux pivotant sur eux-mêmes de couleur blanc bleuté et dont certain au verso sont des plaques de glaces piqués par le temps; quand les panneaux pivotent au 1er et au 2 on aperçoit par projection sur le fond de la scène les immeubles fin XIXè de Vienne. Au dernier acte c'est le jardin lui-même. Le sol est constitué par le plateau tournant de l'opéra qui evolue lentement déplaçant objets et acteurs selon les situations de l'action.

Costumes, robes du soir sobres, fracs et tenues de ville telles qu'on l'imagine pour le début du XXe siècle. L'opéra fut créé à Dresde en 1933. Le livret est le dernier que Hugo Von Hofmannstahl écrivit pour Strauss avant de mourir tragiquement le jour des obsèques de son fils qui s'était lui-même suicidé à 26 ans quelques jours auparavant.

L'action est relativement simple. Elle met en scène le couple Waldner et ses deux filles. Le comte passe sa vie au jeu et dilapide la fortune familiale au point qu'il est saisi par les huissiers de ses créanciers ce qui explique que sur le plateau il n'y ait aucun meuble.La fille ainée Arabella rêve d'un mariage d'amour bien que courtisée par de nombreux hommes. Zdenka sa soeur est amoureuse de Matteo l'un des soupirants de sa soeur. Faute de moyens pour constituer deux dots , Zdenka sera la sacrifiée et prend l'habitude de se déguiser en garçon. Un propriétaire terrien, Mandryka arrive ayant reçu une photo d'Arabella destinée au départ à son oncle décédé et portant le même prénom. Il est tombé amoureux fou d'Arabella. Il la demande en mariage et cette dernière à son tour s'éprend de cet homme. C'est le mardi gras. Arabella obtient de son futur l'autorisation d'enterrer sa vie de jeune fille au bal des cochers, dans le même temps Zdenka donne rendez vous à Matteo de la part d'Arabella, dans sa chambre en lui donnant sa clè. C'est en fait sa chambre où se rendra le jeune homme qui ne la reconnait pas et couche avec elle. Mandryka a surpris la conversation et furieux fait un scandale. Arabella de retour chez elle trouve Matteo. Un quiproquo s'instaure entre eux deux, Matteo parle à mots couverts de sa nuit passée avec elle tandis qu'elle ne comprend pas de quoi il est question. Mandryka arrive, traite sa fiancée de tous les noms, les parents surviennent, menace de duel, lorsque Zdenka parait et avoue sa supercherie. Tout est bien qui finit bien, Mandryka plaide pour l'union de Matteo et Zdenka et se fait pardonner par Arabella. Dans la dernière scène comme le veut la coutume, les fiançailles sont scélées par les deux amants qui partagent un verre d'eau dans le jardin.

Cette production a bénéficié d'une qualité rarement atteinte à Paris. Elle égale celle donnée récemment à Vienne transmise en direct par Mezzo avec cette différence c'est que le coté assez sordide et dépravé de la production viennoise est ici gommé. Les deux points de vue sont acceptables.

Seul bemol comme toujours l'acoustique infecte de Bastille qui se traduit à plusieurs moments pendant le spectacle par la perte de membres de phrases couverts par l'orchestre dans les piani des chanteurs. Et pourtant on voyait des micros installés non seulement sur la rampe mais pendant des cintres au dessus de l'avant-scène.

Le public, chose rare à Paris, a fait une longue standing ovation à la troupe et au chef à l'issue de cette représentation magique. Avec un peu de chance vous pouvez trouver des places pour les prochaines représentations qui se déroulent jusqu'en début juillet.

 

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La Femme sans ombre de Richard Strauss à Munich présentée à Nagoya  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 14 juin 2012 13:43

Il est dans la vie des moments d'exception. La femme sans ombre de Richard Strauss en est un. Peu de temps avant la prise de fonctions de Rolf Liebermann à l'Opéra de Paris en 1973, son prédecesseur fit monter à l'Opéra Garnier la production de l'oeuvre, du festival de Salzbourg dans la mise en scène de Gunther Schneider Siemssen.

Ce fut pour moi le début de la découverte des opéras de Strauss et je commençais par le moins facile d'entre eux. Le plateau sur scène défiait l'imagination:Leonie Rysanek, Christa Ludwig, Ruth Hesse, James King et Walter Berry constituaient le quintette vocal des rôles principaux. Quant au chef d'orchestre, excusez du peu, c'était Karl Böhm le spécialiste incontesté des oeuvres de Strauss.

Soirée mémorable qui dura près de 4 heures (l'opéra seul 190 minutes) ponctué à chaque arrivée dans la fosse par une longue ovation pour Böhm et à la fin de chacun des trois actes par des rappels sans fin d'un public en transe.

C'est un des opéras de Strauss les plus difficiles à monter tant par les exigences vocales imposées aux artistes que par la compléxité de la mise en scène. Multiples changements de décors à vue, effets spéciaux pour reconstituer la magie des contes des mille et une nuit dont le livret s'inspire ainsi que certains des contes de Grimm voire du Faust de Goethe.

Avoir le toupet comme le font certains metteurs en scène actuels de vouloir le transposer à notre époque dénote une incompréhension totale de la symbolique et de la mythique de l'oeuvre.

La version dont je parle respectait cela et l'on sortait de la salle comme dans un rève tout éveillé. Je me souviens que rentré chez moi je n'arrivais pas à m'endormir tant la musique et la vision du spectacle m'avaient bouleversé.

Le sujet est relativement simple. L'action se déroule dans une ile imaginaire que l'on pourrait situer dans le pacifique par exemple. L'impératrice a été capturée par l'Empereur sous la forme d'une gazelle. Elle s'est transformée en être humain et a épousé l'Empereur. Mais elle ne pourra pas avoir d'enfant si elle n'acquiert pas une ombre ce dont elle est dépourvue.Keikobad le roi du royaume des esprits, du royaume "d'en haut" et père de l'impératrice, exige qu'elle en trouve une avant la douzieme lune sans cela il la reprendra et l'Empereur sera transformé en statue de pierre.  La nourice Ame est chargée de trouver l'ombre et utilisera divers stratagèmes pour amener la teinturière femme de Barak, un bon à rien vivant dans le royaume des terriens, "le royaume d'en bas", a vendre son ombre à l'impératrice. Après de multiples péripéties, l'impératrice finit par refuser l'ombre tachée de sang et les protagonistes sont engloutis dans la terre tandis que la nourice et l'impératrice partent sur une barque pour passer en jugement devant Keikobad. Après avoir une fois de plus refusé de suivre les exortations de la nourice , l'impératrice affronte son père, une dernière fois on la tente de boire à la source de jouvence, mais elle refuse obstinément et se trouve alors absoute et reçoit une ombre tandis que Barak et sa femme sont à nouveau réunis et que l'impératrice rejoint son mari qui est ainsi sauvé.

La vidéo ci-dessous constitue une partie de la scène finale de l'opéra dans la mise en scène fastueuse de l'opéra de Munich qui fut jouée également à Nagoya au Japon lors d'une tournée de l'opéra et mis en scène par Ennosuke Ichikawa dont on a vu à Paris la production du Coq d'Or dont j'ai parlé ici.

Ennosuke Ichikawa a su créer cette atmosphère de magie qui nous ramène à notre enfance et nous fascine. Il est aidé en cela par Setsu Asakura,Tomio Mohri et Sumio Yoshii qui signent respectivement, décors, costumes et éclairages d'une incroyable beauté. Cette version se trouve dans sa version intégrale sur youtube ici:

1ere partie: http://operasonyoutube.blogspot.fr/2012/05/strauss-die-frau-ohne-schatten-1992.html

2eme partie: http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=C-UL-olM-wg

Il est dommage bien sur que la qualité de l'enregistrement laisse un peu à désirer, cela dit un dvd et même un bluray ont été je crois publiés de cette extraordinaire production dirigée par Wolfgand Sawallisch.

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Mozart trahi!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 10 juin 2012 08:48

Lisez l'article suivant et vous comprendrez le titre.

http://www.musicologie.org/publirem/die_entfuehrung_aus_dem_serail.html

Maintenant à qui la faute?

1/ Aux spectateurs qui devraient au bout d'un quart d'heure quitter la salle plutôt que de cautionner par leur présence de pareilles horreurs.

2/ Mais il y a pire fautifs: les chanteurs qui acceptent de se prêter à pareille mascarade et montrent par leur attitude qu'ils ne sont pas de vrais musiciens soucieux de défendre le répertoire qu'ils jouent. Par leur attitude ils deviennent de vulgaires machands de soupe dont le seul cachet est la motivation pour paraître en scène. Ils sont donc méprisables et doivent être rangés dans le même lot que le metteur en scène qu'ils servent par leur présence. Quant au directeur de l'opéra qui tolère par une soit disant ouverture d'esprit ce genre de production sur le plateau de son théâtre, il ne vaut guère mieux que les précédents.

Marie Stuart de Donizetti à la Scala de Milan (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 09 juin 2012 17:27

Ces jours ci Brava diffuse la Maria Stuarda de Gaetano Donizetti enregistrée en 2008 à la Scala de Milan.

Opera peu joué, il bénéficie du talent conjugué du metteur en scène et décorateur Pier Luigi Pizzi qui signe un très astucieux dispositif scénique évitant ainsi le classicisme mais sans tomber dans les effroyables relectures à la mode, et d'une distribution exemplaire avec dans le rôle titre Mariella Devia et  Anna Caterina Antonaccidans celui d'Elisabeth 1ere.

Je vous laisse juge de ce très beau spectacle avec la vidéo intégrale disponible sur Youtube ci-dessous.

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Un Don Giovanni exceptionnel sur Brava 3 (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 06 juin 2012 18:01

La mort de Don Giovanni;

Don Giovanni - Simon Keenlyside
Leporello - Kyle Ketelsen
Il Commendatore - Eric Halfvarson

Remarquez la main droite du commandeur gantée de fer imitant un squelette.

Une mise en scène d'une intelligence rare et quelque peu risquée sur le plan de la sécurité incendie!

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Un Don Giovanni exceptionnel sur Brava 2 (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 06 juin 2012 17:58

La scène du bal

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Un Don Giovanni exceptionnel sur Brava  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 06 juin 2012 17:57

Après l'infâme production de l'Opéra d'Amsterdam donné il y a quelques mois, j'avais quelques craintes pour cette version de Covent Garden signée Francesca Zambello capable du meilleur comme du pire.

Il n'en fut rien dieu merci et son Don Juan qui date de 2002 je crois et dont Brava a diffusé la représentation de 2008 à Londres est une vraie réussite. Il suffit pour s'en rendre compte de regarder les trois extraits que je joins dans cet article et le suivant.

Le premier montre l'entrée en scène d'Elvira ( Joyce DiDonato) et de ses partenaires Don Giovanni: Simon Keenlyside et Leporello: Kyle Ketelsen.

Un dispositif scènique circulaire qui cache un stupéfiant trompe l'oeil pour la scène du bal et des masques (cf. vidéo suivante).

Don Juan apparaît en véritable malapris aux habits usés par la luxure. Comme toujours le point faible est Don Ottavio mais aussi le personnage est tellement stupide qu'on doit avoir bien du mal à lui donner un peu de consistance.

Seule fausse note en fin de spectacle l'apparition à la fin du sextuor final, de Don Juan nu portant une femme nue! Cela n'apporte rien, et est du plus mauvais goût. Quand donc les metteurs en scène sauront-ils s'arrêter à temps. A vouloir trop en faire on finit par se prendre les pieds dans le tapis. Dommage.

C'était l'une des dernières apparitions de Sir Charles Mackerras à la direction d'orchestre peu de temps avant son décès en Juillet  2010 à l'âge de 85 ans.

 

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Les Puritains de Bellini au Met en 2007  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 06 juin 2012 07:56

Opéra peu joué Les Puritains ont bénéficié au Met en 2007, d'une fort belle production servie par une distribution de haut niveau.

Ici pas d'Elvira en string sur une plage des Bahamas entrain de méditer sur la condition humaine la tête enfouie dans ses mains!

Les amateurs de relecture trouveront avec un profond mépris que cette production mise en scène par Sandro Sequi est des plus conventionnelles. Et alors? L'action se passe au moment de la chute des Stuarts et metteur en scène et décorateur la situe à son époque, décors réalistes, costumes d'époque. Et c'est bien comme cela.

Le rôle principal est tenu par la très belle et fort émouvante Anna Netrebko qui comme elle le dit elle-même à l'entracte "regarde son partenaire"! Eh oui là encore on a pris soin de rappeler aux chanteurs qu'il n'y a pas que les contre ut qui comptent et que l'opéra est du théâtre autant que des performances vocales.

Comme le dit fort justement le commentaire d'Amazon.com: " "Grave ces mots en lettres d'or dans ton esprit", écrivait BELLINI à son librettiste PEPOLI : "L'opéra doit tirer des larmes, terrifier les gens, les faire mourir par le chant". Un programme dont sa dernière oeuvre lyrique, LES PURITAINS, offre une parfaite illustration. Installé à Paris depuis 1833, le musicien apporta un soin tout particulier à la composition de cette oeuvre avec laquelle il entendait impressionner le public français. Le livret, inspiré d'un roman de WALTER SCOTT, évoque les affrontements entre royalistes et partisans de Cromwell à l'époque de la guerre civile en Angleterre. Du point de vue musical, LES PURITAINS apparaît comme le plus raffiné et le plus brillant de tous les opéras de BELLINI. L'art du chant s'y trouve célébré avec une somptuosité sans égale."

On pourra regretter peut-être une distribution des autres rôles plus prestigieuse, des décors plus élaborés. Mieux vaut pourtant ce genre de soirée qu'un casting d'exception de chanteurs sollicités à tout va et dont la voix jadis superbe est entrain de s'abimer par excès d'usage. Un Diego Florez est aujourd'hui obligé de se limiter tant il a abusé de celle ci par un véritable marathon planétaire. Beau résultat! Et puis le chant somptueux c'est comme le foie gras on l'apprécie vraiment en en limitant la consommation.

Les chanteurs ne sont pas des ordinateurs et mieux vaut un live de qualité de grande qualité sans être exceptionnel, mais où on ne laisse pas le champs libre au trafiquotage des boutons des ingénieurs du son des studios.
Mieux vaut nous présenter des opéras rarement joués que de nous abreuver à longueur d'années des sempiternelles relectures des 3 ou 4 grands Verdi et autres.

On prend plaisir à ces Puritains rarement joués et c'est tant mieux.

Parsifal à Baden Baden  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 28 mai 2012 07:01

Parmi les nombreuses versions données et enregistrées au dvd ou en VHS il en existe une autre de Parsifal qui mérite elle aussi le détour. C'est celle donnée en 2004 au Festival de Baden Baden.

Elle réunit une distribution de choc ,dans la mise en scène de Nikolaus Lehnhoff, dirigée par Kent Nagano, avec Waltraud Meier, Christopher Ventris, Matti Salminen, Tom Fox, Thomas Hampson, Bjarni Thor Kristinsson.

Moins spectaculaire sans doute que la précédente, elle bénéficie de l'acoustique superbe de la salle du festival de Baden Baden ( Ah si Bastille avait pu s'en inspirer!!!!). Elle mérite elle aussi de figurer dans la vidéothèque de tout mélomane et Wagnérien même si dans bien des aspects cette relecture peut être contestable et surtout difficile à comprendre. Le chant, les choeurs et les solistes magnifiquement dirigés par Nagano sont l'essentiel ici.

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Un Parsifal de rêve  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 28 mai 2012 06:35

Il aura fallu 20 ans et l'approche de la célébration du bicentenaire de la naissance de Richard Wagner pour qu'enfin soit publiée en dvd le Parsifal du Deutsch Oper de Berlin dirigé par Daniel Barenboim et mis en scène par Harry Kupfer.

Cette version est la seconde dirigée par le même chef et montre qu'il est possible de faire une relecture d'une oeuvre lyrique tout en respectant le sujet traité par le compositeur et en ne décalant pas le texte avec ce qui se passe sur le plateau.

Dans sa mise en scène Kupfer nous emmène dans une sorte de monde futuriste quasi sidéral. Le plateau est séparé en deux dans sa longueur par une énorme porte d'acier qui peut faire soit penser à celle des salles de coffres forts de banque, soit à l'ecoutille d'un vaisseau spatial. A droite coté cour, vu de la salle, nous sommes dans l'univers des chevaliers du Graal. A gauche dans celui du maléfique Klingsor. Klingsor possède la Sainte Lance qui blessa le flanc du Christ lors de la crucifixion. Il l'a volé aux chevaliers lorsqu'il fut exclu de leur confrérie car ne voulant pas faire voeu de chasteté. Kundry est son esclave, c'est elle qui s'est moquée du Christ supplicié. Quant à Parsifal il est une sorte de pauvre abruti ne comprenant rien à ce qui l'entoure et en particulier à la cérémonie rituelle du Graal qui permet aux chevaliers de garder leur jeunesse. Elle est célébrée par Amfortas que Klingsor avait blessé avec la Lance. A chaque célébration de l'exposition du Graal la blessure est réveillée.

Devant son attitude Gurnemanz, un des chevaliers , va expulser Parsifal. Ce dernier va se retrouver dans l'univers de Klingsor et après avoir été tenté en vain par les filles fleurs et par Kundry qui cherche son salut, la tentative de Klingsor pour le tuer avec la lance sera vaine, celle-ci s'immobilisant dans les airs à porté de main de Parsifal qui faisant le signe de croix détruit l'univers de Klingsor.

De retour au chateau du Graal après avoir muri et erré plusieurs années,  celui ci sera accueilli avec ferveur par les chevaliers et prendra en quelque sorte la suite d'Amfortas qu'il guérit avec la lance, bénissant Kundry qui meurt enfin dans la paix.

L'ensemble du dispositif scénique permet au metteur en scène de visualiser en quasi permanence la lance dont on voit apparaitre la pointe tel un immense autel sur lequel git Amfortas au 1er et 3eme acte, trône Klingsor au second acte. On ne voit jamais les filles fleurs au second acte, elles sont symbolisées par des écrans de télévision sur lesquels sont projetés des champs fleuris. C'est peut-être la seule faiblesse de la mise en scène de Kupfer, un tant soi peut ridicule il faut bien le dire ici.

Tout le décor baigne dans une atmosphère sombre et bleutée dont la seule brillance est rendue par les grands panneaux en acier et par le sol véritable miroir réflechissant le dispositif scènique et les acteurs.

Direction magistrale de Barenboim servi par un orchestre aux couleurs somptueuses et par une distribution de premier plan.

Peu de gens savent que le thème du prélude de Parsifal fut en fait écrit par Franz Liszt dans une oeuvre peu connue, "Excelsior! – Preludio [Die Glocken des Strassburger Münsters], S500". Contrairement à son habitude égoïste, Wagner remercia son beau-père pour lui avoir fait entendre et laissé emprunter ce thème pour son opéra. Il existe un enregistrement du thème joué au piano par Leslie Howard (cf: http://www.hyperion-records.co.uk/dw.asp?dc=W11380_GBAJY9599501&vw=dc) .
Un dvd que tout Wagnérien se doit d'acquérir.

Voici la bande annonce de ce dvd qui donne un bien petit aperçu de cette magnifique production:

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Un moment historique de la comédie musicale américaine  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 18 mai 2012 19:19

En septembre 1983  la comédie musicale A chorus Line fêtait sa 3389e représentation et devenait le spectacle de Broadway joué le plus longtemps dans l'histoire de ce lieu magique du spectacle des USA. Cette même année lors d'un voyage professionnelle, je découvrais ce joyau quelques mois plus tôt et pendant la semaine où je me trouvais à New York j'allais la voir trois fois de suite! Pendant 15 ans Chorus Line a tenu l'affiche totalisant 6135 représentations de 1975 à 1990. Si en durée elle a été largement battue par la suite par Cats ou Les misérables, pour moi aucun des spectacles ultérieurs n'a généré l'émotion et cette vérité sur le plan théatral.

A l'occasion de cette soirée du 29 septembre 1983 Michael Bennett rassembla sur la scène du Schubert Theatre, les quelques 300 chanteurs/danseurs qui tant à Broadway qu'en tournée ont contribué à ce succès phénomenal.

4 ans plus tard jour pour jour cette même scène devait être le lieu d'une cérémonie en mémoire de Michael Bennett qui venait de mourir à 44 ans des suites du Sida.

La version filmée par Richard Attenborough du spectacle n'est qu'un pale reflet de ce qu'aurait pu être une adaptation cinématographique de ce chef d'oeuvre. Le réalisateur n'a absolument pas compris que les personnages en scène sont en fin de carrière et veulent coute que coute avoir un contrat pour subsister. L'une des créatrices de la version donnée à Broadway a à juste traité  Attenborough de parfait idiot car il est invraisemblable de dénaturer un tel scénario comme il le fit.

 

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Bientôt les Proms à Londres  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 16 mai 2012 13:05

La réservation pour la série de quelques 80 concerts des Proms de Londres à déjà commencé et il ne reste pratiquement plus de places en moins de 3 semaines des quelques 6000 places du Royal Albert Hall qui les accueillera une fois de plus.

Comme toujours grands orchestres, solistes internationaux, musique de comédie musicale ou de films, tous les genres sont à l'honneur dans cette manifestation unique en son genre dans le monde. Entre autres clous d'une des soirées l'intégrale de My fair Lady avec sauf erreur John Wilson à la tête de l'orchestre.

John Wilson est un jeune chef de 40 ans fou de comédies musicales et de musiques de films à créé son propre orchestre en 1994. Il a entièrement reconstitué les partitions de films.comme celle d'Un américain à Paris ou de Chantons sous la pluie. Primé plusieurs fois son orchestre de près de 100 musiciens et choristes,est régulièrement invité aux Proms. Il sera à la tête de son orchestre pour My Fair Lady cette année.

Comme le Boston Pops, le John Wilson Orchestra fait la démonstration qu'il n'y a pas de musiques de second ordre comme trop souvent les autres phalanges et/ou chefs d'Europe continentale ont tendance à le penser. Les solistes auxquels il fait appel sont des chanteurs de premier plan ayant fait les beaux soirs des planches de Broadway ou du London West End.

Voici pour le plaisir un extrait d'une des soirées de Proms, le bis donné en 2009:

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Nuit Russe du Festival de Lucerne 2008  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 08 mai 2012 20:29

Brava rediffusait ce midi La nuit Russe du festival de Lucerne 2008 dirigée par Claudio Abbado avec en soliste Hélène Grimaud.

Le programme comprenait la fantaisie la Tempête de Tchaïkovski, le second concerto pour piano de Rachmaninov, la suite de l'Oiseau de Feu (version 1919) de Stravinski.

Dans la salle au détour d'un plan de caméra on aperçoit Pierre Boulez, l'air toujours renfrogné et qui lors de la fin du dernier morceau ne manifestera pas comme le reste du public l'enthousiasme pourtant mérité pour une interprétation superbe. Aurait-il peur de la concurrence de son confrère?

Je ne suis pas un fan de Hélène Grimaud, mais son interprétation ce soir là est tout à fait remarquable et de plus, elle semble enfin avoir pris conscience de l'ineptie des grimaces soit disant inspirées dont elle polluait son jeu dans le passé.

On trouvera ci-dessous l'intégral de ce concert découvert sur Youtube.

 

 

Deuxième concert du LSO  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 03 mai 2012 23:30

Comme prévu et malgré la pluie battante j'ai été entendre le deuxieme concert du LSO à Pleyel.

Une fois de plus salle présentant de nombreux fauteuils vides ce qui m'a permis de m'installer pour une meilleur écoute et sans attraper un torticolis.

Trois oeuvres au programme:

La musique pour cordes, percussions et celesta de Bartok

suivie par son second concerto pour violon débutant la seconde partie du concert et enfin la symphonie "Chant de la nuit" pour ténor, choeurs et orchestre de Szymanowski.

Pour la première oeuvre de Bartok la disposition de l'orchestre est particulière. De la rampe au fond de la scène, on trouve d'abord les 1er violons de part et d'autre du chef, puis les seconds violons et les altis et enfin les violoncelles. Derrière ces derniers toutes les percussions.
Les contrebasses sont disposées aux extrémités de la scène derrière les violons.

Enfin au centre du groupe des cordes se trouve le piano qui joue par moment un rôle de soliste.

Cette oeuvre magnifique d'une trentaine de minutes est un immense dialogue entre les différents groupes d'instruments dans une thématique plaintive qui est par moment comme secouée par les accents du piano. Dans le second mouvement on retrouve les motifs folkloriques chers au compositeur des danses roumaines. C'est un véritable feu d'artifice sonore qui termine l'oeuvre qui a été ici magistralement jouée.

Après l'entracte qui a permis de replacer l'ensemble de l'orchestre dans son organisation traditionnelle, le violoniste Nicolaj Znaider s'est attaqué au difficile mais très beau concerto n°2 du même compositeur. Ce soliste agé de 35 ans a reçu le premier prix du prestigieux concours Reine Elisabeth de Belgique. Il mène une carrière de soliste , de chambriste et également de chef d'orchestre. Il est d'origine danoise. Violon d'une très belle sonorité et là encore jeu dépourvu de simagrés inutiles. Il joue sur un Guarnerius del Jesu "Kreisler" de 1741 prêté par le théatre royal danois.

Je ne peux pas dire que la symphonie qui a suivi m'ait vraiment emballé. Elle a été sans doute fort bien jouée mais ne m'a provoqué aucune réelle émotion instinctive. Sans doute doit-on la réecouter plusieurs fois pour vraiment en apprécier les couleurs et les thèmes.

Voici en tous cas un enregistrement de la Musique pour cordes, percussions et celesta  dirigée par Sir Georg Solti à la tête du Royal Concertgebouw Orchestra
d'Amsterdam le 14 12/1994 au cours d'un concert public.

 

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Le London Symphony Orchestra à Pleyel (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 02 mai 2012 07:16

Pour éviter de sombrer dans la dépression devant le comportement de ce pays maudit, je suis allé hier entendre le LSO à Pleyel dans cette salle à l'acoustique déplorable. Pour se faire une idée de son acoustique, on a pas beaucoup à chercher, il suffit d'essayer de comprendre ce que dit le préposé à l'annonce demandant d'éteindre les téléphones portables. L'écho est tel que le message sort des hauts parleurs de la salle totalement brouillé et inaudible! On se croirait dans les couloirs du métro!

Etant placé au 3e rang d'orchestre on a l'avantage de ne pas souffrir de cette résonance quand il joue, par contre on a une vue imprenable sur les chaussures des musiciens et au delà de leur troisièmre rangée hélas on n'est pas mieux que devant sa chaine hifi.

Reste le programme et les interprêtes. La réputation du LSO n'est plus à faire. Son chef permanent est le grand Valery Gergiev.

Comme toujours en France dès qu'un programme n'est pas hyper "tubiste" la salle ne se remplit pas, mieux encore on vient pour le morceau le plus connu et part à l'entracte. Ce fut le cas hier.

En première partie le tryptique de Debussy, Nocturnes comprenant Nuages-Fêtes-Sirènes.. L'oeuvre a été composée entre 1892 et 1899 . Elle exige un choeur de femmes pour sa troisième partie. Magnifique déploiement d'effets sonores vous plongeant dans un océan de lumière dont Debussy fut le maître incontesté.

L'orchestre était dirigé par le chef et compositeur hongrois Peter Eötvös qui remplaçait Pierre Boulez qui a du renoncer a diriger la tournée de l'orchestre pour des raisons de santé. Direction précise sans gesticulation inopportune.

La deucième oeuvre au programme qui fait fuir évidemment les non curieux qui n'ont pas envie de s'enrichir sur le plan culturel, était le  concerto n°1 du compositeur Polonais Karl Szymanowski. Elle date de 1916. C'est le violoniste Christian Tetzlaff qui en était le soliste. Véritable tour de force technique, cette oeuvre n'est pas évidente à assimiler à sa première audition. On est loin de l'écriture classique ou romantique, on est loin également de celle d'un Berg. En écoutant attentivement on entend des réminiscences debussystes en particulier une phrase entière empruntée à Fêtes joué précédemment. Le violoniste sort de ce marathon de notes aux accents frénétiques totalement épuisé et n'a pas eu le temps de penser à son look pendant l'éxecution. Oeuvre intéressante qui pour l'instant ne m'a ni rebuté ni enthousiasmé pas plus que le bis du même auteur qui suivit le concerto. Cela demande du temps et de la patience et surtout pas de jugement hâtif.

Après l'entracte et dans la lignée de ce qui précédait, la magnifique symphonie dite "Poème de l'extase" d'Alexandre Scriabine, composée entre 1904 et 1907. 20 minutes là encore de chatoiement sonore. Les mouvements s'enchainent sans interruption, tantôt ruisselant comme de multiples cascades, tantôt véritable orage déchaîné. On pense bien entendu à Liszt et ses poêmes symphoniques ou à certains compositeurs russes antérieurs. L'orchestre au grand complet ici encore, nous inonde d'un flot sonore superbe en tous points;

Le public remarquablement silencieux et attentif jusqu'à la dernière note, signe que ceux qui sont restés jusqu'au bout sont de vrais mélomanes, a fait une ovation méritée tant au soliste qu'à l'orchestre et son chef et aurait bien aimé avoir un dernier bis mais après des oeuvres aussi épuisantes à jouer cela n'a pas été le cas.

Une très belle soirée qui se répète ce soir avec un second programme comportant:

La musique pour cordes, percussions et celesta et 2e concerto pour violon de Béla Nartok et la symphonie n°3 "Chant de la nuit" de Szymanowski. pour Choeur et  ténor .

Je me demande si je vais avoir le courage de faire le trajet jusqu'à Pleyel pour entendre ce second concert. J'adore Bartok et pourquoi pas découvrir une nouvelle oeuvre du compositeur Polonais?

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Savoir partager....  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 30 avril 2012 09:45

Certains ici ou ailleurs me considèrent avec mépris et prétendent que je passe mon temps à donner des leçons et à jouer au professeur, en somme que je suis un poseur.

S'ils n'ont pas compris ce que représente la joie de partager des connaissances, des émotions, de se dire que l'on a pas gardé pour soi seul un moment, une rencontre d'exception, je ne trouve pas d'autre qualificatif pour les nommer que celui de parfaits imbéciles à l'esprit étriqué et qui ne progresseront jamais dans la vie.

Ce post est une fois de plus un post de partage, celui d'un concert à venir dans quelques mois au festival de Lucerne où je me suis littéralement ruiné pour avoir deux places de fond de 3e gallerie pour y voir et entendre la 8 symphonie dite des Mille de Gustav Mahler dirigée par Claudio Abbado dans la poursuite de son cycle intégral des 10 symphonies de cet immense compositeur sous la baguette d'un des plus grands chefs de notre temps.

Alors en prélude à cette soirée dont je suis conscient mes possibilités financières me permettent de partager avec quelques 2000 spectateurs privilégiés, voici les dernières mesures du final de la symphonie interprété par l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig dirigé par son chef Riccardo Chailly, un autre être exceptionnel de la musique, lors du concert donné à l'occasion du centième anniversaire de la disparition du compositeur. Le concert fut donné les 26 et 27 Mai 2011 dans la superbe salle de concert du Gewandhaus avec l'effectif de près de 1000 musiciens qu'exige cette oeuvre monumentale d'une heure et demi. Vous pouvez le voir en intégralité sur Youtube ici:

1er mouvement:  http://www.youtube.com/watch?v=F6jtEdPCmns&feature=relmfu

2éme mouvement: http://www.youtube.com/watch?v=giNXIcOKMhY

Et pour ceux qui ne la connaissent pas afin de la découvrir et d'avoir peut-être envie d'aller plus loin en voici les dernières mesures...

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Une autre grande dame du chant: Anne Sophie Von Otter  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 28 avril 2012 17:05

L'air de la griserie de la Perichole d'Offenbach

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Une voix et une tragédienne exceptionnelle (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 28 avril 2012 15:33

On peut s'étonner du choix de cet air de Samson et Dalila pour une soirée de Nouvel an, lors du bal de l'Opéra de Vienne. Pour faire pleurer on ne peut trouver mieux mais on savoure cette fabuleuse cantatrice, Elina Garanca dont en plus la beauté est des plus fascinante!

Les aventures de Pinocchio de Jonathan Dove (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 25 avril 2012 13:22

Jonathan Dove est un compositeur britannique né en 1958 et auteur de pas moins de 21 operas dont PINOCCHIO créé à Leeds en 2007.

Le Saddler's Wells de Londres et la troupe d'Opera North ont réalisé une ravissante production de cette oeuvre qui vient d'être retransmise sur la chaine Brava.

Merveilleux conte d'enfants et aussi pour adultes cet opéra reprend l'intégralité du conte de Carlo Collodi écrit en 1880.

Décors à la fois astucieux mais cohérents avec le ton du conte, costumes plus hétéroclites les uns que les autres, effets spéciaux faisant penser au théâtre de machines du 17 et 18e siècle, Opera North réussit ici une vraie prouesse pleine de fantaisie et d'humour, servie par une remarquable distribution et une musique originale de facture relativement classique mais teintée de Stravinski et de Léonard Berstein.

Cette oeuvre est parfaitement à la portée d'un jeune public et qui plus est peut être traduite en français sans subir le moindre dommage car la rythmique de la musique n'est pas esclave de la langue comme l'est par exemple la musique italienne ou allemande.

On ne comprend pas dans ces conditions ce qu'attend l'opéra de Paris pour mettre à son répertoire cette oeuvre qui ferait les délices des enfants pendant les fêtes de fin d'année et qui de plus montée à Bastille pourrait bénéficier de toute la technique dont dispose son plateau.

Une oeuvre à ne pas manquer.

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Cavaleria Rusticana et Paillasse à Bastille (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 24 avril 2012 07:00

Loin du comportement irresponsable et qui coutera encore plusieurs années de marasme à notre pays, soirée hier à Bastille pour la magnifique production du Teatro Real de Madrid qu'a intelligement monté l'opéra de Paris.

Mieux encore c'est la distribution de cette production disponible en dvd qui nous était donnée.
Violeta Urmana magnifique tragédienne  dans le rôle de Santuzza aux cotés d'un Marcello Giordani à la voix toujours aussi superbe et lui aussi parfaitement crédible. De vrais acteurs chanteurs.

Dans Paillasse l'oscar revient à Vladimir Galouzine splendide Paillasse dans le célèbrissime air "Vesti la giubba" où il fût bouleversant de vérité. Sergey Murzaev est apparu comme le veut l'opéra, dans la salle, non pas au début de Paillasse mais au début du spectacle, idée là encore tout à fait intelligente. Voix superbe de baryton qui sans effort réussit à se faire entendre dans cette monstrueuse salle de plus de deux mille places. Il fut à juste titre salué par une salve d'applaudissements.

Spectacle parfait en tous points terminé par des applaudissements frénétiques du public pendant plusieurs minutes.

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A ne pas manquer si on est mélomane  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 18 avril 2012 10:15

Dernière rediffusion aujourd'hui sur ARTE TV du concert donné en Mars dernier par Bernard Haitink et l'orchestre de chambre de l'Europe avec les frères Capuçon et Frank Braley au piano, du triple concerto pour violon, violoncelle et piano de Beethoven.

C'est icihttp://liveweb.arte.tv/fr/video/Bernard_Haitink_et_le_Chamber_Orchestra_of_Europe_interpretent_le_Triple_Concerto_de_Beethoven/

 

Interprétation somptueuse de ce concerto dont on oublie trop souvent qu'il s'agit d'une oeuvre de musique de chambre avec accompagnement d'orchestre et non une oeuvre à grand spectaclecomme le fit de façon totalement aberrante Karajan avec entre autres  Rostropovitvh et Yoyo Ma .

Cette oeuvre exige trois solistes habitués à jouer ensemble de la musique de chambre ce qui est le cas des frères Capuçon et de Franck Braley amis de longue date et jouant régulièrement ensemble en particulier lors du festival de musique de Chambéry hélas arrêtédepuis l'an dernier.

L'interprétation donnée ici avec un Haitink toujours aussi modeste et au service de ses solistes, atteind ici le niveau de celles du Trio Isaac Stern, ou de la version donnée au Festival de Malboro aux USA avecAlexander Schneider, le Festival Orchestra, Rudolph Serkin, Jaime Laredo et Leslie Parnas qui firent toutes les deux l'objet d'enregistrements au disque puis repris au cd et que tous mélomanes se doivent d'avoir dans leur discothèque. Il existe également une superbe interpétation d' Oistrakh, Knushevitsky, Oborin avec le Philharmonia Orchestra dirigé par Sir Malcolm SARGENT.

Ces trois versions nous ramènent au temps où l'on faisait d'abord de la musique, où l'on respectait les compositeurs et où le star system était banni au profit d'interprêtes supplantant la virtuosité par une lecture réfléchie et approfondie, par un véritable travail en profondeur, loin des effets à la Lang Lang.

De ce point de vue on reprochera encore à Gauthier Capuçon ses mimiques bien qu'il soit visible que ce remarquable violoncelliste ait déjà pris en compte certains reproches faits à ce sujet. Le violoncelle dans cette oeuvre est le véritable leader de la partition en particulier dans le superbe solo du début du second mouvement.

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La sensibilité à fleur de peau  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 17 mars 2012 23:48

J'ai choisi de montrer ces dernières minutes de la diffusion par Brava du concert donné en 2004 par Claudio Abbado avec l'orchestre des jeunes Gustav Malher jouant la 9e symphonie de Malher.

Ces dernières minutes sont un vibrant témoignage de la sensibilité de ce grand chef et de la façon exemplaire dont il réussit à galvaniser et faire de ses musiciens un tout en communion totale avec lui. Il n'y a, on ne le répétera jamais assez, aucune mise en scène, aucune envie de star système ici, la caméra n'existe pas.

Que de chefs, que de solistes en particulier jeunes, je pense à l'insupportable Lang Lang en particulier ou à Sir Simon Rattle, plus préoccupés de leur bon profil soit disant inspiré pour le bénéfice des caméras qui les filment, combien devraient s'imprégner de cette façon sobre et totalement dévouée au compositeur et à l'oeuvre qui est interprétée. Une grande leçon d'humilité et de sensibilité nous est donné ici par Abbado et ces jeunes suspendus à son regard. 

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Note de dernière minute  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 14:30

Pour ceux que cela intéresse, le prochain festival d'été de Lucerne 2012 aura à son programme sous la direction de Claudio Abbado, la Symphonie des Mille de Gustav Malher donnée lors de trois concerts successifs dont celui d'ouverture du 8 aout. Avis aux amateurs....

Le bruit des bottes des carabiniers!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 14:27

Les carabiniers sont parfaitement conscients de leurs défauts et chantent:

Nous sommes les carabiniers,
La sécurité des foyers ;
Mais, par un malheureux hasard,
Au secours des particuliers
Nous arrivons toujours trop tard.
Y a rien de nouveau sous le soleil.....
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Les Brigands de Jacques Offenbach  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 14:20

L'opéra comique a mis à son programme l'an dernier, l'opéra bouffe de Jacques Offenbach,  Les Brigands qui est peu joué de nos jours.

Cette comédie délirante et totalement amorale brocarde certains opéras beaucoup plus sérieux tel le Fra Diavolo de Daniel-François-Esprit Auber et même fait allusion à la Carmen de Bizet et son célèbre air des contrebandiers.
Le livret met en scène La princesse de Grenade qui doit épouser le prince de Mantoue. Le comte de Gloria-Cassis la mène en Italie pour y recevoir sa dot , en fait le solde d'une dette du prince de 5 millions dont est défalquée la dot de 2 millions.. Mais une bande de brigands désoeuvrés entend s’inviter à la fête, menée par leur chef. Falsacappa.

Ce dernier opéra est à la fois le plus tardif (il est créé en décembre 1869 quelques mois avant la chute du régime) et sans doute le moins populaire. Pourtant, Offenbach et ses librettistes, le duo Henri Meilhac et Ludovic Halévy, y livrent une ultime et savoureuse charge dans la satire de cette société qui les a tant fêtés. On y raille la haute finance (l’air du caissier), la mode espagnole en vogue à la cour (« il y a des gens qui se disent espagnols »), la futilité des têtes couronnées, la vanité de la diplomatie et l’inefficacité de la force publique (les carabiniers rendus célèbres par le bruit de leurs bottes arrivent toujours trop tard), bruit de bottes prémonitoire puisque la guerre de 1870 n'est pas si loin que cela!

La troupe de l'opéra comique sous la direction d'un Falsacappa superbe et d'un Gloria-Cassis encore plus macho que le plus macho des espagnols, mène à un train d'enfer la mise en scène de Jérôme Deschamps et Macha Makaïeff qui fût donnée à l'Opéra de Paris en 1992 .

On rit à gorge déployée. Cette production fait l'objet cette semaine d'une diffusion sur la chaîne Mezzo Live HD et ne doit pas être manquée pour ceux qui peuvent capter cette chaine.

En voici quelques extraits qui malheureusement ne rendent pas justice à cette excellente production:

L'air de Gloria-Cassis:

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Lieder n°4 IM ABENDROT  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 13:45

Sans doute le plus beau des quatre et ici l'émotion est à son comble amplifiée par les quelques 20 secondes de silence observées par un public hautement mélomane et respectueux des interprètes et du compositeur

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Lider n°3 "BEIM SCHLAFENGEHEN "  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 13:41

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Lider n°2 Septembre  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 13:39

 

Une voix de rève, un chef hors du commun... (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 08 mars 2012 13:38

Est-il nécessaire de vanter les mérites de Renée Fleming et du chef Claudio Abbado.

Au cours du festival de Lucerne 2004 ces deux grands noms de la musique accompagnés par l'excellent orchestre du festival ont interprété les 4 derniers lieder de RIvchard Strauss.

Voici ces 4 lieder  qui constituent les quatre articles qui suivent. A savourer en laissant libre cours à son émotion...

1er Lieder Le printemps

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Méchanceté musicale  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 01 mars 2012 22:17

Gabriel Bacquier raconte que la diva Jessy Norman était plus connue sous le sobriquet de Bidon et Nénés dans les coulisses de l'Opéra!

J'adore......!

Toute allusion à un opéra célèbre n'est que fortuite!

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UN autre grand moment Mahlerien...  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 01 mars 2012 16:27

Doit-on présenter cette oeuvre dont voici le point culminant à couper le souffle! Quant au chef....Une figure mythique de la musique mondiale!

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Mahler toujourrs et toujours - La symphonie n° 5 - Abbado- Festival de Lucerne 2004  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 01 mars 2012 13:19

Je poursuis la mise en dvd de mes symphonies de Malher par Abbado ou Haitink. En vérifiant que ma gravure s'était bien déroulée, je me suis laissé une fois de plus prendre à la magie de la 5e.

Bien sûr il y a le célèbre Adagietto, 4e mvt popularisé par Visconti dans son film Mort à Venise.

Mais cela va bien au delà et d'un bout à l'autre, ce chef d'oeuvre vous prend aux tripes et ce serait sacrilège que d'en interrompre l'écoute en plein milieu.

Il y a aussi dans la partition des moments curieux et étonnants comme ce début du 5e mouvement qui s'enchaine à l'Adagietto en faisant intervenir à tour de rôle les vents puis les cuivres et enfin dans un ensemble explosif et festif tous les pupitres de l'orchestre.

Mais si vous faites bien attention vous remarquerez une toute petite citation de Malher à un chant révolutionnaire: Dansons la Carmagnole. Oh c'est furtif, seulement 5 ou 6 notes. C'est tout au début du 5e mouvement. Curieux emprunt sinon qu'il rappelle peut-être qu'avant d'être lié à la sinistre période de la terreur, ce chant était d'abord une danse pièmontaise importée par les travailleurs agricoles qui venaient à Marseille et c'est ensuite remonté sur Paris pour devenir ce que l'on sait en 1792. Il y a un excellent article sur Wikipédia sur cette chanson/danse aux origines difficiles à cerner (http://fr.wikipedia.org/wiki/Carmagnole_%28danse%29#Origines_italiennes_.3F).  Celle que j'énonce en est une parmis d'autres.

Pour le plaisir voici l'intégrale de la symphonie tel que la direction de youtube la diffuse sur ses playlists:

http://www.youtube.com/user/HDVideoCollections3#grid/user/0B5615FF461F5974

Bonne écoute

 

 

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Luisa Fernanda de Federico Moreno Torroba (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 28 février 2012 22:35

Diffusion ces jours ci de l'opéra comique espagnol, Luisa Fernanda de Federico Moreno Torroba dirigé par Jesús López Cobos, les Choeurs & Orchestre du Teatro Real de Madrid,avec la distribution suivante:

Vidal Hernando: Plácido Domingo

Luisa Fernanda: Nancy Herrera.

Javier Moreno: José Bros,

Duchess Carolina: Mariola Cantarero,

Mariana: Raquel Pierotti

Ecoutons ce qu'en dit Elvire James sur le site Classique News.com:

"Zarzuela ou "ronces" en espagnol, est un genre né à l'époque baroque, quand les concerts lyriques divertissaient la Cour madrilène dans le pavillon delle Zarzuela, parce que de nombreux massifs épineux en indiquaient les abords.
Au XVIIIème siècle, les livrets s'étoffent considérablement : de nouveaux drames populaires et sentimentaux donnent une contrepartie hispanique à l'opéra comique français. Le début du XX ème siècle est marqué par deux chefs d'oeuvre incontestables qui montrent la pérennité du genre, sa constante vivacité, sur le plan musical comme dramatique. Doña Fransisquita de Vives, en 1923 et donc, Luisa Fernanda, en 1932.
Impresario renommé, compositeur, Torroba, né en 1891, souscrit à l'endurance d'un genre qui pourtant au moment de création à Madrid au début des années 30 est quelque peu "décalé" voire rétrograde.
Or, Placido Domingo se passionne pour cette oeuvre, plus précisément pour son auteur, qui dirigea comme organisateur de tournées outre Atlantique, les parents Domingo, tous deux chanteurs ; la collaboration entre les deux hommes se réalisant pleinement en 1980, lorsque le chanteur créé le dernier opéra de Torroba, âgé de 90 ans, dans le genre zarzuela bien sûr, El Poeta."

La production de Madrid donnée en 2006 est particulièrement soignée et surtout on y sent de la part de toute la troupe un plaisir certain à l'interpréter. Tous les rôles du plus petit au plus grand sont donnés avec une parfaite justesse musicale et les chanteurs s'avèrent de plus d'excellents comédiens à l'instar des Allemands ou des Auitrichiers jouant les grandes opérettes de la dynastie Strauss.

Enfin on retrouve ici un Domingo dont le timbre de voix s'achemine vers celui de baryton basse, qui ne force pas, et qui n'étant pas handicapé par la langue, joue son rôle à la perfection. Rythmes chaloupés, mélodies sans prétention mais qui font avancer le spectacle et qui malgrè sa fin triste, laisse au spectateur un sentiment de serénité et de soleil dans ces périodes sombres à plus d'un titre.

Voici un extrait de cet ouvrage le grand air qui ouvre le troisième acte:

Abbado- Malher- Symphonie N°2 Résurection- Festival de Lucerne 2003  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 28 février 2012 20:08

Brava donnait il y a quelques minutes ce chef d'oeuvre dirigé par sans doute l'un des plus grands chefs de ces quelques 70 dernières années, Claudio Abbado.

Direction d'orchestre toute en nuance et subtilité, gestuelle sobre et non délirante et déstinée à la caméra comme celle de Monsieur Rattle qui ne lui arrive pas à la cheville! Et ne parlons pas des massacreurs à la Fabio Luisi qui dirigeait ce matin la  Titan comme on dirige un orféon de village style "Boum Boum badaBoum"! Plus ça gueule mieux c'est!

Abbado peut sans conteste se placer au dessus du lot au même niveau que les deux autres grands Malheriens du XXe siècle que sont Bruno Walter et Bernard Haitink.

Pour s'en convaincre voici les quelques 18 minutes du final de la symphonie dans toute sa splendeur. Pas besoin de voir; Il suffit d'éteindre la lumière , de se caler dans son fauteuil et de s'abstraire de son environnement, et le reste suit, l'extase et l'émotion tout simplement.

Les interprêtes de ce monument sont le Lucerne Festival Orchestra composé de solistes des plus grands orchestres mondiaux  dont Emmanuel Pahut qui est le premier flutiste du Philharmonique de Berlin qu'il rejoignit à l'âge de 22 ans en 1992, les choristes de l'Orfeón Donostiarra, Eteri Gvazava (soprano), Anna Larsson (mezzosoprano), l'organiste n'est pas mentionné dans la distribution ou bien je l'ai loupé. A noter qu'une partie des cuivres sont placés dans les coulisses en dehors de la salle, ce qui accentue le coté grandiose du final.


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e luceval le stelle  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 25 février 2012 07:33

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Finalmente e mia!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 25 février 2012 07:17

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Tosca drame de la jalousie  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 25 février 2012 07:12

Scène de l'arrivée de Tosca au premier acte

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Tosca à Madrid en 2004  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 25 février 2012 07:08

Opéra donné de multiples fois, Tosca fait partie sans conteste des opéras cultes du répertoire lyrique. Son sujet est tiré de la pièce de Victorien Sardou, grand père du chanteur pour ceux qui ne le sauraient pas. Drame de l'abus de pouvoir dans l'Italie de la conquête napoléonienne opposant le peintre Mario Cavaradossi au monstrueux chef de la police romaine, le baron Scarpia.

Mario a protégé la fuite de Angelotti un des consuls nommés par le régime mis en place par les Français depuis 1798. Scarpia par la ruse finit par déclencher la jalousie de Floria Tosca persuadée que Mario son amant la trompe. Elle va courir à la villa de Mario ouvrant le chemin ainsi, aux sbires du baron.

Mario arrêté, Floria convoquée dans le bureau du Baron doit horrifié entendre dans la pièce voisine les hurlements de Mario torturé sauvagement par la clique de Scarpia et finit par avouer qu'Angelotti se cache dans le verger de la villa de Mario. Eclatant de rire ce dernier dévoile à Mario devant elle sa trahison et le condamne à mort.

Néanmoins il sous entend à Floria que moyennant négociations, il pourrait être clément. En fait depuis toujours Scarpia rêve d'avoir l'actrice pour maitresse et Floria atterrée vient de comprendre l'infâme marchandage auquel elle doit se prêter pour sauver de celui qu'elle aime.

C'est là qu'intervient le magnifique air "Vissi d'Arte" où elle pleure sur sa vie ainsi brisée et son honneur qui sera perdu.

On annonce entre temps non seulement que Napoléon a gagné la victoire de Marengo provoquant ainsi la joie de Mario mais également le suicide d'Angelotti.

Scarpia se tourne vers l'actrice est lui demande ce qu'elle a décidé. Celle ci acquiesce en échange la liberté de Mario et d'un sauf conduit leur permettant de fuir l'Italie. Scarpia ordonne qu'un simulacre d'exécution soit organisé comme cela fût fait, ajoute-t-il, pour le comte Palmieri.

Ayant rédigé le sauf conduit Scarpia se tourne vers l'actrice qui subrepticement s'est saisi du couteau laissé sur la table du repas de Scarpia et quand ce dernier la saisi ( "Tosca al fine e mia!), elle le poignarde et le tue.

Le troisième acte débute sur l'un des morceaux les plus célèbres de l'histoire lyrique, le levé du jour sur Rome dont les cloches des divers églises sonnent les matines; Nous somme sur la terrasse du château Saint Ange où va avoir lieu l'exécution. Mario demande du papier pour écrire un dernier mot à celle qui aime toujours malgré sa trahison, autre moment bouleversant de la partition avec l'air "Se lucevan le stelle".

Tosca arrive explique se qui va se passer, l'adjure de bien jouer son rôle "come la Tosca en el Teatro " lui répond Mario, l'exécution se déroule et une fois le peloton parti et seule Tosca découvrant horrifiée Mario mort, se suicide en maudissant Scarpia et se jetant du haut des remparts.

Parfait exemple du théâtre vériste, mal accueilli à la première, le public de l'opéra de Rome puis ensuite de la Scala de Milan où Toscanini reprend la, ovationne l'œuvre qui est depuis devenu un succès mondial dont on ne compte plus les reprises.

Callas fut évidemment la plus grande Floria de tous les temps et son partenaire Tito Gobi le plus monstrueux des Scarpia qui se puisse voir. C'est sauf erreur Callas qui eut l'idée du jeu de scène final de la fin du second acte consistant à encadrer le corps du baron par les deux chandeliers posés sur la bureau de Scarpia tandis que la scène progressivement sombre dans le noir amplifiant ainsi le sinistre décor.

En 2004 le Teatro Real de Madrid a confié  la production au metteur en scène Nuria Espert dans des décors à la fois sobres et somptueux de Ezio Frigerio et de sa fidèle costumière Franca Squarciapino. Il faut également louer dans cette production le responsable des lumières Vinicio Cheli.

Atmosphère bleutée et virant progressivement au presque noir, décors de la cathédrale du premier acte à colonnades encadrant la chapelle où Mario est entrain de peindre et refuge d'Angelotti et que surplombera au final du premier acte pendant le Te Deum réunissant  l'assistance et les cardinaux en grande tenue dans une lumière orangée contrastant avec le reste de la scène.

Tosca est ici interprétée par Daniela Dessi qui s'avère une excellente tragédienne tout à fait convaincante.

Mario c'est Fabio Armiliato qui a un peu trop tendance à forcer sa voix mais qui lui aussi est dramatiquement parfaitement crédible et a le physique du rôle.

Scarpia n'est autre que le célèbre Ruggero Raimondi digne successeur de Tito Gobi sinistre à souhait et à la voix toujours superbe à 64 ans.

La direction d'orchestre parfaitement maîtrisée, est confiée à Maurisio Benini.

Particularité de cette mise en scène, Scarpia et sa suite apparaissent en costumes de membres du clergé, on pense instinctivement à l'inquisition et c'est une idée qui ne choque pas du tout. Le noir des soutanes contraste avec la ceinture écarlate de Scarpia et contribue davantage à la situation sinistre du second acte  amplifiant également la duplicité du baron qui affecte comme le dit Mario lui-même une fausse piétée.

Le public madrilène fit une ovation de 15 minutes aux chanteurs à l'issue de la représentation.

Il y eut enfin une très belle production il y a en 1992 qui se déroula dans les lieux mêmes de l'action à Rome et aux heures précises du déroulement de chacun des actes avec dans les rôles principaux Placido Domingo et Ruggero Raimondi- Catherine Malfitano. Direction Zubin Mehta. Tour de force la production était diffusée en direct à 12h, 20h15 et 6h du matin. Sauf erreur il existe une vidéo de cette production.

Tosca fait partie de ces œuvres qui sont souvent la proie de situations tragi comiques voulues ou involontaire, que ce soient les figurants se trompant de cible et fusillant Tosca ou pire encore l'opposition d'une chanteuse au Met, avec les machinistes qui pour se venger de ses caprices et exigences, mirent un trampoline sous les remparts là où devait tomber l'actrice, laquelle réapparue propulsée dans les airs sous toutes ces faces, jupes retroussées, devant un public hilare!!!!

Rien de tout cela dieu merci dans cette production donnée sur Brava et qui fut aussi diffusée par Mezzo auparavant.

Un grand spectacle dont voici quelques extraits:

Vissi d'Arte (Acte II)

Carmen au met: L'air des cartes  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 20 février 2012 21:32

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Carmen Met 2009  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 20 février 2012 21:16

Les tringles des sistres....

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Une Carmen d'exception!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 20 février 2012 21:14

Carmen fait partie de ces opéras qui peuvent être parfaitement donnés ou au contraire massacrés de la première à la dernière note de la partition en dépit de distributions prestigieuses.

Il suffit pour s'en convaincre de comparer la Carmen inouïe enregistrée en fin de carrière par Callas avec un bon Don José sans plus, Nicolaï Gedda, et au contraire toujours au disque le lamentable enregistrement faisant honte à Karajan, non pas pour la direction d'orchestre évidemment, mais parce qu'il avait accepté sur son plateau Grace Bumbry incapable de parler un français sans accent et un Franco Corelli chuintant et lui aussi totalement ridicule en chantant "La fior què tou m'avé zétais dans ma prijone y ai l'é gardée"!!!!

Trois heures de représentation de cet acabit , c'est à vous faire détester l'opéra et Carmen en particulier.

Cet après midi Mezzo HD retransmettait la Carmen de 2009-2010 donnée au Met qui hélas avait entre autres donné des Carmen aussi ridicules que celle de Karajan, mais satisfaisant le public américain par le faste holywoodien régnant sur le plateau.

Qu'en est-il cette fois de cette nouvelle production?

Je craignais le pire avec en vedette masculine Roberto Alagna. il est rare qu'en dehors de l'annuaire téléphonique il soit capable de donner le moindre sentiment à son jeu. Il y eut pourtant une exception avec La Rondine de Puccini au Met en compagnie de son épouse et j'ai mis sur le compte de ses malheurs conjugaux un acte final où il était véritablement bouleversant.

Serai-je entrain de commencer à l'apprécier? On ne dit jamais fontaine je ne boirai pas de ton eau!

Ce soir son Don José était non seulement crédible, mais  sensible, émouvant, convaincant et je pense qu'on doit cela en partie à sa partenaire Elina Garanca et  à la mise en scène d'une rare intelligence de Richard Eyre. Comment ne pas être ensorcelé par la belle Elina et purement et simplement oublier que l'on est sur une scène de théâtre!

Carmen est passée au XXe siècle dans les années trente, pourquoi pas, pendant la guerre civile et cela ne choque pas du tout, du moment  qu'on respecte à la lettre le livret. Bien au contraire je crois que cela accroit la tension inhérante à l'intrigue.

Eyre a eu l'intelligence de prendre la version sans récitatifs parlés que très peu de chanteurs indépendamment de la question de l'accent, sont capables de jouer de façon crédible. On a droit en général, avec cette version à un ânonnement de répliques de chanteurs qui ne connaissent rien à la diction théâtrale, marquent chaque virgule et chaque point et on en arrive ainsi à la table de multiplication de Jacques Baudouin ou peut s'en faut. Eclats de rires dans la salle garantis, c'est une nuit à l'opéra des Marx Brothers, aux changements de décors près.

Mais ce que montre Eyre dans son travail, c'est justement que son spectacle a été travaillé à fond. Aucun des protagonistes de l'opéra ne regardent une seconde le chef d'orchestre, idem pour les chœurs - chose rarissime- ils sont concentrés sur leur jeu, connaissent leur partition sur le bout des doigts et attaquent à la seconde près tout en étant la foule des cigarières ou des soldats ou contrebandiers; Ce qui est encore plus fascinant c'est qu'il en est de même des gamins chantant le fameux air de la garde montante.

Et oh sublime découverte!: Tout ce petit monde chante pratiquement sans accent et le peu qu'ils peuvent avoir leur donne un coté méridional qui sied à la partition et à l'œuvre de Bizet.

Quant aux chanteurs  des rôles principaux c'est la perfection même:

Elina Garanca est LA Carmen dont on rêve depuis Callas avec en plus de Callas, une beauté à couper le souffle! Un visage qui peut exprimer l'incroyable douceur, la duplicité totale, la pute parfaite ou la haine poussée à l'extrême. Cette femme outre un corps sublime, et quelles jambes(!!!) à des yeux gris vert qui feraient se damner le Pape et tous les prélats du Vatican!!

Ajoutez à cela une voix d'une extraordinaire pureté dans le registre mezzo que veut ce rôle, des talents de comédienne qu'on aimerait voir tous les soirs à l'Opéra, et aussi de danseuse pour le deuxième acte chez Lillas Pastia. Enfin une diction parfaite et sans accent dans 99,9% des cas.

Alagna a campé un Don José sans faille, enfin oubliant qu'il y a un chef d'orchestre et que l'on déclare sa flamme en regardant celle qu'on aime.

Barbara Frittoli est une très bonne Micaëla et elle aussi bonne comédienne dans un rôle qui somme toute ne vous met pas en valeur.

Mariusz Kwiecien est un extraordinaire Escamillo. Voix, physique et diction sont parfaits d'un bout à l'autre de ses trois interventions pendant le spectacle.

Un petit regret quand même pour les deux chanteuses jouant les compagnes de Carmen dont j'oublie toujours les prénoms comme ici le nom des interprêtes. L'une d'entre elles surtout , les yeux rivés sur le chef d'orchestre et les Télés relais en coulisse pendant l'air des cartes du troisième acte. Dommage....

Le seul bémol pour moi vient de la direction d'orchestre de Yannick Nézet-Séguin qui fidèle à sa manie, dirige comme s'il devait prendre le prochain train. Je l'avais entendu au Théâtre des Champs Elysées et là encore il bousculait les tempi et s'accompagnait d'une gesticulation insupportable. Je plains les spectateurs du Met aux premiers rangs qui ont du passer la soirée à faire sa gesticulation en sens opposé ,pour pouvoir voir la scène!

Mais ne boudons pas notre plaisir et pour ceux qui n'ont pas Mezzo voici quelques extraits de ce spectacle:

Tout d'abord bien sûr la Habanera:

 

 

Comment se débarasser d'une épouse encombrante! DonPasquale fin acte II  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 21 février 2012 06:58

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Un Don Pasquale raté au TCEe  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 21 février 2012 06:57

Je n'en ai pas parlé après la diffusion de vendredi soir sur Arte, en différé évidemment de deux heures de la représentation du jour même à heure de grande écoute : 22h!!!!

Cette nouvelle production était signée Denis Podalydès et Eric Ruff tous deux sociétaires de la Comédie Française.

Voilà l'exemple même de ce qu'il ne fallait pas faire et qui vient en opposition flagrante avec la production New Yorkaise de Carmen.

Comment deux acteurs dont le métier a pour valeur première celle de respecter à la lettre un texte et dans bien des cas la didascali prévue par l'auteur de la pièce, ont-ils eu l'audace et le toupet de massacrer scéniquement ce petit bijou de comédie qu'est le Don Pasquale de Donizetti?

On se souvient de la sublime et intélligentissime production de l'Opéra de Zurich que je crois avoir commenté ici même.

Dans le cas du TCE on est à coté de la plaque et au bout de 10 minutes de supplice j'ai clos l'antenne et arrêté d'enregistrer cette production débile.

Rappelons le sujet:

Don Pasquale est un vieux rentier, avare comme pas deux qui veut d'une part déshétiter son neveu Ernesto et de l'autre épouser une jeunette d'au moins 50 ans sa cadette! Il a pour médecin son ami le Docteur Malatesta lequel est apparenté avec une jeune veuve Norina qui n'est autre que l'amante d'Ernesto.

Malatesta décide de présenter Norina comme sa jeune soeur ou nièce (je ne me souviens plus, et peu importe) comme future épouse à son patient. Il en vante les qualités; elle sort d'un couvent, est timide, posée, ne s'intéresse à rien d'autre qu'à la tapisserie et pas dépensière pour deux sous. Enfin c'est la prétendue idéale que recherche Pasquale. Elle le cajolera et il aura enfin la paix ayant foutu à la porte Ernesto qui bien sûr découvre avec stupeur qui l'on destine à son oncle.

Arrive la présentation des époux et le mariage est décidé sur l'heure , mais ce que ne sait pas Pasquale c'est qu'il s'agit d'un mariage blanc sans aucune valeur juridique. A peine mariée la donzelle se transforme en quelques secondes en une véritable harpie critiquant tout, demandant à ce qu'on change ameublement et papier peint des pièces de la maison,qu'on augmente la domesticité insuffisante à son goût et annonce qu'elle va au théâtre sans son époux bien évidemment.
Ernesto, mis enfin dans la confidence, assiste à la scène écroulé de rire. Pasquale au bout de quelques jours n'en peut plus et vient qui plus est de découvrir qu'il est maintenant affublé d'une paire de cornes digne d'un cerf! Il consulte Malatesta pour savoir comment se débarasser de son insuportable épouse.

Il est donc décidé de surprendre dans le jardin les deux amants en flagrant délit et d'ainsi avoir matière à divorce. Ce qui est dit est fait, et bien sûr on apprend à Pasquale qu'on la joué et que moyennant finances et mariage de Norina et Ernesto on le débarassera à tout jamais de si encombrante épouse!

Il faudra que Monsieur Podalydès aille verifier dans le Robert ce qu'on appelle rentier au XIXe siècle. Un homme vivant des revenus de ses terres et de ses investissements financiers, en général des prêts à taux quasi usuraires accordés à des clients au sens antique du terme.

Que fait notre metteur en scène? Il installe l'action au XXe siècle. Pourquoi pas, il y a autant de cougars hommes que femmes de nos jours et ce ne serait pas la première fois qu'un mec de 80 ans se ferait avoir par une nana de 20!
Don Pasquale se trouve transformé par contre en vendeur ambulant de lampes et illuminations diverses, arrivant sur scène au premier acte en camionnette citroën des années 60 et affublé en guise de serviteurs de trois individus qui ont plus l'air de loubards que de valets ou majordomes! Le tout s'installe sur une place, ouvre un des cotés du véhicule comme ces voitures de glaciers de foire, s'installe sur une table où ses acolytes lui présentent des lampes à tester! Pour le reste qui devait être du même tonneau je ne saurai en dire plus car là exaspéré j'ai coupé ce délire!

Ruff s'est prété à cette mascarade alors qu'il a un réel talent de scénographe! On dit scénographe au lieu de décorateur ma bonne dame, ça fait plus chic dans les salons bling bling de la capitale!  Pire Christian Lacroix en a signé les costumes!

Voilà! rien à dire de plus de cette soirée qui a du mettre en transe la salle car paraît-il , il faut dépoussierer tous ces compositeurs débiles et leurs librettistes crétins qui n'y connaissent rien!

Alors pour vous rappeler ce que peut-être une mise en scène de génie, voici trois extraits avec en vedette un maitre incontesté du rôle: Ruggiero Raimondi.

Le mariage et ses conséquences!

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Le mariage de Don Pasquale suite  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 21 février 2012 06:57

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Carmen Acte 4 2e partie  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 20 février 2012 21:33

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Carmen Acte 4 première partie  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 20 février 2012 21:32


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Les noces de figaro mise en scène de Strehler (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 19 février 2012 19:36

Photo du début du 2e acte des Noces sans doute prise à Versailles.

Blog de claude101141 :Memories are made of this...., Les noces de figaro mise en scène de Strehler
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Les noces de Figaro extrait audio du début du second acte- Air Porgi Amor  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 19 février 2012 19:33

Voici toujours dans extrait de la diffusion en direct des Noces à Garnier en 1976 , les airs de la comtesset et le fameux "Voi che sappete" de Chérubin du début du second acte. j'ai laissé l'enchainement entre les deux airs de l'intervention de Figaro ainsi que les applaudissements.

Enfin vous trouverez dans l'article suivant une photo prise je pense lors de la représentation de Versailles, pendant la scène 1ere du second acte et qui donne une idée des remarquables éclairages de ce spectacle..

Du droit au commentaire justifié  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 19 février 2012 18:47

 J'ai lu ce matin l'article concernant les Noces de Figaro dont voici ici le lien. http://carlitablog.blogspace.fr/3419235/Les-Noces-du-Figaro-et-sa-meilleure-mise-en-scene-a-la-Scala-de-Milan-par-Giorgio-STREHLER/.

Devant l'énormité des erreurs commises sur le sujet je me suis permis fort poliment de faire un commentaire long et circonstancié sur son contenu et celui-ci a été purement est simplement effacé par l'auteur de l'article.

Outre que je ne vois pas en quoi ce commentaire pouvait faire du tort à l'auteur sinon à l'informer sur la réalité des faits et bien sur le conseil de vérifier ses sources, je pense qu'au contraire je lui apportais des informations de première main puisque j'ai fait l'an dernier par hasard la connaissance du fils de l'éxecuteur testamentaire de Georgio Strehler dont il est question dans cet article.

J'ajouterai que contrairement à ce que l'on pourrait croire la qualité d'un blog ne se résume pas au nombre d'articles que l'on y insère chaque jour. Si c'est pour faire un copier/ coller de publications externes cela n'a strictement aucun intérèt et l'espèce de course au nombre d'articles auquel se livrent certains me paraît des plus enfantines! C'est un peu comme ces inscrits de Facebook qui se croient géniaux parce qu'affichant des milliers "d'amis" en galvaudant allégrement le terme "ami" . on a sans doute fait dans sa vie des milliers de connaissances, on a quelques copains, on a vraiment un ou deux amis dans une longue vie.

De même on ne peut écrire quel que soit son intérêt qu'un ou deux articles à la suite dans une journée et je dirais plutôt dans une semaine sauf effet du hasard.

Pour en revenir à ces Noces, j'ai donc décidé de réécrire ici ce que j'avais mis dans mon commentaire à Carlitablog.

 1/ La vidéo présentée dans son article comme on peut le vérifier sur le générique qui défile, présente une version des Noces de Figaro donnée au Festival de Salzburg 2006 et mise en scène par Claus Guth sous la direction d'Harnoncourt.

Il ne s'agit nullement d'une représentation à la Scala de Milan et encore moins de la mythique mise en scène de Strehler créée pour la réouverture de l'Opéra de Paris le 4 Avril 1973 à l'Opéra de Versailles, puis transférée trois jours plus tard pour marquer officiellement la prise de fonctions du plus grand directeur de notre opéra , Rolf Lieberman qui restera à la tête de la grande boutique contre vents et marées jusqu'en Juillet 1980.

Les décors uniques de la production étaient signé Ezio Frigério et les costumes faits par lui-même avec sa fidèle collaboratrice Franca Squarciapino. Strehler avait pour assistant à la mise en scène Humbert Camerlo qui doit ETRE CONSULTE CHAQUE FOIS QU'UNE REPRISE EST FAITE DANS QUELQUE THEATRE QUE CE SOIT. Ainsi en 1990, lorsque cette production fut reprise du temps de Hughes Gall directeur de l'opéra de l'époque et montée à l'Opéra Bastille, Camerlo interdit que les noms des auteurs de la production figurent sur les affiches et programmes car il ne faisait pas confiance à cette infâme salle dont l'acoustique autant que l'esthétique risquaient de ne pas rendre justice au travail tout de raffinement et de subtilité de son maître. Il n'avait pas tort et c'est littéralement un non sens qui se poursuit avec Nicolas Joël de donner cette production à Bastille au lieu de la rapatrier à Garnier.

Pour finir avec la représentation de la création, la distribution de la première à Garnier le 7 avril 1973 comprenait les interprètes suivants:

Almaviva: Tom Krause il sera plus tard interprété par Gabriel Bacquier plus fait pour le rôle.

La comtesse: Gundula Janovitz; suivront sur le plateau Margaret Price, Kiri Te Kanawa entre autres. Price reste dans ma mémoire comme la plus émouvante des comtesses de cette production que j'ai vu 12 fois. Son air "Porgi AMor" qui débute le second acte, vous bouleversait tant il était emprunt de vérité et de douceur. Les indications scéniques amplifiaient cet sensation. Strehler voulait que la comtesse soit assise à sa coifeuse entrain de se peigner les cheveux et elle chantait l'air en se regardant dans le miroir. Dans ses mémoires "Actes et Entractes", Liebermann raconte que lors des répétitions à Versailles, le metteur en scène souhaitant que l'interprête soit muni d'un peigne, demanda à Liebermann qu'on aille en acheter un. Devant les exigences administratives délirantes demandées par le machiniste désigné pour cela et suivant les régles strictes de l'ordonnancement des dépenses de l'Etat Français, c'est le directeur de l'Opéra qui sorti de sa poche les quelques francs nécessaires pour ne pas devoir attendre environ 3 à 6 mois pour que le Trésorier Payeur Général autorise la dépense! On croit rêver!

Susanne: Mirella Freni

Figaro José: Van Dam, personne à ce jour sauf peut-être l'an dernier à Bastille, Luca Pisaroni.

Chérubin: Frederica Von Stade égalée l'an dernier par la délicieuse Karine Deshayes

Marcelline: Jeanne Berbié

Bartolo: Kurt Moll

La direction d'orchestre était confiée à Sir Georg Solti. Ce n'est sans doute pas le Mozartien qu'aurait été Karl Böhm mais au moins il mettait du champagne dans cette partition et n'en faisait pas des funérailles comme Harnoncourt le fait dès l'ouverture de la production de Salzburg.

2/ Quand il s'est agit l'an dernier de reprendre cette production, l'Opéra de Paris s'est vu confronté à l'incroyable énormité dont hélas la responsabilité incombe à Hughes Gall avant son départ en 2003, à savoir la destruction totale des décors et la mise en vente aux enchères de la majorité des costumes dont seuls quelques uns furent épargnés et confiés au musée du costume que dirige Martine Kahane à Moulins, ex collaboratrice de Liebermann dans les années 70.

A ce propos pour les parisiens que cela intéresserait elle donne actuellement une série de conférences à l'auditorium Rohan du Musée du Louvre, coté Carousel, dans le cadre des vendredis consacrés cette année aux Théâtres Parisiens du Moyen Age à 1960; l'entrée est gratuite et le nombre de places étant limité à 580, on doit faire la queue au plus tard vers 17h30 pour l'ouverture des portes à 18h. Les places ne sont pas numérotés ni "réservables".

C'est donc vers la Scala de Milan que Nicolas Joël s'est retourné puisque cet opéra avait remonté le spectacle en 2006 et qui vient de faire l'objet de la publication d'un dvd paru en octobre dernier.

La production de Paris de la rentrée de la saison 2010-2011 fit l'objet de deux séries de représentations en septembre 2010 et en Mai 2011. Le programme indique d'ailleurs qu'il s'agit de la production de la Scala. En effet Camerlo qui en assura la reprise tant à Milan qu'à Paris a changé quelques détails de la mise en scène ce qui personnellement ne me parait pas toujours très heureux. Pour pouvoir être montés sur la scène de Bastille, les décors prêtés par Milan durent être adaptés au cadre de scène de Bastille. Les costumes pour la grande majorité sont ceux de Milan.

Comme je l'ai écrit à l'auteur de l'article cité plus haut, quand on écrit on se doit de vérifier ses sources. Sans doute à-t-il mal regardé la vidéo et sans doute n'a-t-il pas assisté à l'une des représentations de la version Strehler car la différence avec celle de Salzburg est criante dès le levé du rideau.

Le premier acte de la mise en scène Parisienne se déroule dans la chambre que le comte à donné à Figaro qui va se marier. Elle est vide, les couleurs du décor sont dans les gris jaunasse.Poutres apparentes et coté cour deux portes qui donnent accès aux appartements respectifs du comte et de la comtesse. Comme le dit Figaro à Suzanne:

"Si a caso madama

la notte ti chiama,

din, din, in due passi

da quella puoi gir.

Vien poi l'occasione

que vuolmi il padrone

don, don, in tre satti

lo vado a servir!

La version de Salzburg montre le mépris total du livret par le metteur en scène. Comment justifier les propos de Figaro quand la scène se déroule auprès d'un escalier!!!
Pendant tout son début, Figaro prend les mesures de la pièce pour pouvoir y installer le lit dont le matelas est posé le long du mur de l'autre coté de la pièce.

Je terminerai en disant à Carlitablog ce que dit Figaro dans la pièce de Beaumarchais à l'acte 5 scène 3:

"...Je lui dirais... que les sottises imprimées n'ont d'importance qu'aux lieux où l'on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ; et qu'il n'y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits...."

Je ne prétends pas en effet faire un grand écrit mais en tous cas je vérifie mes sources avant d'écrire et n'empêche personne de les commenter sauf lorsqu'il s'agit de m'y insulter comme le fait un sinistre sire qui n'est pas sur le site dieu merci. Il n'y avait nulle aigreur de ma part vis à vis de Carlitablog que je ne connais pas. Par contre j'ai horreur qu'on me censure surtout quand j'argumente preuves à l'appuie mes affirmations.

Pour en terminer avec la production Strehler l'opéra de Paris d'après ce que m'en a dit le responsable de la boutique, n'a pas l'intention de faire graver un dvd et je dirai d'autant plus que la Scala lui a damé le pion. Cela dit étant donné que notre opéra aurait dû obtenir l'autorisation de Camerlo pour le faire, il y a fort à penser que ce dernier n'ai pas voulu que le spectacle soit filmé autre part qu'à Garnier ou Versailles pour en préserver le raffinement, l'intelligence et l'élégance. Il faut être tombé sur la tête de vouloir donner à Bastille des opéras de Mozart même la Flute enchantée,vu l'acoustique qui y est déplorable et la laideur de la salle éclairée au néon et qui ressemble plus à  son voisin l'hôpital des quinze vingt qu'à un théâtre où l'atmosphère de fête doit régner dans les lieux dès l'entrée dans son principal hall d'accueil!

Pour ceux qui l'ont vu la production fut retransmise sur France 2 en différé le soir même d'une des représentations; là encore on admire le courage de  la direction de la chaine qui ne voulu pas bousculer son journal pour une fois, pour donner en direct un sommet artistique inégalé et inégalable. Il était alors possible de l'enregistrer sur internet avec ADSL TV. ce que je n'ai pas manqué de faire. Que n'aurai-je pas donné pour le faire dans les années 70; j'ai par contre l'enregistrement cd publié par Opera Phoenix de la première de Garnier et je me suis fait un enregistrement de la production donnée à Garnier quelques années plus tard. Je me trouvais ce soir là dans la salle et j'avais programmé mon magnétophone REVOX pour avoir ce direct éblouissant de France Musique.

Voici un premier extrait de cette fabuleuse soirée; que de souvenirs qui ont bientôt 40 ans!!!Que d'émotions et qui me prennent chaque que je réécoute cette merveille. Ce n'est pas de la HD mais qu'importe, c'est du vivant qui n'a pas d'âge, qui ne vieillira jamais.

J'ai sciemment gardé ici l'annonce du speaker de France Musique; vous aurez ainsi la distribution de cette soirée qui si mes souvenirs sont bons date de Juillet 1976. Il y eut quatre représentations comme indiqué sur le bel ouvrage de Gallimard, "En passant par l'Opéra", consacré à l'anthologie compléte et photographique de toutes les productions de l'ére Liebermann. On peut trouver en cherchant bien cet énorme bouquin chez les bouquinistes voire dans la librairie du passage Choiseul à Paris. Question de chance à ne pas manquer si vous l'y voyez....{#}

Dans l'article suivant vous pourrez entendre le fameux air de la Comtesse "Porgi Amor" du début du second acte chanté par Margaret Price.Régalez vous!

 


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Cavalleria Rusticana et Paillasse à Madrid (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 17 février 2012 07:48

Décidément la journée commence en fanfare sur Brava. Diffusion depuis 6h ce matin, des deux opéras cultes du répertoire vériste de Mascagni et Leo Cavallo dans la production signée Giancarlo del Monaco fils du célèbre ténor. Production que les Parisiens vont avoir la chance de voir à Bastille en Avril et Mai prochains. Ce sera sauf erreur d'ailleurs la même distribution que celle de Madrid avec dans les rôles titres Violeta Urmana et Vladimir Galouzine.

Production donnée dans un décor tout de pureté pour ce qui est de Cavalleria en cours de diffusion, véritable symphonie en noir et blanc qui respire la chaleur suffocante d'un village de Sicile sous un soleil de plomb, accentuant le caractère tragique de cette sinistre vengeance. Urmana démontre encore une fois ses talents de tragédienne de même que Gazouline dans Paillasse. Tous deux donnent une grande leçon d'art dramatique à tous les chanteurs qui persistent encore à jouer face public et les yeux dans les yeux du chef d'orchestre démontrant ainsi leur non maîtrise du travail de répétition. Ici on oublie tout simplement que l'on voit un spectacle et tout paraît réel et vécu. Les interprêtes de cette production sont allés chercher au plus profond d'eux mêmes les sentiments qu'ils doivent exprimer.

Il est particulièrement dommage que la chaine tombe dans le travers de ses concurrentes françaises en nous imposant un soit disant entracte qui surtout semble ne pas exister dans cette production madrileine, entre les deux opéras. Ceci est injustifiable n'en déplaise au directeur de la chaîne Robert Overman avec qui j'en discutais hier sur internet. Quand on est mélomane on peut tenir trois heures devant son écran comme on le fera dans une salle d'opéra et cela sans entracte surtout quand on diffuse entre les deux oeuvres une musique sans aucun rapport avec les deux oeuvres et en totale contradiction avec elles. Brava de ce point de vue semble tomber dans le style de ces chaines où la musique est diffusée en continue ou découpée tel un salami en donnant un concerto dont les mouvements sont répartis sur deux ou trois jours quand bien ils s'enchaineraient sans interruption pour certain. De ce point de vue sa prétention a être la première chaîne musicale classique européenne voire mondiale, se trouve très nettement infirmée.

Paillasse suit Cavalleria et comme le précédent opéra se joue dans un décor monochrome dans les tons de gris passés, avec comme seule touche de couleur celle du camion de la troupe de batteleurs dont fait partie Paillasse. En fonds de scène placés de biais de part et d'autre deux immenses tableaux qui reprennent des photos de la fameuse scène de la Fontana dei Trevi de la Dolce Vita de Visconti avec la sensuelle Anita Ekberg.

En effet del Monaco situe l'action dans les années de al fin des années 50 début des 60.

Mouvements de foules très réussies et bien sûr distribution d'exception.

Mise en scène quasi cinématographique d'un très haut niveau qui relègue très loin la célèbre production de Franco Zefirelli de 1970 qui hélas a bien vieilli et continue de figurer au répertoire du Met à New York....

Pour ceux qui peuvent être à Paris au moment des représentations, il reste encore des places dans toutes les catégories pour ce spectacle à ne pas manquer.

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Sylvia de Leo Delibes  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 17 février 2012 07:11

Sylvia fait partie de la trilogie des grands ballets de Leo Delibes avec La Source qu'a remonté récemment l'Opéra de Paris et bien sûr Coppelia.

Sylvia ou la nymphe de DIane est le troisième créé en 1876 à Paris à l'Opéra. Le livret trouve son origine dans un des poêmes du Tasse, Aminta, et conte les amours de ce berger et de la nymphe Sylvia, confrontées au méchant chasseur Orion. Eros et Diane interviendront pour finir, par réunir les deux amoureux et tout est bien qui finit bien.

Ballet dans la plus pure tradition classique, il doit aujourd'hui son succès international à la très belle de chorégraphie de Sir Freredick Ashton, fondateur de la troupe, qui la  réalisa en 1952 pour le Royal Ballet du Royal Opera House de Covent Garden. Il expliqua que l'idée de cette production lui vint en 1946 après un rêve où Delibes lui aurait demandé de remettre en scène le ballet.

Visiblement entièrement dédié à Margot Fonteyn l'étoile vedette de la troupe, est la vedette principale de l'oeuvre dont Ashton remania quelque peu l'action. Aminta fut dansé par Michael Somes , John Hart - Orion et Alexander Grant- Eros.

En 2004 le ballet fut repris pour célébrer le centenaire d'Ashton et simultanément le Ballet de San Francisco remontait l'oeuvre dans sa version intégrale et originale conforme à la chorégraphie du créateur Louis Mérante et au livret de Jules Barbier et du Baron de Reinach. C'est Mark Morris qui en assura la réalisation.

La partition de Sylvia est innovante dans la mesure où c'est la première fois dans un ballet de facture classique, que la musique prend une place prépondérante sur la chogréraphie même. Elle fut particulièrement admirée par Tchaikovsky et son confrère Sergei Taneyev.

Brava en a diffusé l'intégralité hier soir avec  la représentation marquant les 75 ans de la création du Royal Ballet et en solistes Darcey Bussell et Roberto Bolle. Les autres interprëtes du ballet sont: Orion: Thiago Soares, Eros: Martin Harvey, Diana: Mara Galeazzi.

Trés beau spectacle et il est vraiment dommage que le corps de ballet du théâtre londonien ne soit pas toujours maître de la qualité de ses ensembles. On imagine aisément à quel niveau ce ballet serait porté par la troupe de l'Opéra de Paris.

l'Opéra de Paris en 1997 demanda à John Neumeier de monter le ballet dans une nouvelle chorégraphie néoclassique qui marqua les débuts de la collaboration de cet artiste avec la scène française; elle fut reprise en 2007 avec une distribution superbe réunissant Aurélie Dupont, Manuel Legris, Nicolas Le Riche, Marie-Agnès Gillot et José Martinez.. Elle a été enregistrée sur dvd.

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Une Traviata dévoyée!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 16 février 2012 16:02

Brava transmet en ce moment la Traviata de Verdi produite en 2006 par le Teatro Real de Madrid. Pari difficile après la sublime production du Met donnée avec en rôle titre Renée Fleming laquelle va être couronnée par les prochaines victoires de la musique pour sa carrière éblouissante.

Ayant l'enregistrement de cette dernière production je me suis dit que rien n'empêchait d'en avoir une seconde si elle tenait la route.

Jesus Lopez Cobos dirige sobrement le prélude du premier acte et voilà que le rideau s'ouvre sur les appartements de Violetta où se déroule une soirée. Enfin une soirée, je devrai plutôt dire une orgie. Coté jardin la chambre de la maitresse de maison dont l'amant du moment est affalé sur le lit et dont on ne sait si c'est Violetta qui est là en petite tenue, ou si c'est elle qu'on voit par la porte de la salle de bains, en petite culotte et poitrine à l'air entrain de se recoiffer. En un mot il y a partie à 3 dans la chambre. Coté jardin en pan coupé le salon où divers militaires plus ou moins débraillés accompagnés de leurs poules du moment, émergent de leurs excès tant corporels qu'alimentaires et de boissons!

J'ai coupé là la diffusion de ce qui est un contresens total sur l'oeuvre aussi bien de Verdi et de son librettiste que de l'oeuvre originale d' Alexandre Dumas fils.

Je ne sais quel est le metteur en scène de cette effarante relecture mais il va falloir lui donner la définition dece qu'est une courtinsane au XIXe siècle. Il va falloir qu'il lise l'oeuvre de Dumas.

Violetta pas plus que Marguerite Gautier ne sont des putains, qui s'envoient en l'air avec les premiers venus moyennant finances. Qu'elles soient des femmes entretenues ne fait aucun doute mais cela ne veut pas dire qu'elles vont jusqu'à avoir des orgies, partouzes à plusieurs dans leur boudoir ou dans leurs salons.

Au contraire elles essaient autant que possible de se donner un certain standing pour être acceptées par la bonne société de leur temps.

La Païva qui fût le prototype de la courtisane du second Empire, tenait fort à son titre de  marquise et l'on se pressait dans ses salons de l'avenue des champs, Elysées pour y cotoyer les plus grands esprits du siècle de Dumas aux frères Goncourt. Elle adorait les diamants et donc faisait ce qu'il fallait pour avoir un chevalier servant suffisamment fortuné pour pouvoir les lui offrir. Elle avait planifié sa carrière qui hélas pour elle se termina par un exil forcé plutôt que de risquer de se retrouver en prison pour espionnage.

Son hôtel existe toujours sis près du complexe Le Marignan et certaines associations peuvent le faire visiter car l'hôtel remarquablement restauré est aujourd'hui la propriété classée d'un club de chefs d'entreprise britannique.

Elle fut courtisée, elle eut de nombreux amants, elle eut trois maris, le premier maitre tailleur qu'elle abandonna en catimini pour rejoindre Paris et devenir la maitresse du pianiste Herz et grace à qui elle connaitra Liszt et Wagner entre autres;  après leur séparation elle rencontre  et épouse  devenue veuve de son 1er mari , Albio-Francesco marquis Aranjo de Païva qu'elle quitte quasiment au lendemain de sa nuit de noces  après lui avoir dit tout simplement que son nom portait bien dans le monde et que l'ayant eu et lui ayant eu son corps, ils étaient quitte! Le marquis file aux amériques puis revient à Paris où vieilli et ruiné il se suicide. Notre veuve joyeuse se trouve alors un troisième époux en la personne de Guido Henckel von Donnersmarck, comte et cousin de Bismarck, excusez du peu, lequel lui achètera et fera construire  hôtels particuliers et châteaux à coups de millions en francs or.

Ce périple aura duré de 1834 à 1884 et il n'est pas impossible de penser que Dumas fut inspiré par la belle lorsqu'il écrivit La dame aux Camélias en 1848 même si par ailleurs l'on sait que le roman est assez autobiographique et que sous le personnage central se trouve sa maitresse Marie Duplessis.

Tout ceci pour conclure que la production de Madrid de l'opéra de Verdi est une véritable supercherie dès le lever de rideau et que visiblement l'on assiste là, aux débordements d'une liberté longtemps bridée de la société espagnole qui part dans un excès inverse tant à la ville qu'à la scène! Dommage pour Verdi et son chef d'oeuvre ainsi dénaturé.

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Lohengrin au festival de Baden Baden  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mercredi 15 février 2012 10:05

Je gravais hier un enregistrement fait en 2006 du Lohengrin de Wagner au cours du festival de Baden Baden et retransmis à l'époque par Mezzo.

C'est en voyant représenter cet opéra, alors qu'il avait  15 ans que Louis II de Bavière découvrit Wagner, se fît redonner l'oeuvre plusieurs fois de suite et que débuta une amitié, certe houleuse mais à laquelle nous devons aujourd'hui non seulement la construction de l'opéra de Bayreuth mais sans doute l'héritage des plus belles partitions de l'histoire de la musique mondiale.

La mise en scène de Nikolaus Lenhoff pour le festival de Baden Baden, sans tomber dans le kitch et le poussiéreux, met en valeur la partition et les interpètes par sa sobriété. Certes les chevaliers pas plus que le personnage central ne nous font penser à la légende d'origine. Pas de cygne mécanique arrivant en scène dieu merci. C'est déjà bien assez que son invocation reste un tantinet ridicule.

Décors puristes à souhait et éclairages superbes sont entre autres les ingrédients de ce magnifique spectacle, servi par une distribution de grande qualité avec entre autres Waltraut Meier dans le rôle de la perfide et sournoise Ortrud. Qu'on en juge par l'affiche:

Direction musicale : Kent Nagano
Mise en scène : Nikolaus Lehnhoff
Décors : Stephan Braunfels
Costumes : Bettina Walter
Lumières : Duane Schuler
Chorégraphie : Denni Sayers

Lohengrin : Stuart Skelton
Elsa von Brabant : Solveig Kringelborn
Otrrud : Anette Bod
Friedrich von Telramund : Tom Fox
Le Roi Heinrich : Reinhard Hagen
Le Héraut du Roi : Roman Trekel

Chœur EuropaChorAkademie Mains
chef des chœurs : Joshard Daus
Chœur de l’Opéra de Lyon
chef des chœurs : Alan Woodbridge

Deutsches Symphonie-Orchester Berlin

C'est une coproduction du Festspielhaus Baden-Baden - Opéra National de Lyon-
Scala di Milan.

A défaut du prélude de cet production qui existe en DVD je crois, voici un florilège des productions de Baden Baden. Tout n'est pas acceptable mais on a droit à un travail de qualité, des distributions hors pairs et le tout dans un cadre magique;

Le festspielhaus est sans doute le plus bel opéra moderne du monde. Quand on arrive sur la place de l'opéra on est loin d'imaginer qu'un opéra s'y trouve. En fait on est face à l'ancienne gare de chemin de fer de la ville. Cette gare aujourd'hui n'est autre que l'entrée et la billetterie de l'opéra. Vous passez ensuite ce qui furent les voies de circulation des trains et devant se dresse un immeuble de verre ultramoderne tout en symphonie de blanc, rouge et bois. Quand vous entrez dans la salle vous découvrez alors 6 niveaux de places balcons et fauteuils d'orchestre dont 80% sont des places faisant face à la scène. 2500 places dans une structure évolutive qui peut aussi bien accueillir une soirée de musique de chambre qu'un opéra Wagnérien.

L'acoustique y est parfaite et ce sont les interprètes eux-mêmes qui la vantent comme étant l'un des très rares lieux où chanter un pianissimo ou un forte ne demande aucun artifice vocal. On est très loin de Bastille et de son infecte acoustique.

Evidemment ce lieu financé en grande partie par des dons privés, vous offre des places fort chères 220 euros cette année. Mais comparés aux 180 euros que Bastille a l'audace de demander à ses spectateurs, le rapport qualité prix est incontestablement largement en faveur de Baden Baden.

Le documentaire ci-dessous donne une idée précise de ce cadre magnifique. Admirez en particulier l'extraordinaire décor pour Elektra.

Le Bal Masqué de Verdi  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 14 février 2012 12:45

Mezzo nous a offert dimanche après midi une production enfin raisonnable du chef d'oeuvre de Verdi,"Un bal Masqué".

Il s'agit de la production de l'Opéra Royal de Madrid montée en 2008 dans une mise en scène de Mario Martone et Duncan McFarland. En tête de distribution Marcelo Alvarez dans le rôle de Ricardo et Violeta Urmana dans celui d'Amelia.

On a applaudi le premier l'an dernier dans le magnifique Andrè Chénier de Giordano monté à Bastille par Giancarlo del Monaco et on aura en avril prochain la chance à Bastille de voir et d'entendre Mme Urmana dans Cavaleria Rusticana de Mascagni, spectacle complété par Paillasse de Leo Cavallo comme de coutume.

Le spectacle de Madrid était dirigé par Jesus Lopez Cobos dont peut-être on trouvera la direction d'orchestre un peu trop sage.

Cela dit, enfin l'action qui se déroule aux USA, à Boston est donnée dans une mise en scène qui sans être loin de là poussiéreuse, respecte totalement le livret. La seule faute incombe pour des raisons inconnues à Alvarez qui au 3e acte est entrain d'écrire un mot à son rival et époux d'Amélia, avec un stylo à bille!!!!! Sans doute que l'accessoire de scène fût-il introuvable à la dernière minute et qu'il fallu lui substituer cet élément anachronique pour une action se déroulant au XIXe siécle.

Verdi s'est inspiré de faits réels qui se déroulèrent en Suède en 1792 en plein opéra de Stockholm où le roi Gustave III fût assassiné au cours d'un bal masqué. Eugène Scribe avait déjà traité le sujet pour Auber. C'est Somma qui adapta l'oeuvre pour Verdi d'après le livret de Scribe. Verdi a situé l'action à Boston pour éviter d'avoir maille à partir avec la censure de l'époque à la suite de l'attentat auquel Napoléon III venait d'échapper (Janvier 1858).

Lorsque l'opéra est achevé après des aller et retour avec la censure, la première qui suit de peu le fiasco total de Simon Boccanegra à Milan, est marquée par un accueil délirant du public Romain. Verdi avait raison de ne pas s'inquiéter et de dire "« toujours heureux d’arriver à provoquer un scandale … le public achète le droit de nous siffler ou de nous applaudir. Notre destin est de s’y résigner, voilà tout ! ».

Dans la retransmission de dimanche Alvarez et Urmana forment un couple magnifique vocalement et à cela Urmana ajoute un talent de tragédienne incontestable. Fini les tirades face public et il est bien dommage qu'Alvarez de ce point de vue n'ait pas pris exemple sur sa partenaire. Marco Vratogna (Renato) est lui aussi parfait dans le rôle du mari trompé et qui va se joindre aux assassins pour venger son honneur bafoué.

Les décors sont forts réussis en particulier par l'emploi d'un miroir géant qui double la profondeur de la scène et fait justice à la scène du bal et du meurtre dans un environnement rouge cramoisi et noir. De superbes costumes également.

Les amateurs de relecture style Un bal masqué au Clubmed avec Thierry Lhermite dans le rôle principal, seront évidemment déçus, tant pis pour eux!

 

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Et de trois!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 31 janvier 2012 14:36

Mezzo commence à l'instant la diffusion d'Eugene Oneguine de Tchaikovski dans la mise en scène de Salzbourg 2007 commise par Mme Andrea Breth! Production accueillie on sans doute par la frénésie d'un public de la Jet Set surtout là pour dire qu'il y était et que c'était absolument GGGGGEEEEENIIIIIAAAAAL!


Telerama dans son site internet, journal pour grand faiseur d'intellos et qui surtout abhorre  tout ce qui pourrait s'approcher d'une forme de rêve ou de recherche de la beauté, inonde de louanges ce spectacle depuis gravé en dvd et dont voici le début de l'article:


"La faillite de la société russe magnifiée par Barenboïm.
 « Eclairer la face nocturne de la raison » : le thème imposé à l'édition 2007 du festival de Salzbourg ne pouvait trouver meilleure « défense et illustration » que l'Eugène Onéguine de Tchaïkovski, opéra romantique inspiré d'une oeuvre de Pouchkine, et dont les héros, contre toute logique, sabordent leur jeunesse, s'interdisent, par des provocations absurdes ou des renoncements irrationnels, tout bonheur. Ces existences gâchées, ces destins naufragés révèlent en fait une déroute collective, la faillite globale d'une société russe à la dérive. Ce que l'âpre mise en scène contemporaine de la dramaturge allemande Andrea Breth, sur le plateau nu du Festspielhaus de Salzbourg, évoque crûment, lors du bal du deuxième acte ou de la réception mondaine du troisième : une oligarchie dépravée et brutale, poutinienne, s'étourdit égoïstement, étrangère aux sentiments purs, indifférente à la noblesse morale."


Il faut tout de même de l'imagination pour trouver dans l'intrigue de cet opéra des allusions "poutiniennes"! Il faut être tombé sur la tête pour y voir "la faillite de la société russe"!!!
Désolé pour Gilles Macassar qui signe l'article, mais cet opéra n'est autre que la traduction du mal être du compositeur comme d'ailleurs sans doute de l'auteur de la nouvelle sur lequel s'appuie le livret.
•    Pouchkine mourut, comme Lenski, lors d'un duel au pistolet.
•    Piotr Ilitch Tchaïkovski épousa Antonia Milioukova, une ancienne élève qui lui avait déclaré sa flamme, et par peur de finir comme Oneguine, rongé de remords, ne la rejeta pas. Le mariage fut un désastre. Tchaïkovski tira un opéra de l'œuvre de Pouchkine.
On n'a pas besoin de faire de la psychanalyse pour voir les filiations et ce qui attira dans la nouvelle le compositeur russe.
Que vient faire en levé de rideau cet homme regardant la télévision ou bien l'une des protagonistes chantant tout en rasant la tête de paysans de la datcha où se déroule le 1er tableau du 1er acte! A-t-on besoin de tout ce fatras inutile pour apprécier musique et chant de cette première scène où deux jeunes filles à l'aube de devenir femmes, rêvent au prince charmant?
Ce n'est pas parce qu'on parle de romantisme qu'il faut sombrer dans le sordide, il n'y a rien de sordide dans cet opéra. Il y a simplement un homme blasé qui laisse passer l'occasion de s'unir avec une jeune fille toute fraiche et spontanée, au point de se laisser aller à dire au dandy son coup de foudre pour lui contre toute retenue imposée par sa culture et son éducation, et ce même dandy commettra ensuite par deux fois l'irréparable d'une part en provoquant par son arrogance Lensky qu'il tuera en duel, et ensuite en venant tenter de rompre le mariage de Tatiana avec son mari, le Prince Grémine, mais cette dernière résiste car elle a le sens du devoir même si elle aime toujours Onéguine.
La musique est là, superbe pour nous faire rêver; qui n'a pas une fois dans sa vie, jeune ou moins jeune, éprouvé une attirance pour  une femme ou un homme qui se soit refuser à soi et qui ensuite l'a regretté toute sa vie mais a su garder la tête haute et ne pas revenir sur ses actes en cas de retournement de la situation. L'œuvre est chargée d'émotion de la première note de la partition au sublime prélude, en passant par la scène de la lettre, la valse et la polonaise qui sous leurs mélodies joyeuses traduisent en filigrane la situation tragique des personnages.
Non on n'a pas besoin de se prendre la tête sur le malheur de la planète, pour se donner des airs d'intellos de gauche, pour savourer cette œuvre et on n'a pas besoin d'une Andréa Berth et ses grandes réflexions pour nous gâcher l'un des plus beaux opéras du répertoire romantique du XIXe siècle.!

Alors ne fut-ce que pour le plaisir des yeux voici comment le Bolchoï donna cette superbe polonaise lors de son passage à Garnier en 1970 ou 1972, je ne me souviens plus très bien.

Oui c'est classique, mais on savait danser en ce temps là et on n'appelait pas danse, les contorsions sans ni queue ni tête actuelles,

Oui on avait de l'allure,  de l'élégance et on ne se serait jamais permis d'entrer au Palais Garnier, quel que soit le fauteuil occupé, en basquettes et en  jeans!

On avait de la tenue et surtout du respect pour les lieux que l'on fréquentait!

SI c'est cela une société en faillite , alors je la préfère à la faillite actuelle, financière, culturelle, morale et artistique dont Mme Breth est un sinistre représentant!

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AIDA BIS  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 29 janvier 2012 21:57

On croirait que Brava et Mezzo LIve HD se sont donnés le mot ! Ne voilà-t-il pas que la chaîne française décide de donner l'AIDA montée en 2006 par Monsieur Nicolas Joël , notre directeur de l'Opéra de Paris, pour celui de ZURICH.

Notre auguste directeur qui bien sûr est d'une intelligence hors normes, a décidé de rajeunir l'oeuvre! Eh oui!

Comme il faut contenter les snobs  qui fréquentent à coups d'invitations et autres passe droits les salles d'Europe et de Navarre, cette fois AIDA se déroule au Caire (Il eut été difficile de faire autrement ) et cela à la période de la création de l'opéra en 1871.

L'ennuie pour notre metteur en scène qui se fiche éperdument du texte chanté par les artistes sur le plateau, est que la première réplique prononcée par le Capitaine Egyptien Radamès après le levé du rideau est : " La sacra Iside consultasti" ce qui signifie " As-tu consulté la sainte Isis?"

Radamès s'adresse à Ramfis le grand prêtre.

Alors sans doute Monsieur Niccolas Joël a-t-il fait une découverte majeure en matière d'évolution des religions pratiquées en Egypte à la fin du XIXe siécle et a-t-il ainsi mis à jour un regain majeur pour le culte d'Isis au temps d'Ismaïl Pacha dit Ismaïl le Magnifique, qui fait partie de la dynastie des Alaouites et est assujetti à l'empire Ottoman.  Comme chacun sait les sujets de l'Empire Ottoman sont des adorateurs d'ISIS et du dieu Ptha!!!!

On le voit la soirée commence bien, on nage en plein délire de metteur en scène qui préfère les costumes du temps des Sultans à ceux du temps des Pharaons! Que Verdi et son librettiste aient mis en scène une histoire balisée à tout bout de champs de références à la période pharaonique importe peu à Monsieur Nicolas Joël qui considère que les spectateurs étant incultes en histoire , en quoi il n'a pas complétement tort, et ne sachant pas lire le surtitrage au dessus du cadre de scène,  en quoi il a totalement tort, les dits spectateurs seront infoutus de faire la différence entre les deux époques!

Je ne dirai rien de la distribution sinon de Matti Salminen qui joue le rôle du grand prêtre qui est une grande basse finlandaise agèe de 66 ans et qui en avait donc 60 au moment du spectacle et qui hélas soit n'avait pas la forme, soit a perdu avec l'âge sa voix et qui nous gratifie dès son entrée en scène d'une voix chevrotante indigne d'un chanteur de son envergure. Il fût entre autres l'un des géants de la distribution du Ring de Chéreau.

Pour le reste refusant de perdre mon temps à regarder ce genre de dévoiement théâtral, j'ai coupé immédiatement.

Unopéra c'est une pièce de théâtre chantée avec un livret, des dialogues, et une histoire qui se déroule à une époque donnée.

Si l'on trouve le livret ridicule ou démodé,ce qui son droit, rien n'oblige à monter l'oeuvre en version scènique on a alors l'option version de concert qui coûte en plus moins chère puisque ne nécessitant ni décors ni costumes et demande moins de machinistes de plateau.

Mais il faut cesser de prendre les spectateurs encore une fois pour des gogos à qui on peut faire avaler toutes les imbécilités possibles!

Ce qui est dommage dans tout cela c'est que c'était l'occasion de voir et d'entendre un grand ténor mort brutalement en septembre dernier d'un accident de la route, Salvatore Licitra qu'on a littéralement découvert lorsqu'il remplaça au Met Pavarotti en 2002. Il était agé de 43 ans et pouvait à juste titre postuler au titre de remplaçant de Pavarotti. C'est une très grande perte pour l'art lyrique.

 

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Aida de Verdi sur Brava HD  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 26 janvier 2012 14:25

Retransmission ce matin du AIDA de Verdi sur la chaine BRAVA dans la production de 1945 du Liceu de Barcelone reconstituée à l'identique en 2003.

Comme pour la Scala et Raymonda il y a quelques semaines, voici l'exemple même de qui est contestable. Sans doute du point de l'histoire de la mise en scène et de la décoration théâtrale le travail peut-il être intéressant. Nous avons affaire ici véritablement à ce que devait être la représentation de l'oeuvre à sa création au Caire du vivant du compositeur. Décors en trompe l'oeil sur toile peinte, chanteurs face public dans les duos et ne se regardant jamais, ou alors l'oeil rivé sur le chef d'orchestre ou le trou du souffleur. En la matière la catastrophique Aida de Daniela Dessi est championne toutes catégories confondues. Le seul qui évite ce piège est le ténor Fabio Armiliato jouant Radamès et encore à la scène finale il y va aussi de ses coups d'oeil vers le chef!

On est loin de ce que l'on peut faire sans tomber dans le kitch extrême comme ce fut le cas des productions du Met (1989) et plus récemment de la Scala qui valu au lamentable Alagna d'être mis à la porte et hué par le public.

Ce genre d'opéras demande des moyen financiers colossaux et des semaines de répétitions pour être montés sérieusement avec professionnalisme et ne peut pas se rentabiliser avec une dizaine de représentations.

Je terminerai en notant ici le fair play de la chaine représentée par son directeur Rob Overman. Déçu des productions d'opéras programmées ces derniéres semaines, j'ai envoyé un mail à la chaine le disant et menaçant de cloturer mon abonnement à peine un mois après y avoir souscrit. Hier, j'ai reçu une fort gentille missive de ce directeur commentant mon mail avec les pour et les contre et me suggérant (démarche commerciale oblige ne soyons pas naifs) de continuer à communiquer régulièrement mes appréciations sur les productions de la chaine.

Quand vous vous plaignez ou demandez un renseignement à Mezzo, vous recevez un email disant qu'on va reprendre contact avec vous et ensuite vous pouvez attendre jusqu'à la résurrection universelle pour avoir une réponse. D'un coté la goujaterie à la française, de l'autre la courtoisie et le respect du client qui peut peut-être vous apportera un éclairage auquel vous n'aviez pas songé.

In fine la chaine est gagnante car elle a réussi à garder un client pour une période indéterminée à long terme certes, mais certaine à court terme.

Fabio Armiliato- Celeste Aida/ Acte1-scène 1:

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A chaud! La Walkyrie de RIchard Wagner sur BRAVA HD - Acte 3-3  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 24 janvier 2012 18:37

Blog de claude101141 :Memories are made of this...., A chaud! La Walkyrie de RIchard Wagner sur BRAVA HD - Acte 3-3

A chaud! La Walkyrie de RIchard Wagner sur BRAVA HD - Acte 3  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 24 janvier 2012 18:34

Il faut rendre justice au metteur en scène et à son décorateur et ingénieur lumières cet acte est très réussi au rocher près et aux accessoires débiles sur scène (roues et jantes de voitures).
Si on peut reprocher à Wotan d'en faire un peu trop au moment de la scène finale avec sa fille, et si visiblement Brünehilde ne sait pas exprimer le moindre sentiment, tout le reste est remarquablement monté et fait d'ailleurs penser au splendide final de la version Chéreau Boulez Peduzzi des 5 cycles des années du centenaire du Ring. A vous de jugez à travers cette série de photos des trois prochains articles.

 

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A chaud! La Walkyrie de RIchard Wagner sur BRAVA HD - Acte 2  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 24 janvier 2012 15:21

Décor dépouillé enfin, au second acte du moins pour ce premier tableau, mer de nuages autour d'un rocher sur lequel est perché un Wotan à l'allure martiale.

Brunhilde pourrait par son physique être sa mère plutôt que sa fille... Arrive Fricka, l'emmerdeuse de service qui ne comprend pas qu'un frère et une soeur puissent s'envoyer en l'air! Encore une qui est restée aux temps mérovingiens! Pas ouverte d'esprit la nana! Enfin pour ces trois là superbes voix, costumes qui me font penser un peu à ceux d'un film de Kurozawa.

Les nuages se sont dissipés en partie et en fond de scène se trouvent des statues dont je ne distingue pas l'époque mais qui n'ont rien à voir avec l'époque à laquelle est sensée se dérouler l'action. Enfin c'est pas grave on les voit à peine.

Mme Fricka fait la morale à son mari, c'est la celle la plus longue sans doute de tout l'opéra, et ennuyeuse à souhait! Quand ces dame se mèlent de faire la leçon, c'est pas dans le concis!

Une chose est ici certaine, les protagonistes se regardent la plupart du temps quand ils se parlent au moins.

Levé de rideau du second acte en scène Brünhilde et Wotan

 

 

 

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A chaud! La Walkyrie de RIchard Wagner sur BRAVA HD  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 24 janvier 2012 15:05

Espoir, Espoir quand tu me tiens!!!!!

Nous en sommes sans doute pour l'année 2011-2012 au troisième ou quatrième Ring de Wagner retransmis sur les chaines musicales du web. Dernier en date à l'instant même, la Walkyrie dans la production de 2010-2011 de Bayreuth. Mise en scène de Tankred Dorst dirigée par Christian Thielemann.

J'ai entrevu sur Youtube une  "compile" (ça fait djeun's) et me suis dit que peut-être on sortirait enfin des aberrations des productions montrées cette année.

Ouverture jouée sur fond d'orage sur les Alpes, très réussie. Serait-ce un miracle qui s'apprête à mes yeux d'amoureux de la tétralogie et de tout Wagner de manière générale...

Le rideau à l'Allemande s'ouvre sur le plan général du décor du 1er acte. Nous sommes dans une salle de la demeure de Hunding (soit dit en passant si on suit le compositeur à la lettre, c'est une cabane). Apparemment cette salle a  l'air tout à fait normale. Mais déjà on voit apparaître sur scène des gamins en culotte courte.... Pour quoi faire? Ah ça je ne sais pas! Demandez à Tankred Dorst , il doit peutêtre le savoir?

Coté cour se trouve une personne enveloppée dans un manteau et l'un des gamins lui découvre la tête et part en courant comme s'il avait vu le diable en personne. Ce n'est pourtant que Sieglinde, l'une des filles de Wotan, mariée de force à Hunding propriétaire des lieux. Poids moyen de la belle en se levant de sa chaise, autour de 100kgs, poitrine généreuse pouvant satisfaire sans problème tout amateur de ce genre de nana...(Je suis vraiment odieux quand je m'y mets!).

La dessus entrant par jardin, Siegmund, lui on  l'a choisi pour qu'il puisse soutenir le poids de sa future, soit 150kgs fillette! Au passage on découvre tombé dans la salle un poteau électrique qui en barre l'accés en partie! Eh oui l'électricité éxistait déjà au temps des Nibelungen, vous ne le saviez pas, moi non plus! Pauvre XIXe siécle qui croyait être à la pointe du progrès.

J'en suis à la conversation entre Sieglinde et Siegmund, qui vont bientôt tomber amoureux l'un de l'autre et s'enfuir pour s'envoyer en l'air et ainsi doubler par l'adultère, leur inceste! Ah vous ne saviez pas? Mais si voyons ils sont jumeaux!!!!!!!

Enfin j'arrête ici mon mauvais esprit. Si l'on excepte le poteau, la dégaine des deux principaux protagonistes (Hunding est crédible lui, sans doute un chanteur japonais au très beau timbre) qui chantent fort bien, c'est pour le moment encore supportable.

Néanmoins on croyait finie l'ère des chanteurs obèsent et là on se trompait totalement. La mode est revenue semble-t-il à ce genre de monstruosité visuellement insupportable pour ne pas dire ridicules dans des scènes comme celle en cours. Comment croire un instant que l'on puisse avoir le coup de foudre pour ce Sigmund adipeux à souhait et dont Sieglinde sera incapable de se blottir dans ses bras qui eux mêmes ne pourront pas l'enlacer! Ce n'est pas de ma part une quelconque forme de ségrégation mais simplement l'idée peut-être saugrenue que dans un drame il est indispensable d'être crédible et que le spectateur à droit à croire à ce qui se passe sur scène, à croire aux sentiments qui sont exprimés dans le texte et la musique.

Qu'on compare la formidable prestation du Ring de Chéreau  pour le centenaire du Ring où Peter Hofmann donnait la réplique à Jeannine Altmeyer. Tous deux d'une beauté telle que l'on en avait le souffle coupé. La scène sans le moindre artifice, prenait à son terme un érotisme absolu sans tomber dans la vulgarité un seul instant. Ici nous sommes repartis dans le style des chanteurs du XIXe siécle plantés face public, sans la moindre noblesse, esthétique, ce ne sont que des voix et donc pas besoin de vidéo, de dvd ou blu ray, un cd suffira et au moins on se fera sa mise en scène et on imaginera le physique ad hoc aux protagonistes.

Aurai-je le courage de regarder jusqu'au bout? On verra bien, pour l'instant je me force, dur, dur!!!!

PS. Je viens de comprendre la présence du poteau , c'est l'arbre dans lequel est caché Nothung l'épée qui sera reforgée par Siegfried dans le 3e opéra du cycle. Il paraît que ça fait mieux un poteau éléctrique!

L'acte vient de s'achever dans un délire d'applaudissements de spectateurs qui aujourd'hui ne jugent l'opéra comme la musique en général que sur la virtuosité vocale ou instrumentale.

Pour le plaisir des yeux : Siegmund 2010-2011...Enjoy!

 

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Don Juan à L'opéra des Pays Bas  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 13 janvier 2012 09:17

L'imagination en matière de massacre des chefs d'oeuvre semble atteindre des sommets d'un jour à l'autre. Après les relectures de Monsieur Peter Sellars qui fait de Don Juan un drogué homosexuel, fantasmes personnels obligent, puis de celui du metteur en scène de l'Opéra Bastille qui campe l'oeuvre à la Défense et dont on reprend cette année l'imbécilité dans ce même opéra, voilà retransmis ce matin sur BRAVA HD une autre débilité sous la direction conjointe de messieurs Jossi Wieler and Sergio Morabito  aux Pays Bas donné en 2008 sauf erreur (je n'ai pas attendu les crédits, 5 minutes d'ouverture plus le premier air de Leporello m'ayant largement suffit pour juger le produit commercialisé!).

Je dois être évidemment un arriéré mental incapable de comprendre les subtilités cachées du chef d'oeuvre de Mozart et de son librettiste comme celui de la pièce de Molière et de son précédent de Tirso del Molina sans parler de plusieurs oeuvres contemporaines de Molière lui-même.

Revenons à celui de Mozart et pour ceux rares je pense qui n'auraient pas vu l'oeuvre campons la 1ere scène.

Leporello valet de Don Juan attend dans la rue son maître Don Juan qui une fois de plus courtise et s'est introduit dans la maison du Commandeur pour séduire et s'envoyer en l'air avec sa fille Donna Anna qui elle-même est fiancée à Don Octavio. Surpris par le père de la belle un duel s'engage au cours duquel le Commandeur est tué  et comme chacun sait ce dernier viendra non seulement se venger mais venger toutes les femmes en entrainant dans les enfers le coupable mécréant.

Que nous proposent les deux phénomènes de cette relecture?

Le décor: Une chambre, j'ai plutôt envie de dire un dortoir de luxe.

Comme dans tout dortoir qui se respecte il y a plusieurs lits. Sur chacun d'eux j'ai cru deviner qu'il y avait les différents protagonistes du drame. Sur le lit central,debout, j'ai cru comprendre, je vous le repète je suis un débile au cerveau pas plus gros qu'un petit pois, se trouve le commandeur qui observe les protagonistes dans un profond sommeil. Il semble que Leporello fasse des cauchemars visiblement agité dans son sommeil coté jardin.

Entre en gabardine l'air inspiré par le poids de ses pensées profondes, Don Juan qui fait le tour des lieux monte sur le lit du commandeur qui entretemps s'est mis à genoux la tête dans ses mains comme pris d'un accès de mysticisme. Don Juan s'approche coté cour du lit où dort une femme qui on s'en doute est Dona Anna. De son coté Leporello se réveille et entame l'air "non volio piu servir" tout en mettant en marche une sorte de télévision qu'il regarde. tandis que Don Juan fait signe à Dona Anna enfin réveillée dans un geste du style " toi la môme vient, que j'te saute!"....

J'ai arrêté là de regarder au bord de la crise de nerfs!

Je ne suis pas opposé aux éventuelles reprises de ce chef d'oeuvre dans des productions aux décors moins carton pâte que celles du XVIIIe soyons clairs. Par contre j'exige d'un metteur en scène qu'il respecte à la lettre le texte de l'oeuvre et sa didascali. Si Mozart et son librettiste ne nous montre pas la scène de la séduction, c'est qu'ils ont sans doute quelqu'idées sur la question et ce n'est pas au metteur en scène de se substituer à eux et de leur attribuer des idées qu'ils n'ont sans doute jamais eu.

J'ai vu il y a deux ans à l'opéra de Lisbonne une excellente mise en scène de ce chef d'oeuvre où situant au XXe siecle l'oeuvre, le metteur en scène eut l'idée géniale de faire apparaître Leporello campé par un acteur noir de grand talent, en loubar de quartier, tandis que Don Juan était en tenue cuir, manteau en cuir lui donnant l'air effectivement du sale type qui ne recule devant rien pour assouvir ses fantasmes sexuels. Dona Elvira et sa suivante arrivaient en costume de voyage, plan de Séville à la main, cherchant l'Hôtel dont on voyait l'enseigne clignotante au dessus de la scène. tout cela va dans le sens de la pièce à la fois tragique et par moment comique. Mais les situations collaient avec le texte.

Il faut être tombé sur la tête, bon pour l'internement immédiat pour imaginer un seul instant de faire la mise en scène dont j'ai vu le début ce matin.
Je suis certain une fois de plus à la lecture des commentaires de la presse lus sur internet que le public snob une fois de plus, s'est extasié devant cette trahison.

Pauvre Mozart!


Pour l'exemple voici l'air de Leporello!Même une distribution de niveau internationale ne peut excuser pareil délire!

Europa Konzert à Prague en 2006  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 10 janvier 2012 08:19

La chaîne Brava HD donnait ces jours ci l'Europa Konzert de l'Orchestre Philharmonique de Berlin qui eut lieu en 2006 à Prague sous la direction de Daniel Barenboim.

Honneur bien entendu à Mozart pour ce concert qui lui est entièrement consacré et donné dans le ravissant théâtre des Etats où Mozart fît monter pour la première fois son Don Juan. Cette oeuvre est d'ailleurs donnée régulièrement sauf erreur, chaque année dans une mise en scène mythique du très grand metteur en scène tchéque Josef Svoboda, l'égal de Ponnelle ou de Strehler. D'ailleurs cette année à l'occasion de l'anniversaire de la 1ere représentation de l'oeuvre dont on fête le 225e anniversaire, une nouvelle production est montée à partir du 9 Juin, espérons que l'on ne va pas tomber dans le travers des relectures style opéra de Paris avec son Don Juan à la Défense qui sera donné aussi cette année à Paris! lien vers le site du théâtrehttp://www.narodni-divadlo.cz/Default.aspx?jz=en&dk=homepage.aspx .

Le programme du concert comportait quatre oeuvres:

Les symphonies Haffner (n°35) et Linz (n°36)

Le concerto pour piano n°22, avec Barenboim dirigeant du clavier

Le concerto pour cor n°1 interprété par le chef corniste de l'orchestre dont j'ai oublié le nom.

Pour l'occasion le plateau était entouré par le décor de la production de Svoboda qui reprend la décoration de la salle de l'opéra, tout en gris  perle et or. avec ses loges permettant à un public supplémentaire d'assister sur scène au concert.

Interprétation magistrale de ces chefs d'oeuvre de la musique mondiale.

L'intégralité du concert se trouve sur youtube malheureusement tronquée pour ce qui est du début de la symphonie n°35. Ce concert était à l'époque diffusé en direct, ce que s'est bien gardé de donner la France , pays de mélomanes comme chacun sait!

Voici à partir de la 6é minute le concerto de piano, à savourer.

 

 

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Le Ballet Royal du Danemark à Paris  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 10 janvier 2012 07:54

Cette troupe dont les deux principaux chorégraphes ayant marqué l'histoire du ballet furent d'une part August Bournonville (1760-1843) et Harald Lander (1905-1971), vient de donner 6 représentations à l'Opéra de Paris. Ce dernier a été maitre de ballet de l'Opéra de Paris et en a dirigé l'école de 1960 à 1963 après avoir pris la nationalité française en 1956. L'un de ses plus célèbres ballet et Etudes réguilièrement repris à l'affiche de notre scène nationale.

Le ballet présenté au cours de cette visite était Napoli de Bounonville dans une chorégraphie revue pour le second acte par Hans Christian Lumbye sur une partition créée à cet effet de Louise Alenius.

Les liens qui réunissent les deux troupes datent de la fin du XVIIIème siècle parf la venue à Copenhague de Bournonville d'origine Lyonnaise. Il fut le directeur de ballet et y imposa une discipline de fer. Il marqua par une conception de la chorégraphie son époque s'éloignant de l'académisme d'un  Marius Petipa.

Que dire de ces représentations et tout particulièrement de celle d'hier soir à laquelle j'ai assisté?

En ce qui concerne le ballet lui-même son argumpent n'a rien de très original, deux amoureux, la mère de la jeune fille s'opposant au mariage, une ballade en mer qui s'achève tragiquement du moins on le suppose , par la noyade de la jeune fille, qui se retrouve prisonnière du génie régnant sur les naïades de la Grotte Bleue de Capri, la jeune fille sera sauvée par son amoureux et happy end sur la place du village napolitain pour clore le ballet.

Quid de la réalisation, je n'en dirai pas grand chose ne connaissant pas la chorégraphie originale de l'oeuvre et du second acte en particulier dont la musique n'est pas d'une invention marquante et s'intègre assez bient à celle originale des deux autres actes elle-même des plus conventionnelle.

Reste la chorégraphie et les danseurs.

Au 1er acte qui dure 36 minutes, il nous faut attendre près de 30 minutes pour voir danser les interprètes!!!! Pendant tout ce temps on a droit à une sorte de pantomime insipide se voulant explicative des sentiments et situations des principaux personnages. C'est à croire que l'on s'est trompé de salle de théâtre. AJoutons cependant des effets spéciaux vidéos utilisés par le décorateur Maja Ravn, et qui sont assez réussis en particulier pour l'orage de la fin de l'acte et ensuite la scène de la grotte.

Au second on commence vraiment à danser mais cela n'a rien d'original et ceux des spectateurs venus pour vour des prouesses techniques en seront ici comme au troisième acte, pour leurs frais.

Qui des danseurs et de leur qualité?

Une fois de plus force est de constater sans le moindre chauvinisme, qu'ils font pale figure devant leurs camarades de l'Opéra de Paris.

Ensemble approximatifs, petits rats incapable de défiler en rythme et du même pas, étoiles (premiers danseurs, titres utilisés dans la troupe) dont le niveau bon dans l'ensemble reste cependant très en deça de celui des grandes étoiles de notre scène nationale.

Le pire dans l'histoire vient en plus de la stature physique de ces danseurs qui pour certains font penser à des boybuilders plus qu'à des danseurs de ballet classique ou moderne. Quand l'étoile principale,  Alban Lendorf apparait en short de pécheur, on ne voit que ces mollets hyper musclés leur donnant une allure de bouteille de Perier(!!!) sans parler d'un torse qui donne l'impression qu'il a de l'embonpoint! Le pompon est atteint avec le mauvais génie interprété par Jean-Lucien Massot qui a le toupet de se montrer sur scène à 40 ans bien sonnés doté d'un postérieur de cheval et d'un embompoint certain! Cela devient alors grotesque en dépit de la claque visiblement présente dans le poulailler de Garnier et qui en find d'acte et de spectacle ovationnera sans discernement ce piètre danseur d'origine française.

Une fois de plus on constate que rigueur et discipline sont indispensable pour réaliser une troupe de la qualité de celle de l'Opéra de Paris et l'on ne saurait trop remercier  Brigitte Lefèvre (directrice de la danse), Claude Bessy et aujourd'hui Elisabeth Platel à la tête de l'école de danse qui sont les chevilles ouvrières de l'extraordinaire corps de ballet et étoiles de la troupe de l'Opéra de Paris. Que n'a-t-on dit au moment du départ en retraite de Bessy sur sa rigueur et ses exigences à commencer par physique pour les postulants à ce terrible métier! Seulement voilà sans cela nous aurions un troupeau sur scène, une esthétique inexistante et des ensembles plus qu'approximatifs. Il ne suffit pas d'avoir une belle gueule de beau blond nordique pour etre un bon danseur, C'est l'ensemble du corps qui doit donner cette grâce allièe à la virilité et l'énergie nécessaire dans ces prestations du coté des danseurs masculins. C'est un régime draconien qui pourra faire retarder l'usure du temps dont est victime le danseur dont il est question plus haut. Enfin il est des ballets que l'usure du temps ne pourra maintenir en scène malgrès tous les rajeunissements que s'efforceront de faure les chorégraphes actuels. Tout le monde n'a pas le talent d'un Noureev comme on l'a vu pour le récent Cendrillon de Prokofief à Bastille.

En conclusion 92 euros de jetés par la fenêtre pour 97 minutes d'ennuie mortel! C'est cher payé!

 

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Kenneth MacMillan - Judas Tree (à partir de la 3e minute)  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 05 janvier 2012 23:24

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Hommage à Kenneth MacMillan par le Royal Ballet de Covent Garden  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 05 janvier 2012 23:14

La chaine cablée "Brava" a diffusé ce soir le spectacle donné en 2010 par la troupe du Covent Garden en hommage au grand chorégraphe Kenneth MacMillan décédé il y a 20 ans..DIrecteur entre autre de la troupe de ce théâtre, il fut terrassé par une crise cardiaque pendant la représentation d'une de ses chorégraphies en 1992 alors qu'il était en coulisse.

Il fait partie des très grands chorégraphes du XXe siècle à l'instar de Balanchine, Robbins, ou Lifar. Il osa traiter des sujets qui pour l'époque pouvaient choquer le public. Ce soir trois de ses créations furent présentées:

*Concerto sur le concerto pour piano n° de Shostakovich, ballet académique dans le plus pur style Balanchinien,

*Judas'Tree met en scène une femme face à 13 hommes véritables loubards de quartiers mal famés,

*Elite Syncopations sur des airs de ragtime de Scott Joplin et autres contemporains du célèbre compositeur et pianiste.

Spectacle intéressant à plus d'un titre et totalement indémodable exigeant des solistes, une technique parfaite à commencer par classique car les prouesses des danseurs dans le second ballet sont impossibles à réaliser sans cela.

J'ai choisi le troisième ballet ici dans son intégralité mais débutant par une petite présentation que l'on peut sauter en se rendant vers la troisième minute de la vidéo. Savourez entre autre le duo comique à la minute 25, un vrai régal.

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Autre passage de Fledermaus  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 02 janvier 2012 21:11

Nous sommes au début du 1er acte, Docteur Frank ami d'Eisenstein vient lui proposer de participer à la soirée qu'organise un mécène russe, le prince Orlovsky. En fait en accord avec le prince, la femme d'Eisenstein et la soubrette plus ou moins au courant, Frank veut se venger du mauvais tour que lui fit son ami à la sortie d'un bal de la Saint Sylvestre quelques années auparavant. Eisenstein qui ne perdrait rien au monde pour rencontrer des grisettes et des danseuses d'opéra, n'hésite pas un seul instant à l'invitation de Frank.

C'est Wolfgang Brendel qui interprète ici le rôle de Frank. Il a été un des grands baritons wagneriens attaché à l'Opéra de Munich.IL fit ses débuts au Met de New York à l'âge de 27 ans dans le rôle du comte Almaviva des Noces de Figaro. Professeur de chant, il poursuit sa carrière sur les grandes scènes lyriques.

Début du troisième acte  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 02 janvier 2012 21:02

La scène d'ouverture du troisième acte! Un grand numéro d'acteur..

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La production d'Otto Schenk (suite)  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 02 janvier 2012 00:39

Final du second acte, Eisentein voit l'heure qui s'avance et il doit se rendre à la prison mais ce qu'il ne sait pas c'est que le "Chevalier Chagrin" n'est autre que le directeur de celle ci!

 

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La production d'Otto Schenk  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 02 janvier 2012 00:37

Cette captation est postérieure à celle du dvd  on y retrouve Brigitte Fassbänder dans le rôle du prince qui reçoit au 2e acte. La vidéo suivante est le final du second acte de la même soirée.

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Die Fledermaus de Johann Strauss  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 02 janvier 2012 00:34

Autre extrait celui de l'arrivée du soupirant de Rosalinda au 1er acte déjà passablement éméché il lui conte fleurette sur des airs d'opéras célèbres!!!! (la captation est antérieure à 1983)

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Die Fledermaus de Johann Strauss  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 02 janvier 2012 00:05

En cette période de fin d'année il est de tradition dans les grands opéras du monde de donner l'une des grandes opérettes du roi de la valse et plus particulièrement Die Fledermaus (La chauve souris). Les chaînes de télévision ont la bonne idée dans certains cas de les retransmettre ou de diffuser certaines des productions enregristrées.

Parmi les plus célèbres figure la mythique mise en scène de Otto Schenk pour l'Opéra de Vienne et de Munich que l'on peut retrouver en dvd et peut-être en blu-ray avec l'inénarable Eberhard Wächter , Pamela Coburn, Brigitte Fassbänder et l'ahurissant Franz Muxeneder dans le rôle du geôlier Frosh au troisième acte; tout ce petit monde est placé sous la direction du très grand chef que fut Carlos Kleiber dans de somptueux décors de Günther Scghneider-Siemssen. On ne peut rêver plus beau spectacle, drôle à souhait et ne tombant jamais dans la vulgarité. Cette production avec bien sûr une autre distribution, a été donnée par ARTE pour le réveillon de la Saint Sylvestre, en prime time et nom comme les frileux de France 2 qui ont retransmis les Brigands d'Offenbach à 1h du matin , heure de grande écoute comme chacun sait!

Cet après midi la chaine cablée Brava a donné à son tour le chef d'oeuvre de Strauss dans la production du Festival de Glyndebourne de 2003

On aurait pu espérer quelque chose d'intéressant mais c'était sans compter sur le snobisme qui s'est allié cette fois à la vulgarité la plus totale! Monsieur Stephan Lawless porte bien son nom de "sans loi" quand on voit l'immondice qu'il a le toupet de présenter au public! Le 2e acte en particulier vaut le détour dans le genre à condition de ne pas payer le prix exorbitant des places du dit festival. Entre femmes nues, travestis, protagonnistes en caleçon,il paraît que c'est prévu dans le livret de Carl Haffner et Richard Jesill d'après le Réveillon de Henri Meilhac et Ludovic Halévy, l'action se passe tout de même dans la bonne bourgeoisie autrichienne du XIXième siècle, on est gâté! Grimaces en tout genres etc. Les voix sont excellentes ce qui agrave le cas du metteur en scène et scandalise quand on voit des chanteurs de ce niveau acceptant de prêter leur concours à pareille trahison d'un chef d'oeuvre. Monsieur Vladimir Jurowski à la tête du London Philharmonic se permet des variations de tempi en cours de partition voire d'air qui ne figurent que dans son imagination et dénature également ce bijou de l'art lyrique. Car ne nous y trompons pas, cette opérette comme toutes les autres des rois de la valse viennoise, doit être considérée au même niveau qu'un opéra de Verdi ou de Rossini. Les parties de chant sont loin d'être faciles et de plus exigent un talent de comédien puisqu'alternant avec des parties parlées aussi importantes. Cette production est à fuir à toutes jambes autant que celle de Mme Coline Serrau de l'Opéra de Paris il y a quelques années qui eu le culot d'y fourrer des allusions au sida et aux nazis ! Il faut le faire!

Il existe une troisième version en dvd de cette oeuvre par le Covent Garden de Londres qui elle respecte cette comédie et lui allie au deuxième acte un véritable gala offert aux spectateurs  et a comme têtes d'affiche, Kiri Te Kanawa et Hermann Prey sous la direction de Placido Domingo qui se débrouille fort bien au pupitre et en tout cas s'amuse autant que les interprêtes et les spectateurs. Parmi les enregistrements célèbres il y a eu entre autre celui de Karajan avec le Philharmonique de Vienne, un must au cd enregistré dans les années 60 si mes souvenirs sont bons Karajan  a enregistré deux versions de cette opérette au vinyle.

De quoi vous faire oublier vos soucis et comme disent les protagonistes au final, "c'est la faute au Champagne le roi des vins"!!!

 

Finale de la soirée du 31/12/1983 à Covent Garden


Cendrillon revisité  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 22 décembre 2011 09:08

Superbe soirée hier à nouveau à Bastille avec Cendrillon dansé cette fois par la jeune étoile Emilie Cozette et le merveilleux Karl Paquette.

Moins de chance par contre avec mes voisins, un couple de beaufs abominables dont on se demande pourquoi ils viennent à l'opéra si c'est pour parler, se peloter en public etc.

Il faut dire qu'au prix des places actuels tout est fait pour attirer cette populace d'incultes qui ne vient là que pour se montrer , traiter des affaires à l'entracte et se fiche éperdument de ce qui se passe sur scène. C'est le genre traders insupportables de prétention parce qu'ils gagnent du fric largement au dessus de leurs compétences réelles, grands faiseurs de tchatches avec leurs nanas en pamoison parce qu'entretenues dans le pire sens de ce qui se faisait au XIXe siècle!

Pauvre France!

Dans le métro en rentrant, un des danseurs du corps de ballet et son collègue  d'à peine trente ans qui est dans l'orchestre.

Le premier qu'on sent heureux de faire ce magnifique métier, l'autre typique échantillon de l'orchestre de l'opéra de Paris, toujours critiquant le chef d'orchestre avec un ton méprisant. On aimerait le voir à la tête de l'orchestre devant diriger une partition aussi difficile que celle de Cendrillon!!! Faycal Karoui a été ovationné par le public qui ne s'est pas trompé sur les qualités du chef.

Que croit ce jeune homme, qu'on peut prendre des libertés de tempi avec une partition comme celle de Prokofiev? Ce n'est pas du Minkus qui même si ce dernier a écrit des partitions agréables, est un compositeur de 25e ordre derrière le grand de la musique Russe du XXe siècle. Partition colorée, aux nuances multiples et sur laquelle on ne peut pas agir à sa guise pour faire plaisir aux danseurs. C'est à eux de se mettre au tempo de l'oeuvre et non l'inverse et c'est pourquoi leur technique doit être infaillible et c'est bien là qu'on reconnaît la qualité inégalée à ce jour de la troupe du Ballet de l'Opéra de Paris.

Karoui est aujourd'hui le directeur musical du New York City Ballet autre troupe de qualité dans un répertoire totalement différent et qui ne doit pas être non plus considéré avec condescendance ce qui était un peu la sensation que donnait de son coté le danseur de l'opéra.

Ballanchine et Robbins furent d'immenses chorégraphes correspondant à la sensibilité de l'Amérique et unanimement célébrés par le monde entier. A chacun sa spécialité. Paris est aujourd'hui le garant du ballet classique, se défend fort bien dans le répertoire néo-classique et moderne mais ne doit pas le prendre de haut avec nos voisins d'outre Atlantique passés maître dans le néo-classique et la danse contemporaine.

 

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Cendrillon de Prokovief à l'Opéra Bastille  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 12 décembre 2011 23:41

Encore une de ces soirées de rêve qu'on espérerait ne jamais voir prendre fin.

J'avais eu l'occasion d'entrevoir des extraits vidéos de cette Cendrillon de Prokovief chorégraphiée pour l'Opéra de Paris par Noureev et transposée dans le monde du cinéma et de Hollywood. Pour être franc je n'avais pas accroché et lors de la reprise de ce ballet monté en 1986, je n'étais pas allé le voir.

Grave erreur! Faute de jugement!Preconcieved ideas comme on dit chez nos voisins d'outre Manche.{#}{#}

Cette année l'oeuvre est reprise pour les fêtes de fin d'année et je me suis décidé sur un coup de tête d'aller le voir. Ce matin par un coup de bol que je ne qualifierai pas, j'ai obtenu le dernier fauteuil d'orchestre au 1er rang, suffisamment loin du chef d'orchestre pour ne pas avoir sa gestuelle qui vienne me parasiter le spectacle.

Ce fut le choc! Un incroyable spectacle plein de rythme mais surtout d'humour et de drôlerie. Noureev a choisi le Hollywood de la grande époque d'avant guerre avec sa mode charleston, ses décorations art nouveau. Dans sa version les horribles chipies soeurs de Cendrillon ont décidé, conseillées par leur infecte mère, de faire carrière au cinéma et vont participer à un  casting. Cendrillon les envie mais un automobiliste blessé vient et elle le soigne, il lui propose alors de venir voir tourner un film. De fil en aiguille elle fera un bout d'essai devant ses soeurs qui ne l'ont pas reconnue, elle sera choisie pour être la partenaire de la tête d'affiche masculine qui bien entendu tombe éperdument amoureux d'elle et ne la voit pas partir aux 12 coups de minuit. Le beau jeune homme aidé de ses assistants et figurants va faire des recherches dans la ville dans les différents nightclub, son seul indice l'un des souliers en strass que la jeune fille a oublié en partant du studio; il finit par se retrouver dans le bar du père de Cendrillon. En faisant essayer le soulier abandonnée par la belle, il découvrira évidemment sa bien aimé sous les traits de la pauvre jeune fille entrain de laver le sol du bar, et tout est bien qui finit bien.

Ce soir Cendrillon c'était l'éblouissante danseuse comédienne Agnès Letestut, son prince charmant Stéphane Bullion, les deux soeurs chipies plus vraies que nature,Mélanie Hurel et Ludmila Pagliero. La belle mère de Cendrillon était campée divinement par Stéphane Phavorin qui a fait plier en quatre la salle de rire et en rajoutait des tonnes au moment des saluts finaux. La chorégraphie est truffée d'un bout à l'autre de clins d'oeil aux grands de Hollywood, Groucho Marx, les comédies musicales, les vaudevilles à la Mack Sennett et j'en passe.

Décors superbes, et surtout une symphonies de couleurs dans les costumes. La trouvaille du deuxième acte est de faire faire à 12 garçons le rôle des 12 coups de minuit!

Un spectacle grandiose à ne pas manquer; en téléphonant le jour même de la représentation vous avez une petite chance d'avoir une place rendue par les agences. Alors pourquoi hésiter?!

Et puis parce que c'est Noël dans moin de 15 jours voici trouvé sur youtube l'enregistrement intégral avec justement Agnes Letestut. Alors si après ça vous n'etes pas convaincu.....!

 

 

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Raymonda de Glazounov à la Scala de Milan (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 11 décembre 2011 08:36

Cette très belle partition d'Alexandre Glazounov est la première composition de l'auteur pour le ballet si l'on omet sa participation à l'achèvement du Prince Igor de Borodine aux cotés de son maître Rimsky Korsakov, Borodine n'ayant pu achever sa partition en disparaissant avant la création de son oeuvre.

Glazounov a alors 32 ans et va composer sur un livret proposé par la comtesse Lydia Pachkova et Marius Petipa et chorégraphié bien sûr par Petipa âgé alors de 80 ans et à qui il va tenir tête jusqu'à la création au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg le 19 janvier 1898.

Petipa se plaint en disant :« M. Glazounov ne veut pas changer une seule note, non plus dans la variation pour Mlle Legnani ou au moins un petit trait au galop. C'est horrible de travailler avec un compositeur qui a donné sa musique à une maison d'édition et qui l'a déjà publiée à l'avance. »

Et en effet lorsqu'on est habitué aux ballets antérieurs de Petipa, la musique de Glazounov n'a rien à voir avec celle des partitions qui suivaient à la lettre les exigences du maitre de ballet de façon à introduire en temps et heure selon un crescendo savamment orchestré, entrechats 4 -6, et 32 fouetté en tournant, point culminant des variations de la ballerine en général avant le dernier ensemble du corps de ballet qui le cloture.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2d/CF46618267_109996904033.gif

Ce qui fait le charme de ce ballet c'est cette partition du richesse mélodique qui va bien au delà des partitions d'un Minkus. On peut écouter la partition comme un poême symphonique; c'était déjà le vas des partitions de Tchaikovski décédé 5 ans plus tôt, ce le sera avec celles de Katchaturianbien après; si on ne voit pas la ballet dont l'argument est des plus conventionnels, on ne perd rien pour autant.

Le livret se résume ainsi:

La jolie princesse Raymonda, son jeune fiancé Jean de Brienne sur le point de partir aux croisades et le beau mais sinistre Abderamane apparu en songe puis en chair et en os et amoureux passionné de la jolie princesse. Surpris par le retour de Jean, les prétendants sont départagés par un duel au cours duquel Abderamane meurt et tout est bien qui finit bien.Intervient au milieu de tout ça une statue de pierre qui s'anime la nuit et fera découvrir en songe une partie de son futur dont Abderamane qui lui fait peur.

Balanchine, puis Noureev et également le chorégraphe attitré du Bolchoï, Youri Grigorovitch, ont chacun signé de leur patte cet ouvrage pourtant peu joué. La version du Bolchoï de 1989 existe en dvd mais elle pêche par une erreur monumentale de distribution:

Mlle Bessmertnova agée de 48 ans à l'époque semble être la mère de Yuri Vassoutchenko vraisemblablement son cadet de près de 20 ans!!!! Et en plus il est moche au point qu'on finit sans problème par espérer que ce soit le Sarrazin qui lui fauche sa nana!!!!!!

A l'opéra de Paris alternaient des danseurs dont le talent n'est plus à démontrer: Marie-Agnès Gillot, Dorothée Gilbert, José Martinez, Nicolas Le Riche. Sans oublier Marie--Claude Pietragalla qui en fut l'héroïne lors de la création, sauf erreur, en 1983. Il existe également un dvd très intéressant des répétitions dans la collection Rêves d'Etoiles de l'Opéra de Paris.

Alors pourquoi cet article? Tout simplement parce que Mezzo HD nous a donné l'occasion ce soir de faire un retour en arrière de plus de 100 ans et de voir à travers les yeux des spectateurs de la Scala de Milan ce qu'était la Raymonda de la création de 1898. Le spectacle eut sa première le 11 octobre 2011 et obtint un énorme succès.

Soyons positifs au départ. Il s'agit d'un énorme travail de reconstitution à l'instar de ce que fait la fondation Rossini pour ses opéras, ou l'Opéra de Paris quand Pierre Lacotte remontait les grands ballets du répertoire comme Paquita par exemple.

On doit ce travail à Sergej Vikharev pour la chorégraphie,Elena Kinkulskaya et Boris Kaminsky pour les décors originaux et Irene Monti pour les costumes de la création. Sans parler du travail de recherche d'archives de Pavel Gershenzon. C'est le monde de l'ombre que le spectateur ne connait pas et sans qui aucune reconstitution à l'identique ou presque ne pourrait être faite. Ils méritent peut-être plus que les artistes interprètes sur scène, les ovations du public.

Second aspect positif de l'entreprise, une telle reconstitution permet de se faire une véritable idée de la façon dont on dansait il y a 110 ans, de la répartition des rôles entre les étoiles masculines et féminines. C'est un véritable cours d'histoire du ballet auquel on assiste.

Malheureusement les louanges s'arrêtent ici.

La Scala de Milan viendrait à Paris présenter ce spectacle tel quel, avec sa distribution actuelle, qu'elle ne pourrait sans doute pas donner sa première représentation jusqu'au bout et finirait par demander le baisser de rideau de peur de se voir recevoir le panier de la ménagère de fruits et légumes en totalité au travers du Palais Garnier et même de l'Opéra Bastille - au moins là ce serait un moindre mal car la salle n'a rien qui mérite d'être protégé coté public!

Quand on prend un tel risque, on doit s'assurer d'avoir une troupe de danseurs et de danseuses hors pair ou bien l'on va au casse pipe.

Il ne suffit pas d'avoir deux étoiles pour s'assurer du succès du moins face à un public de balletomanes comme le public français qui peut s'ennorgueillir d'avoir la meilleure troupe au monde de très loin devant les compagnies américaines pour le ballet classique et devant les troupes russes qui se sont effondrées en même temps que le régime obtus et nationaliste étriqué qui les a empêchés d'aller voir dehors ce qui se faisait de mieux. On n'évolue pas en montant chaque année la même chorégraphie du Lac des Cygnes de 1942!!!!!

La Scala devrait commencer par avoir une école de danse menée à la baguette style Claude Bessy, avec des exigences intraitables en matière de respect des ensembles, des pointes tendues etc. Quand on voit comment les jeunes du corps de ballet de cette production ont le culot de se comporter en scène, on est édifié pour le reste.

Ah ça, les deux étoiles étaient quasiment parfaites, mais invitées, preuves s'il en faut que le théâtre ne pense pas avoir les talents nécessaires pour tenir les deux rôles pourtant moins casse coup que les premiers rôles de la Bayadère ou du Lac des Cygnes par exemple.

Olesia Novikova est une délicieuse Raymonda, toute en grâce et fragilité et on croit à sa terreur devant Abderamane;

Friedemann Vogel est un Jean de Brienne à la fois fragile et tendre dont la jeunesse, il doit avoir à peine 30 ans, renforce les qualités techniques par sa capacité à faire ressortir ses émotions. Le regard qu'il porte sur sa partenaire à la fin du dernier acte est touchant. Il est danseur étoile du corps de Ballet de l'opéra de Stuttgart. Il a été primé dans de nombreux concours dont le prestigieux festival de Lausanne.

Et Abderamane? Le hic c'est qu'il doit faire parti du corps de ballet et comme on n'avait sans doute plus beaucoup de sous pour prendre une troisième étoile, de préférence danseur de caractère, pour n'apparaître qu'au second acte, on l'a pris lui dans le corps de ballet.Coté danse pas de problème comme toujours dans le ballet classique, l'homme à la portion congrue. On lui donne quelques variations au final et puis ensuite soyez là pour empêcher Mlle Unetelle de tomber ou pour la porter à bouts de bras. Ainsi de Brienne ne danse vraiment qu'au 3e acte.

Mais le problème de notre Abderamane de ce soir c'est que comme Sarrazin il doit avoir vraisemblablement utilisé de l'eau de javel avant le spectacle pour prendre sa douche! Il a DETEINT! Eh oui! Le visage garde encore un peu du bronzage de l'été dernier s'il n'a pas été aussi pourri en Italie que chez nous, Mais alors les bras, les mains pile et face et les jambes, c'est du délavé, blanchis à la chaux ma bonne dame! Bon dieu il y a des maquilleuses à la Scala? Elles savent comment sont les mecs du Sud de chez Sud? On ne leur demande pas d'en faire un Otello! Mais surement pas d'en faire un mec tout droit sorti du Seigneur de Anneaux!

Ajoutez à cela des décors cartons pâte en trompe l'oeil d'une laideur à hurler, des costumes aux couleurs criardes à hurler et  vous avez une idée précise de ce qui plaisait du temps des Tsars de la grande époque et sans doute de même chez nous au même moment. là) on ne peut pas en vouloir à la direction du théâtre on a reconstitué l'original.

Je me suis pris la crise de fou rire du siècle à en pleurer. J'ai enregistré le spectacle et le garderait sans doute, car encore une fois il est intéressant par comparaison avec les remaniements ultérieurs faits par les chorégraphes postérieurs à Petipa. Mais payer 200 euros pour voir ça dans la salle, même avec les danseurs de l'Opéra de Paris, JAMAIS! Et heureusement Noureev nous en a donné une version crédible avec de vraies morceaux de bravoures pour chacun des trois protagonistes principaux.

Même la versop, assez conventionnelle du Bolchoï vaut le détour surtout pour la performance du danseur tenant le rôle du Sarazin qui lui est parfait à tous points de vue.

Vous croyez que j'exagère? Tenez regardez:

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Cenerentola final du deuxieme acte  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 02 décembre 2011 07:45

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Cenerentola  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 02 décembre 2011 07:39


Cenerentola  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 02 décembre 2011 07:37

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Cenerentola de Rossini  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 02 décembre 2011 07:33

L’évènement de la saison 2011/2012 à l'Opéra de Paris est enfin la présentation d'une des plus légendaires productions de l’histoire de l'Opéra du XXième siècle, la légendaire mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle de la Cenerentola de Rossini dont il a également signé les décors et costumes.

Cette production était présentée hier soir à Garnier fabuleux écrin pour un superbe spectacle. On reste confondu en pensant qu'il aura fallu attendre 30 ans pour que ce spectacle soit montré en France!. Triste constat une fois de plus de la façon dont ce pays traite ses propres citoyens ayant du talent et reconnus et célébrés dans le monde entier. Seul Cosi van tutte de Mozart fut monté à Garnier du temps où être directeur de l'Opéra ne rimait pas avec arrivisme et snobisme!. Le Théâtre des Champs Elysées a monté la trilogie de Mozart dans sa mise en scène mais fut obligé de la simplifier compte tenu des moyens techniques et dimensions de la scène de ce théâtre.

Soirée donc exceptionnelle hier devant une salle archi comble du parterre au poulailler!

Andrè Tubeuf commente ici la première et il n'y a rien à ajouter à ce qu'il dit de ce spectacle réussi sur toute la ligne.http://www.qobuz.com/blogs/andretubeuf/2011/11/29/la-cenerentola-de-ponnelle-a-lopera-garnier/

Ce fût un moment magique, une salle pliée en quatre de rire et une véritable ovation du public lors des saluts. Ne donner que 8 représentations de ce spectacle est impardonnable, il aurait pu tenir l'affiche tous les jours pendant un mois et faire salle comble. Pour ceux qui n'auront pas eu la chance de le voir, il y a un dvd mais qui je trouve, ne lui fait pas justice , il y manque l'ambiance du public, mais c'est mieux que rien. C'est Federica Von Stade qui y campe le rôle titre qu'elle tint lors des représentations de l'époque à la Scala de Milan. En voici quelques extraits:

 

Ce fut un véritable régal!

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Le mépris affiché au grand jour: Opera de Paris aka Nicolas Joël suite  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 22 novembre 2011 12:47

Ce matin je trouve dans mon courrier brochure sur deux mois des programmes "à venir" de l'Opera de Paris c'est à dire pour Novembre etDécembre 2011.

Or Pour ces deux mois à moins d'un coup de bol on ne risque pas de trouver de places et pour certains il faut avoir à sa disposition la Machine à explorer le temps du célèbre H.G.Wells.

En effet pour le ballet La source, la dernière représentation a eu lieu le 12 novembre dernier....

Là où j'ai cru exploser de rage c'est quand en pièce jointe se trouvait un questionnaire sondage me demandant comment je trouvais cette brochure et si elle était je cite "PERTINENTE"!!!

Madame Françoise Rousseel qui s'est fait bombarder du titre aussi ronflant que creux de "Directrice des Relations avec le Public et Marketing" montre à quel point :

1/ Elle est d'une Nullité et d'une incompétence à faire peur puisqu'elle n'est pas foutue d'envoyer un programme au moins UN MOIS AVANT LA PREMIERE DATE DE SPECTACLE PROPOSE". Si je l'avais eu comme collaboratrice, voyant pareil acte, je l'aurai mise à la porte sans préavis pour FAUTE LOURDE!  Car agir ainsi c'est non seulement ne pas avoir la moindre considération pour le public qui vous fait vivre, mais c'est jeter par la fenêtre les DENIERS DE L'ETAT et donc du CONTRIBUABLE.

Seulement voilà cette femme fait partie de cette engeance qu'on appelle les fonctionnaires, véritable plaie de ce pays, n'assumant JAMAIS leurs responsabilités et se fichant éperduement de leur boulot!

2/ On prend en effet le public pour une bande d'imbéciles incapable de réfléchir et on s'imagine qu'il sera assez con (désolé pour le terme mais je n'en trouve pas d'autre) pour perdre son temps à répondre à ce genre de torchon!

J'adore en particulier la dernière question "Si nous devions faire évoluer ce support, quels seraient vos commentaires?".

Pour ma part je joindrais un mot avec le questionnaire non rempli sauf pour cette question où ma réponse sera claire " VOUS FOUTRE A LA PORTE DE L'OPERA DE PARIS"!

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Salomé de Richard Strauss à Covent Garden en 2008  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 10 novembre 2011 17:37

Les retransmissions se suivent et ne se ressemblent pas. J'attendais cette Salomé espérant avoir ainsi une nouvelle version de cet opéra qui fait partie de mes préférés dans le répertoire et celui de Strauss en particulier.

J'ai tenu jusqu'au bout des quelques 150 minutes de cet opéra en un acte. Que dire? Rien contre la distribution de haute tenue sous la direction du chef titulaire de l'Opéra de Paris Philippe Jordan.

Mais là où les choses se gâtent c'est coté mise en scène.

Déjà et on ne le répètera jamais assez, il est des oeuvres qu'il n'est pas possible de transposer au XXIème siécle pour la bonne raison que l'on tombe immédiatement dans l'anachronisme total. Pourquoi pas par exemple faire jouer Moïse dans les 10 Commandements de Cecil B. de MIlle en costume trois pièces pendant qu'on y est!!!

C'est le cas ici, Tant que les chanteurs ne disent pas le livret d'après l'oeuvre d'Oscar Wilde, tout va bien et le décor mon dieu n'est pas laid, mais dès qu'ils ouvrent la bouche on sombre dans le délire total car la situation devient totalement absurde.

Cessons de vouloir faire de la philosophie de marchande de 4 saisons quand il s'agit d'un fait sinon historique du moins d'une légende qui tient la route depuis plusieurs centaines d'années.

On sait que la famille du Tétrarque, lui en tête, est dépravée et va de coucheries en incestes en veux-tu en voilà.

On n'a pas besoin de monsieur David Mc Vicar pour nous faire l'analyse psycho-analytique de la situation.

Là où la mise en scène devient insupportable c'est qu'elle finit par tomber dans le gore absolu sous prétexte de réalisme.

Là encore ce n'est pas parce que l'on montre un couple entrain de faire l'amour sous toutes les faces de leurs corps que le sujet devient érotique.

Ce n'est pas parce que Salomé est folle à mettre au cabanon, doublée d'une véritable carnassière de première grandeur, que l'on doit nous la montrer inondée du sang dégoulinant de la tête coupée de Saint Jean-Baptiste.

Monsieur Mc Vicar pousse le fin du fin jusqu'à nous assener la vue de l'esclave chargé de l'exécution de St Jean totalement nu! Avant de descendre dans le cachot sabre en main, il se présente de dos aux spectateurs ce qui permet de ne pas offusquer la pudibonderie hypocrite de nos voisins d'outre Manche.

Quand il remonte avec la tête du supplicié qui dégouline de sang , il est lui-même couvert de sang des pieds à la tête et bien sûr de face, il faut bien satisfaire la libido hystérique de mes congénères gays affamés de sexe!!Ce n'est pas de l'homophobie de ma part mais du réalisme et je renvoie le lecteur à mon profil qui est clair comme de l'eau de roche sur le sujet.

Qu'est-ce que cela apporte à l'action?

RIEN! SPECTACLE POUR VOYEURS CANDIDATS PEUT-ETRE AU ROLE DE JACK L'EVENTREUR!

Une fois de plus oeuvre dénaturée par un imbécile, un incapable qui ne peut faire parler de lui qu'en montrant la totale indigence de son travail au service de lui-même mais surement pas de celui  du compositeur et librettiste autrement plus talentueux que lui, qui lui restera vivant par delà le tombeau pendant de nombreuses décennies.

Monsieur Mc Vicar pourra attendre longtemps pour atteindre ce stade!

 

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La Traviata de Verdi à Londres en 2009  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 06 novembre 2011 23:54

S'il est un opéra qui a été littéralement massacré dans le monde et en France en particulier depuis le début des années 80 c'est bien le drame de Verdi d'après la pièce de Dumas Fils.

On aura tout fait pour détruire ce chef d'oauvre de l'art lyrique, Béjart a dévoyé l'oeuvre en en faisant un ballet, tel autre metteur en scène dont j'ai oublié le nom la fit sauf erreur apparaître dans une baignoire et à Bastille on a eu droit au lit d'hôpital au 3e acte, d'où on sortait de la salle commune le cadavre et les bassines de vomis pendant le prélude de l'acte, il paraît que ça fait plus véridique, moi je dirai plutôt gore, mais bon c'est le goût d'une certaine catégorie de spectateurs qui se croient mélomanes et ont sans doute besoin d'émotions fortes.

Mezzo HD retransmettait ce soir en différé de Londres la version de 2009 avec dans le rôle titre René Fléming. Je craignais le pire vu déjà l'horreur qui fut diffusée de Lyon sauf erreur, en différé il y a quelques semaines.

Alors que dire?

Eh bien René Fléming m'a fait penser à Maria Callas dans le rôle à près de 60 ans de distance. De la première à la dernière minute on a en face de soit la Traviata en majuscule! Une interprétation hors du commun. Et on ne peut s'empêcher de pleurer à la fin du dernier acte tant elle est bouleversante.

Son partenaire dans le rôle d'Alfredo , Joseph Calleja âgé de 34 ans est originaire de Malte et possède une voix superbe; aucun vibrato parasite, un son qui ne tombe pas comme pour de nombreux ténors dans une tonalité souvent criarde, la voix reste chaude d'un bout à l'autre du registre et quel acteur! Lui aussi est bouleversant aussi bien lorsqu'il reçoit le billet de Violetta poussé par son père à rompre sa liaison que lorsqu'il s'en prend à elle au deuxième acte en la traitant devant l'assemblée comme une putain.

Reste le rôle du père d'Alfrédo tenu ici par le grand baryton américain Thomas Hampson. Le seul reproche qu'on puisse lui faire dans ce rôle c'est son âge.L'ainé de 13 ans de son partenaire et fils dans l'opéra, il n'est pas du tout crédible dans le rôle. On n'y croit pas. Il joue pourtant bien, il chante merveilleusement le rôle, mais on sent bien que lui-même n'arrive pas à endosser cette paternité qui physiquement sonne complétement faux. C'est très dommage et c'est une grave erreur de distribution. On aurait pu le vieillir davantage peut-être mais avec le risque alors d'en faire une caricature de vieillard ce qui aurait été pire.

Mise en scène sobre et classique sans tomber dans le style Hollywoodien de la mise en scène de Franco Zefirellli donnée à Garnier du temps de Liebermann et dont une partie du décor du 2e acte failli rester en coulisse pendant le changement à vue!

Un magnifique spectacle ovationné par le public debout à la fin dans la salle.

Poussière, Poussière!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 29 octobre 2011 11:29

Hier au soir était retransmise en différé par Arte et non en direct (il y encore supercherie de France télévisions qui a l'air d'oublier les 2h de décalage horaire entre Paris et Moscou qui feraient que la soirée aurait commencé là-bas à 22h30 ce qui est proprement impossible dans un pays où les syndicats ont la main mise sur toutes les activités du pays!), retransmission donc de la soirée de gala de réouverture du Bolchoï après 6 ans de travaux de modernisation.

On aurait pu espérer que modernisant ses installations scéniques il en aurait été de même de la façon de concevoir ce gala et son contenu! En tous cas j'ai eu la naïveté de le croire en enregistrant le spectacle tandis que j'assistais à Garnier à un ballet des plus classiques mais revu et remonté avec tant de modernisme et d'intelligence (cf. mon article précédent).

On ne nous a rien épargné dans le genre. Entre le ridicule hommage aux ouvriers du chantier en début de spectacle et danse des ouvreuses ( oui vous avez bien lu!!), avant des vidéos des anciens dirigeants et des anciennes stars que les ans ont marqué de leur irréparable outrage (pauvre Vladimir Vassiliev par deux fois éjecté du Bolchoï qui avait bien du mal à convaincre par son propos de la splendeur de ce théâtre. dont il fut l'un des danseurs étoiles fabuleux avec sa non moins fabuleuse partenaire et épouse Maximova), sans parler des stars actuelles plantureuses castafiores aux sein débordant de leur soutien gorge trop étroit, aux belles voix mais sans la moindre expression dramatique, corps de ballet incapable de garder ses ensemble en ligne en dépit de danseurs étoiles au talent évident mais figés dans un classicisme consternant et ne parlons pas des extraits d'opéras confondant d'académisme. le tout clos par un défilé de toute la troupe ne sachant même pas marcher au pas sur une musique pourtant rythmée. Tel peut se résumer cet affligeante soirée que seul illumina deux moments, l'extrait du ballet Spartacus qui lui n'a pas trop souffert avec le temps et dansé prodigieusement par une étoile dont j'aimerai connaître le nom à la technique irréprochable et rappelant Vassiliev dans le même rôle ainsi que Nathalie Dessay que l'on a hélas cantonné dans une romance sur un poéme de Pouchkine au lieu de montrer à l'intelligentsia soviétique , pardon Russe, ce que peut être une mise en scène moderne d'un opéra classique tout en ne tombant pas dans les relectures de certains illuminés de l'Ouest. Mme Gheorgiu n'a même pas été capable de chanter l'air du dernier acte de la Dame de Pique, celui de LIsa sans avoir la partition sous les yeux et toujours aussi mauvaise comédienne! Comment croire un seul instant qu'elle est au bord du suicide????

Poussière, Poussière il n'y a pas d'autre mots pour qualifier cet indigente représentation dont le public au garde à vous attendait gentiment que le président de la Républque applaudisse pour suivre comme un seul homme à l'instar des anciens régimes des Tsars et royautés d'Europe d'il y a près de trois siècles!

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La Source de Léo Delibes et Ludwig Minkus (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 29 octobre 2011 00:33

Brigitte Lefèvre directrice du Ballet de l'opéra de Paris laissera quand elle quittera ses fonctions le souvenir d'une des plus grandes directrices que cette troupe prestigieuse aura eu au cours du XX et début du XXIe siècle à l'égal de Claude Bessy pour son école de danse.

Après nous avoir régalé des merveilleux Enfants du Paradis de José Martinez d'après le film culte de Marcel Carné, voici qu'un autre ancien danseur étoile de l'opéra , Jean-Guillaume Bart, lui-même digne rejeton de son père Patrice Bart Etoile de l'opéra de Paris et un de ses anciens Maitres de Ballet,nous offre la recréation du ballet de Léo Delibes et Ludwig Minkusd, La Source.

C'était ce soir à Garnier la 5eme représentation ovationnée par le public à juste titre.

Ballet fantastique et oriental par certains cotés, il conte l''histoire de la belle nymphe Naïla protectrice de la source et de la future épouse du Khan , Nouredda. La seconde est aimé par le beau chasseur Djemil, Naîla se sacrifiera pour assurer leur union.

Bart a fait appel à Eric Ruf Sociétaire de la Comédie Française  pour les décors et à Christian Lacroix pour les costumes de ce ballet féérique par de nombreux cotés.

Le talent de Ruf aura été de ne pas tomber dans le piège de la reconstitution des décors XIXe et de nous faire évoluer dans une forêt de guindes et un palais de velours aux franges d'or, tels ceux du magnifique rideau de scène de l'opéra de Paris auquel nous sommes habitués à Garnier. Cela laisse libre cours au spectateur devant s'imaginer au 1er acte dans une forêt enchantée avec sa source.

Pour le lecteur non familier avec les termes du théâtre une guinde est ce lien qui sert à accrocher les décors aux portants ou à les suspendre aux cintres. Le mot corde est totalement interdit au théâtre qui se sert de termes de la marine à voile et comme on le sait la corde sur un bateau n'avait qu'une seule fonction, pendre les coupables de mutinerie ou autres crimes à bord.

C'est donc un entrelacement de guindes qui symbolise les arbres et entre eux des drapés de velours cramoisi, frangés d'or rappellent la magie du théâtre et le fait que l'histoire est un conte de fées.

Christian Lacroix avec son goût insurpassable, fait évoluer les danseurs et danseuses dans des costumes de toute beauté: collants pour elfes en dégradés de mauve et de bleu, l'elfe pesonnel de Naïla - Zaël - lui est dégradé de vert avec le maquillage complet du visage dans les mêmes tons. Les danseuses suivantes de Naïla sont dans des robes de voile parsemées de strass et portent sur leur coiffure des diadèmes tels des turbans tout en strass également.

Dans le palais du Khan les guindes servent de tentures et se drapent littéralement pour laisser passer la suite de Caucasiens accompagnant la promise qui supplante pour peu de temps la sultane en titre. Cette dernière porte un costume entièrement or avec un turban conique or et paillettes également; ses suivantes elles sont en couleur fuschia.

On le voit c'est un festival en technicolor absolument magique et servi comme toujours par des artistes de très haut niveau.

Particularité pour cette création la place est en majorité donnée aux jeunes danseurs de la troupe qui ne sont pas encore arrivés au rang d'étoiles.

Ce sont nettement distingués ce soir trois jeunes artiste ayant à peine 30 ans et ce serait bien étonnant qu'une promotion importante ne soit pas accordé en fin de l'une des représentation qui se déroulent jusqu'à la mi-novembre.

Djemil était dansé par le jeune Florian Magnenet promu premier danseur lors de la saison dernière où il fut entre autre le Roméo de Prokovief dans la chorégraphie de Nouréev. Ce garçon a tout pour lui, technique, sens dramatique et un physique à tomber!

Naïla était dansé par Charline Giezendanner agée de 27 ans qui est sujet dans la troupe; jeune fille ravissante, qui promet vu ce qu'elle est déjà capable de rendre à ce jour tant du point de vue technique que dramaturgique.

Mais sans doute celui qui a littéralement médusé la salle était Allister Madin dans le rôle de Zaël. Ce garçon c'est du vif argent! Choriphée en 2009 il est depuis passé sujet et a 24 ans. Son modèle dit-il dans une interview, est Barychnikov et s'il continue sur sa lancée il pourrait bien l'égaler. On l'imagine très bien dans le rôle principal du Don  Quichotte de Minkus qui fut servi génialement par son illustre modèle. Il a été ovationné par le public et à juste titre.

Soirée magnifique que je vais renouveler mercredi prochain ayant réussi à trouver des places sur internet sur le site de l'Opéra. Avis aux amateurs. Un spectacle à ne pas manquer et qui sera donné en différé du Palais Garnier le 4/11 , au cinéma (cf. le site de l'opéra pour réserver si tant est qu'il y ait encore des places...)

Extraits du spectacle ici:

http://www.operadeparis.fr/cns11/live/onp/actualites/index.php?lang=fr#news4593

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Un Rossini méconnu : Armida  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 13 octobre 2011 00:41

Blog de claude101141 : Memories are made of this...., Un Rossini méconnu : Armida

 Scène finale

 

Mezzo HD proposait ce soir en différé du Met de New York l'Armida de Rossini , opéra seria en 3 actes faisant appel à un véritable tour de force vocal à la soprano et aux 7 ténors qui l'accompagnent sur scène. Cet opéra créé en 1817 au San Carlo de Naples, fut écrit pour son épouse la Colbran. Londres ne le monta qu'en 1922 et le Met le fit entrer à son répertoire pour la 1ere fois en 1992. C'est Callas qui le fit revivre en 1952 et René Fléming l'interpréta pour la première fois au festival de Pesaro en 1994. Rares sont les sopranos actuelles capables d'affronter une telle partition.
C'est de nouveau René Fleming qui interprétait le rôle titre ce soir à New York lors de la reprise de l'oeuvre dans une nouvelle mise en scène de Mary Zimmerman enregistrée lors des représentations de 2010. A ses cotés dans le rôle de Rinaldo , Lawrence Brownlee extraordinaire ténor noir aux capacités vocales époustouflantes. On se demande comment se couple réussit à tenir quasiment sans sortir de scène pendant trois heures et à affronter une partition aussi difficile. La distribution était la suivante:

Renée Fleming Armida,
Lawrence Brownlee Rinaldo
John Osborn Goffredo
José Manuel Zapata Gernando
Kobie van Rensburg Ubaldo
Barry Banks Carlo
Yeghishe Manucharya Eustazio
Keith Miller Astarotte
Peter Volpe Idraote
Teele Ude Love
Isaac Scranton Revenge
Aaron Loux Rinaldo

Orchestre et choeurs de Met dirigés par Riccardo Frizza

Coté mise en scène tout en ne faisant pas dans le conventionnel, Mme Zimmerman réussit à être fidèle à l'action, mais en même temps donne toute sa place au coté fantastique du sujet. Les décors sont stylisés avec des touches de couleurs vives contrastant avec la tonalité beige claire de l'essentiel du dispositif scènique.

Armide  est un personnage de la Jérusalem Délivrée du poète italien Le Tasse (Torquato Tasso). C'est une magicienne musulmane, nièce d'Hidraot (Idraote). Son aventure la plus célèbre est celle qui la lie au croisé Renaud (Rinaldo) : bien qu'il soit son ennemi, elle en tombe amoureuse. Elle tente alors en vain de le retenir par des enchantements.La belle sorcière Armida désire faire des croisés qui partiront bientôt combattre Sion, ses esclaves. Rinaldo tuera  son rival, Gernando. Les amants partent ensemble vivre au palais enchanté d'Armida. Plus tard, deux soldats s'y rendront afin de ramener Rinaldo avec eux pour qu'il puisse combattre à leurs côtés.

C'est le seul opéra de Rossini dans lequel on trouve un ballet au 2e acte.

Représentation magnifique à tous points de vue même si le sujet apparaît bien souvent ridicule. C'est le type même de l'opéra que l'on voit pour apprécier des prouesses techniques. Il a fait l'objet d'un dvd paru chez Decca.

 

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Manon de Puccini au Met de New York en 2008 (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 09 octobre 2011 16:52

Mezzo vient de donner cet après midi Manon de Puccini avec Karita Mattila dans le rôle titre enregistré en 2008 au Met de New York sous la direction de James Levine. Des Grieux est interprété dans cette production par Marcello Giordani. En voici la distribution intégrale que j'ai la flemme de traduire:

Edmondo, a student - Sean Panikkar
The Chevalier des Grieux - Marcello Giordani
Lescaut, Manon's brother - Dwayne Croft
An innkeeper - Paul Plishka
Geronte, a wealthy Parisian - Dale Travis
Manon Lescaut - Karita Mattila
A musician - Tamara Mumford
Madrigal Singers - Lisette Oropesa, Jennifer Black, Sasha Cooke, Ellen Rabiner
Dancing Master - Bernard Fitch
A sergeant - James Courtney
A lamplighter - Tony Stevenson
A sea captain - Richard Bernstein

Conductor: James Levine
Set and costume designer: Desmond Heeley
Lighting designer: Gil Wechsler
Stage director: Gina Lapinski

Une fois de plus ici la démonstration est faite de la suprématie incontestable de l'écriture de l'opéra par les compositeurs italiens face aux musiques guimauve de l'opéra français pour lesquels la langue de notre pays ne fait qu'accentuer la médiocrité tant de l'orchestra 9 fois sur 10 que l'incapacité à développer une action et des sentiments de façon directe et concise.

Marcello Giordani le dit lui-même à l'entracte, interviewé par René Fleming sur le plateau, avant l'acte final, Puccini l'emporte haut la main sur la version écrite par Massenet grâce à la concision du livret qui ne se perd pas dans des arcanes inutiles concernant la religion ou les rapports de Manon et de son père. Il va directement au but et expose dans un 4e acte époustouflant de dramaturgie et à l'orchestration somptueuse, le drame final entre les deux personnages principaux de l'oeuvre.

L'oeuvre est servie ici magistralement par un James Levine au meilleur de sa forme, celui des grands jours avec un orchestre magnifique et bien sûr les deux protagonistes nous montrent des talents de comédiens et de chanteurs difficiles à égaler. On y croit, on sort bouleversé par une telle interprétation que tout passionné d'opéra se doit d'avoir dans sa vidéothèque puisque dieu merci le Met publie ses productions en dvd et peut-être même maintenant en Blu Ray. La mise en scène de Gina Lapinski est efficace et les tenants des relectures à la Mortier crieront au conventionnel, les pauvres!Paix à leur bétise!

Si vous avez MezzoHD ou Mezzo tout court surveillez la programmation des jours prochains, ce spectacle est à ne surtout pas manquer.Regardez simplement cet extrait de la scène finale, il est éloquent.

 

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A propos de Faust  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 08 octobre 2011 16:30

Certains et sans doute la majorité de mes lecteurs ont du trouver mon article précédent péremptoire s'agissant de cette oeuvre considérée par beaucoup comme un chef d'oeuvre.

Outre qu'il s'agit d'une question de goûts mon jugement s'appuie sur un vécu celui des représentations ratées données en 1975 du temps de la direction de Rolf Liebermann à l'opéra de Paris.

Libermann commençait à cette époque milieu de son mandat, à goûter des joies de la conscience professionnelle des personnels de la grande boutique. Grèves à répétitions sous le moindre prétexte.

Pour faire plaisir à ma belle-mère et la remercier de sa gentillesse et de son dévouement à nos enfants, nous avions décidé de l'emmener voir la nouvelle production de Faust, opéra qui faisait partie de ses préférés. nous avions réservé trois fauteuils de corbeille au 1er rang, à l'époque sans abonnement ce n'était pas un problème, Liebermann avait mis un terme au privilèges des parasites habituels de l'opéra qui ont ressurgi grâce aux efforts conjoints de Messieurs Mortier et Joël! On y voyait souvent le Président Giscard d'Estaing en privé avec son épouse ce qui est loin d'être le cas avec les présidents suivants...(sic).

La nouvelle production était mise en scène par Georges Lavelli dans des décors de Max Bignens et avec en tête d'affiche Nicolaï Gedda et la grande Mirella Freni. Elle fut reprise depuis à Bastille par deux fois sauf erreur. La mère de mon épouse trépignait d'impatience et joie à cette perspective, elle dont les moyens ne lui permettait guère de satisfaire à pareil soirée tout de même assez coûteuse même si en francs constants on était loin d'atteindre les niveaux himalayens actuels pour ces mêmes places.

Dès la première les machinistes se mirent en grève! Devant le refus de surseoir à leur mouvement, Liebermann excédé fit un coup de force jamais vu à l'Opera de Paris: ON JOUERAIT SANS DECORS!

Nous arrivâmes ainsi le soir du spectacle pour apprendre qu'un plateau nu remplacerait le décor style Halles de Baltard de Bignens. Evidemment grosse déception mais qui se transforma dès le lever de rideau en spectacle digne des Marx Brothers mettant alors en évidence la pauvreté du texte du livret et le caractère pompier que je reproche à cette oeuvre.

Le rideau se lève sur Faust assis à son bureau, en l'occurrence sur le plateau nu occupé par une planche sur des tréteaux couverte des papiers de Faust sensé attendre et dont la 1ère phrase en ce 2 ou 3e jour de grève est "Non, rien encore"!

Eclat de rire général des quelques 2000 spectateurs!

Lorsque le malheureux Gedda entame son air "Salut demeure chaste et pure", il se dirige vers la coulisse où l'on a placé quelques marches trouvées on ne sait où. Sur le grill au dessus de la scène se trouve l'un des pompiers de service qui surveille le plateau et c'est donc le bras dressé vers le ciel comme s'adressant au pompier que Gedda commence le célébrissime air! Nouvel éclat de rire général de la salle.

Je me souviens qu'à un moment avait été étendu du linge sur une corde traversant la scène et Freni et Gedda dans leur duo ne réussirent pas à synchroniser leurs mouvements , quand l'un regardait sa partenaire coté public l'autre cherchait son acolyte derrière le linge!

Ce furent près de trois heures des plus grotesques et rien ne put relever ce désastre.

Alors quand une partition est de génie l'absence de décor j'en suis désolé pour ceux qui prétendraient le contraire, ne pose pas de problème. J'ai vu jouer sans décors au festival de Bregenz du fait de la pluie toute la seconde partie de Nabucco de Verdi et cela ne posa aucun problème. La musique se suffisait à soi-même et pourtant c'est loin d'être l'une des plus grandes partitions du maître de Busseto. Seulement voilà il y a l'art de l'écriture, on ne fait pas dans la guimauve à deux sous pour spectateurs plus enclins à s'intéresser à ce qui se passaient à l'époque dans la salle que sur la scène.

Vous comprendrez alors qu'ayant jugé sur pièces et sans être distrait par des effets de lumières ou le caractère grandiose d'un décor, je puisse emettre le jugement en effet très peremptoire que je porte sur cette oeuvre.

A ne surtout pas regarder lundi prochain  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 08 octobre 2011 00:36

A ne surtout pas regarder lundi prochain sur France 3, le Faust de Gounod avec Alagna!

L'alliage complet du pompiérisme musical et du plus lamentable des chanteurs des XX et XXIe siècles réunis! Il ferait mieux de nous chanter les pages jaunes de l'annuaire au moins ce serait comique à la façon des Marx Brothers!

Ce fût paraît-il un éreintement des critiques mais je ne puis rien en dire ne les ayant pas lu et n'ayant pas l'intention de perdre mon temps.

Mais entre le ridicule "Demeure chaste et pure" et "Le Veau d'or" sans parler du "Gloire Immortelle de nos Aïeux" , c'est le sommet du ridicule en matière de versification opératique et ne parlons pas d'une musique faite pour les nostalgiques de l'opéra de mon arrière grand mère!

Et ça  à l'heure du prime time. Quand l'Opera de Paris et France Télévision prenne enfin une décision de tenter de rehausser la culture voilà ce qu'ils nous pondent! Bravo Monsieur Nicolas Joël!

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Soirée en Hommage à Serge Lifar à l'Opéra de Paris  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 29 septembre 2011 23:46

Trés belle soirée ce soir au Palais Garnier pour un spectacle consacré en partie à Serge Lifar avec le Ballet qu'il a chorégraphié sur le livret de Jean Cocteau "Phèdre"  et dont le célèbre auteur réalisa costumes, rideau de scène et décors. La musique était signée Georges Auric et c'est Claude Bessy qui fut de la création en 1950 puis tint le rôle titre plus tard qui assura cette reprise de ce magnifique ballet.

On ne pouvait rêver de plus belle distribution que celle de ce soir qui réunissait sur le plateau Marie Agnès Gillot (Phèdre),Nicolas Leriche (Thésée), Alice Rénavand (Oenone), Karl Paquette (Hyppolite) et Myria Ould-Braham (Aricie). L'orchestre National d'Ile de France dans la fosse d'orchestre était dirigé par Koen Kessels.

Ce ballet que j'ai vu dans ma prime jeunesse, où j'allais faire la queue le jeudi matin pour avoir une pas trop mauvaise place de poulailler, n'a pas pris une ride. On reste abasourdi devant non seulement la modernité de la chorégraphie totalement épurée, mais également devant le raffinement du choix des costumes et surtout de l'agencement des couleurs.

En seconde partie de programme l'opéra donnait la création du ballet Psyché de Alexei Ratmansky chorégraphe d'origine russe aujourd'hui artiste en résidence avec l'American Ballet Theatre de New York. Il fut jusqu'en 2009 Directeur du Ballet du Bolchoï mais le peu d'enthousiasme des seniors de la troupe pour son oeuvre de modernisation de cette phalange explique son départ et son remplacement par le chorégraphe quelque peu "rassis" qu'est Iouri Grigorovitch.

Cette création est une pleine réussite. La musique est de César Franck, les décors de Karen Kilimnik et les costumes de Adeline André. Là aussi distribution de choix avec en tête d'affiche Aurélie Dupont dont le talent n'est plus à vanter, et Stephane Bullion en Eros. Amandine Albisson tenait le rôle de Vénus. L'argument est simple: Psyché est enlevée dans son sommeil par les zéphirs et présentée  à son futur , elle doit promettre de ne pas essayer de découvrir qui il est. La curiosité l'emporte bien sûr et et elle est condamnée à errer loin des jardins d'Eros. Mais tout est fini bien qui fini bien, Eros lui pardonne et les deux époux partiront vers les cieux.

La musique est accompagnée de choeurs en coulisse. Il régne dans tout ce spectacle de facture néo-classique une atmosphère de rêve, de conte de fées sans pour autant tomber dans le conventionnel. Une chorégraphie qui doit beaucoup non seulement à Lifar mais aussi à Balanchine que le chorégraphe Russe admire à juste titre. Les décors un peu kitsch accentue cette atmosphère irréelle. Ratmansky dit dans le programme vouloir ne pas faire comme la plupart des chorégraphes actuels qui ont pris le parti systématique de jeter aux orties l'école classique et j'ajouterai personnellement de faire du n'importe quoi qui s'apparente plus à des gesticulations d'hystériques à qu'a de la danse. Quand on n'a pas la technique on ne peut bien évidemment prétendre à être danseur...

Merveilleuse soirée dans le magnifique cadre de Garnier dont il y a encore 5 représentations d'ici le 6 octobre et peut-être quelques places sur internet ou par téléphone. Tentez votre chance vous ne le regretterez pas.

 

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Et tout finit par des chansons!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 15 septembre 2011 23:28

Voici le final de cette soirée qui fut donnée en présence de Stephen Sondheim que l'on voit ici venir saluer le public au terme de ce concert exceptionnel dont on retrouve sur youtube la plupart des numéros. New York a rebaptisé de son nom l'un de ses théâtres.

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A little night music  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 15 septembre 2011 21:33

Toujours extrait de l'hommage à Stephen Sondheim aux Proms 2010 ici encore une très grande comédienne capable de tout faire et de le faire à la perfection. Regardez et écoutez....

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A funny thing happened on the way to the forum (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 15 septembre 2011 21:20

En 2010 l'une des soirées des Proms de Londres célébra les 80 ans de Stephen Sondheim. Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant vous connaissez forcément un de ses oeuvres. Vous ne savez pas? Allons un petit effort et en lisant cette liste d'une partie de ses ouvrages vous tomberez dessus!

1954 : Saturday Night, livret de Julius J. Epstein et Philip G. Epstein. Représenté seulement en 1997.
1957 : West Side Story, lyrics1 de Stephen Sondheim, musique de Leonard Bernstein, livret d'Arthur Laurents
1959 : Gypsy (Gypsy : A Musical Fable), lyrics de Stephen Sondheim, musique de Jule Styne, livret d'Arthur Laurents
1962 : Le Forum en folie (A Funny Thing Happened on the Way to the Forum), livret de Burt Shevelove et Larry Gelbart
1964 : Anyone Can Whistle, livret d'Arthur Laurents
1965 : Do I Hear a Waltz ?, lyrics de Stephen Sondheim, musique de Richard Rodgers, livret d'Arthur Laurents
1970 : Company, livret de George Furth
1971 : Follies, livret de James Goldman
1973 : A Little Night Music, livret de Hugh Wheeler d'après le film Sourires d'une nuit d'été d'Ingmar Bergman
1976 : Pacific Overtures, livret de John Weidman
1979 : Sweeney Todd, the Demon Barber of Fleet Street, livret de Hugh Wheeler. Adapté au cinéma par Tim Burton avec Johnny Depp en 2008.
1981 : Merrily We Roll Along, livret de George Furth
1984 : Sunday in the Park with George, livret de James Lapine
1987 : Into the Woods, livret de James Lapine
1990 : Assassins, livret de John Weidman
1994 : Passion, livret de James Lapine
2003 : Bounce, livret de John Weidman2. Représenté au Goodman Theatre de Chicago et au Kennedy Center de Washington.
2004 : The Frogs, livret de Burt Shevelove révisé par Nathan Lane d'après Les Grenouilles d'Aristophane. Représenté pour la première fois en 1974.
2008 : Road Show, livret de John Weidman. Version finale de Bounce (2004).

Et oui c'est le librettiste du célébrissime West Side Story de Leonard Bernstein.

En 1962 il commit une comédie musicale dont il écrivit la musique Le Forum en folie (A Funny Thing Happened on the Way to the Forum) . Un certain Jerome Robbins participa à la mise en scène et en fut le chorégraphe. La comédie musicale reçu 6 Tony awards à Broadway en 1963. En 1966 Richard Lester ( "4 garçons dans le vent" avec les Beatles et bien d'autres films) adapta l'oeuvre à l'écran avec comme acteur principal une autre célébrité, Zero Mostel, l'un des créateurs de la comédie musicale "Un violon sur le toit" à Broadway (3242 représentations de 1964 à 1970)!

Pour en revenir aux proms dont il est ici question voici un extrait de A funny thing happened...etc..: le titre de la chanson est Everybody Ought to Have a Maid chantée par les 4 protagonistes Senex, Pseudolus, Hysterium, Lycus.

Senex est un mari prisonnier d'une horrible mégère au doux nom de Domina.

Pseudolus leur esclave cherche à racheter sa liberté par tous moyens légaux ou pas,

Hysterium est le chef des esclaves de Senex, son nom latin étant neutre je vous laisse à penser à l'impensable!!!.

Lycus est l'honorable propriétaire de la maison close mitoyenne de celle de Senex.

A eux 4 ils vont vanter les avantages sans pareils d'avoir chez soi une femme de ménage et pas seulement évidemment pour faire le ménage!
C'est l'objet du numéro extrait de cette soirée des Proms que je vous propose ci-dessous. Parmi les protagonistes se trouve, c'est le 4e arrivant, une des stars de l'Opera mondial, d'origine Galloise si mes souvenirs sont bons, Bryn Terfel:

 

Document rare!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 15 septembre 2011 11:03

Dans la suite de l'article précédent je viens de tomber sur ce document sur Youtube  que j'appellerai le Voyage à Reims à Vienne coté coulisses.

Sans doute un machiniste de l'Opéra ou tout autre membre de l'équipe eut-il l'idée géniale de filmer la représentation derrière le décor. Il y 10 vidéos qui se suivent et quoi de mieux pour restituer l'ambiance de la fin de la représentation que de montrer celle-ci telle que les caméras de la télévision ne l'ont pas diffusé évidemment.  C'est encore un témoignage plus percutant de l'atmosphère tant coté chanteurs et techniciens que spectateurs du triomphe de cette soirée qui se termina par une Standing ovation du public justifiée à tous points de vue. A l'époque les saluts quand le spectacle était de cette qualité, ne duraient pas 3 minutes comme c'est le cas aujourd'hui! On savait apprécier, on savait s'enthousiasmer, on ne jouait pas aux blasés comme trop souvent le public actuellement se comporte oubliant l'immense travail que tout une troupe, tout le personnel d'un opéra met en oeuvre pour nous faire vibrer pendant 2 ou 3 heures! Un tel travail mérite sa récompense au delà de l'heure d'aller prendre son dernier métro!

http://www.youtube.com/watch?v=_R1DambYMiA&feature=BFa&list=ULklB8FmFtPDA&lf=mfu_in_order

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En complement de mon article sur le Voyage à Reims de ROSSINI à la Scala  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le jeudi 15 septembre 2011 10:25

Pour revenir sur le sujet, la production de la Scala de la mise en scène qui peut-être considérée comme insurpassable, de Ronconi, pêche par le manque d'entrain et d'allant des interprètes. On sent qu'ils ne s'amusent pas. Or il s'agit véritablement ici d'une véritable farce écrite par Rossini qui se moque ouvertement du snobisme de la noblesse qui veut à tout prix assister au couronnement de Charles X à Paris.

On ne saurait mieux comparer les interprètations qu'en se référant à la fameuse soirée de l'Opéra de Vienne retransmise en direct en France, par FR3 en 1988. On ne réunira jamais plus pareil plateau sur une scène d'opéra et on ne peut pas comprendre qu'une chaîne qui se prétend dédiée à la musique et classique en particulier, n'ait pas eu l'idée de rediffuser ce spectacle.

Il réunissait dans la fosse d'orchestre Abbado et le Philharmonique de Vienne et sur scène excusez du peu  Caballé, Raimondi, Cuberli, Gasdia, Furnaletto, Meritt, Valentini-Terrani (décédée hélas en 1998 à Seattle), pour ne citer que les têtes d'affiche!

Ce fut un véritable feu d'artifice de près de 3 heures. Ce que les téléspectateurs n'ont pas vu c'est le bis en fin de représentation donné par la troupe du final du premier acte. Tout ça parce que comme toujours les chaînes de télévision de notre pays n'ont qu'une seule hâte mettre leurs chers présentateurs du journal en vedette car ils les croient talentueux! La chance veut que dans un autre pays un téléspectateur ait eu lui le droit de voir tous les rappels et donc le bis où on découvre le bonheur absolu de la troupe d'avoir joué et chanté ce spectacle. Abbado pourtant sifflé à son arrivée au 1er acte par une cabale du poulailler , est écroulé de rire, et ne parlons pas de Caballé qui en rajoute à souhait. Ce n'est pas 5 caméras qui auraient du filmer ce final mais dix pour ne pas en perdre une image! Alors savourez cet extrait ça vous mettra de bonheur pour la journée voire plus!

Au début du final Caballé interpelle Abbado ""Abbado, abbado, ecco una lettera, venuta da Milano" au lieu de la phrase du livret "Signore, signore ecco una lettera, venuta da Parigi". Caballé en faisant le pitre tout au long de la soirée a fait passer la pillule de sa voix devenue déficiente et ayant des problèmes du fait de l'âge pour faire les vocalises casse-gueule de la partition; le public écroulé de rire a découvert une grande comédienne et confirmé par un remarquable esprit critique que peu d'artistes sont capables d'avoir.

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Don Carlos Scène avec le Grand Inquisiteur (Salzbourg 1975- Karajan)  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 12 septembre 2011 11:28

Et pour le plaisir! La scène avec le Grand Inquisiteur qui suit la précédente. Cette production est contemporaine de celle de Paris à Garnier dans la mise en scène de Wallmann.

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Don Carlos deuxième partie de l'air de Philippe II (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 12 septembre 2011 11:23

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Don Carlos de Verdi à la Scala de Milan en 2008 (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 12 septembre 2011 11:22

Je recommence ici un article perdu par une fausse manoeuvre . Quand donc le site mettra-t-il en place un système de sauvegarde automatique des articles en cours d'écriture au lieu de mettre des gadgets inutiles!Enfin on ne peut demander l'intelligence et l'initiative à des gens qui ne répondent même pas à vos messages en cas de problèmes....

Cela dit poursuivant ses diffusions consacrées à la Scala de Milan Mezzo Live HD nous a donné la production de 2008 qui fit pas mal de bruit à l'époque.

Mais commençons par l'histoire de cet opéra tant du point de vue du livret que de sa composition dans le temps.

Verdi s'est inspiré de différentes sources dont le drame de Schiller. C'est une commande pour l'Opéra de Paris et donc l'oeuvre de départ fut composée en 5 actes et en Français. La Scala a donné hier l'une des versions italiennes en 4 actes.

L'intrigue s'inspire de faits réels à savoir la décision conjointe de la France et de l'Espagne criblées de dettes de signer la paix à Cateau-Cambresis en 1559 et de mettre comme résolution entre autres le mariage d'Elisabeth de Valois fille d'Henri II et de Catherine de Médicis avec le fils du roi d'Espagne Philippe II, Don Carlos. Craignant les débordements de son fils trop querelleur, le roi épousa la française lui-même. Bien évidemment nombre d'épisodes de l'opéra n'ont rien à voir avec la réalité et ne peuvent être vérifiés quant à leur authenticité. Nous sommes en pleine guerres de religions, les provinces unies se sont soulevées contre l'Espagne qui y fait une répression sanglante, l'Inquisition sévit encore bien que moins virulente que sous le temps de Torquemada le sinistre inquisiteur dont s'inspire Verdi pour son personnage.

Le scénario de la version en 5 actes est le suivant (source wikipedia):

Acte I

L'action se passe en 1559 dans la forêt de Fontainebleau, durant la négociation de la paix entre la France et l'Espagne : aux termes du traité, l'Infant d'Espagne, Carlos, épousera Élisabeth de Valois, la fille du roi de France, Henri II. [l'infant et Elisabeth on 14 ans à l'époque]

Afin de rencontrer sa fiancée, Carlos est venu incognito en France : au cours d'une chasse organisée par le roi, il croise Élisabeth, accompagnée de son seul page Thibault, alors qu'elle s'est égarée. Sous prétexte de l'aider à retrouver le château, Carlos l'aborde et la conversation s'engage entre eux. Élisabeth lui parle de son prochain mariage et de ses craintes quant au fait d'épouser un homme qu'elle n'a jamais vu. Afin d'apaiser ses inquiétudes, Carlos lui montre alors une miniature représentant l'Infant d'Espagne; à la vue du portrait, Élisabeth reconnaît son interlocuteur et un duo passionné réunit les deux futurs époux, duo vite interrompu par l'arrivée de l'ambassadeur d'Espagne en France : ce dernier vient en effet annoncer la décision du roi d'Espagne, Philippe II, qui est veuf, d'épouser lui-même Élisabeth.

Cette nouvelle fait la joie des membres de la suite de l'ambassadeur, mais attriste les deux jeunes gens.

Acte II

Premier tableau : Dans le cloître du monastère de Yuste en Estrémadure.

Un moine est en train de prier près du tombeau de l'empereur Charles Quint, tandis que d'autres frères psalmodient dans la chapelle.

Carlos, venu rechercher en ces lieux un apaisement à son chagrin, croit reconnaître la voix de Charles Quint, son grand-père, dans celle du moine en train de prier.

Sa méditation est interrompue par l'arrivée de son ami Rodrigue, marquis de Posa : celui-ci rentre des Pays-Bas où il a été témoin des excès de l'occupation espagnole; il adjure l'Infant d'user de son influence auprès du Roi en faveur des Flamands. Carlos, de son côté, lui confesse son amour pour la Reine, sa belle-mère. Rodrigue lui conseille de s'éloigner de la cour et de partir aider les Flamands. Au moment de se séparer, les deux hommes se jurent une amitié éternelle.

Second tableau : Dans les jardins du monastère.

Les dames de la Cour devisent gaiement. La princesse Eboli, aussi belle qu'intrigante, commence à chanter une chanson. Rodrigue profite de cette réunion pour remettre à la Reine une lettre de sa mère (Catherine de Médicis), lettre à laquelle est joint un billet de Carlos. Il supplie ensuite la Reine d'accorder une entrevue à ce dernier. Celui-ci paraît et s'enflamme mais Élisabeth lui rappelle que, désormais, elle est sa mère. Désespéré, Carlos s'en va.

Le Roi arrive, entouré de courtisans; il s'étonne de voir la reine seule, ce qui est tout à fait contraire à l'étiquette : il décide alors de chasser de la cour d'Espagne la dame d'honneur d'Élisabeth, la comtesse d'Aremberg, qui aurait dû tenir compagnie à la Reine. Cette dernière s'efforce alors de consoler l'exilée.

Rodrigue profite de cette entrevue avec le Roi pour plaider la cause des Flamands.

Sensible à la franchise du marquis, le roi se laisse aller à des confidences : soupçonnant une intrigue entre son fils et sa femme, il demande au marquis ne pas les perdre de vue, et lui conseille de se méfier du Grand Inquisiteur.

Acte III

Premier tableau : De nuit, une fête à l'Escorial. (Ce premier tableau, souvent coupé, est celui de la création de 1867.)

La fête en l'honneur du mariage bat son plein, et Elisabeth, qui ne se sent pas le cœur de rester, demande à Eboli de prendre ses vêtements et de se faire passer pour elle dans le ballet La Péragrina qui va être donné. La princesse espère séduire Carlos et lui déclarer enfin son amour au cours de cette nuit.

Deuxième tableau : De nuit, dans les jardins de la Reine.

Carlos lit une lettre qui lui donne rendez-vous à minuit. Apercevant une femme masquée qu'il croit être la Reine, il se précipite vers elle et déverse des paroles enflammées. Mais il s'aperçoit que c'est la princesse Eboli ; se rendant compte de sa méprise, Carlos ne peut cacher sa déception à la princesse qui jure alors de se venger. Rodrigue tente de la calmer mais en vain. Elle s'en va d'un air menaçant. Le marquis conseille alors à Carlos de lui remettre les papiers compromettants qu'il pourrait avoir en sa possession.

Troisième tableau : Devant la cathédrale de Valladolid.

Le Roi, la Reine, la cour, le clergé et le peuple sont assemblés : des hérétiques condamnés par l'Inquisition vont être brûlés.

Une délégation de députés flamands, avec Carlos à sa tête, interrompt cette exécution : les députés demandent au Roi de bien vouloir écouter leur supplique. Mais Philippe les fait arrêter; Carlos, indigné, tire l'épée contre son père, ce qui lui vaut de se faire arrêter par son ami Rodrigue. Le cortège royal repart, tandis que monte la flamme du bûcher.

Acte IV

Premier tableau : à l'aube, dans le cabinet du roi.

Philippe II est plongé dans la tristesse de ne pas être aimé de sa femme, lorsqu'on annonce l'arrivée du Grand Inquisiteur : le roi l'a fait venir afin de lui demander s'il peut condamner son fils à mort pour s'être rebellé contre lui; le Grand Inquisiteur lui répond par l'affirmative, et, en contrepartie, réclame au roi la vie de Rodrigue, pour ses idées subversives. Mais Philippe refuse.

Arrive la Reine qui demande justice pour le vol d'un écrin. Philippe le lui tend, l'ouvre et oblige la Reine à reconnaitre le portrait de Carlos sur un médaillon et, devant l'accusation d'adultère, Élisabeth perd connaissance.

A l'appel du Roi accourent Rodrigue et la Princesse Eboli.

Tandis que Philippe regrette ses soupçons, la princesse avoue à la Reine avoir volé elle-même l'écrin pour la faire accuser d'adultère. Elle confesse avoir elle-même commis le crime dont elle accusait la Reine, à savoir d'avoir aimé Carlos. Élisabeth lui laisse choisir entre le couvent et l'exil.

Second tableau : en prison.

Rodrigue rend visite à Carlos en prison : il lui avoue qu'il est un homme menacé après que l'on a découvert chez lui les documents compromettants que lui avait remis Carlos. Deux hommes pénètrent alors dans la cellule; l'un a une tenue d'inquisiteur; l'autre tue Rodrigue d'un coup d'arquebuse; en expirant, Rodrigue confie à Carlos qu'Élisabeth l'attend le lendemain au couvent de Yuste.

Le Roi, escorté du Grand Inquisiteur et des princes, arrive pour délivrer son fils, mais celui-ci le repousse; on entend sonner le tocsin et le peuple envahit la prison pour délivrer l'Infant. Mais l'intervention du Grand Inquisiteur décourage le peuple, qui finalement se rallie au Roi.

Acte V

Dans le couvent de Yuste, Élisabeth est en train de prier devant le tombeau de Charles Quint, lorsque Carlos vient lui annoncer son départ pour les Flandres. Ils se disent adieu, au moment où arrive le Roi, accompagné du Grand Inquisiteur : celui-ci veut faire arrêter l'Infant qu'il soupçonne de vouloir soutenir les Flamands. Don Carlo se défend.

À ce moment, un moine arrive : il porte la couronne royale et entraîne Carlos dans les profondeurs du cloître; le Roi et tous ceux présents sont frappés de stupeur en ayant cru reconnaître l'empereur défunt.

La composition de l'oeuvre et ses versions successives

Il serait trop long d'expliquer ici la genèse et les développements successifs de la composition de cet super production verdienne. Verdi apportera de multiples révisions à son opéra ce qui pose un problème de taille aux opéras qui doivent choisir entre l'une ou l'autre versions, se trouvent confrontés aux oppositions entre les tenants de telle ou telle version qu'ils considèrent comme la version complète de référence etc.

On adore se chamailler avant, pendant et après les productions tant du coté producteurs, chanteurs, que spectateurs et je dois faire partie du lot!lol!

Cela dit il est convenu de considérer que l'oeuvre eut les principales moutures suivantes:

Version originale (1866) : composée en français, elle comprend cinq actes sans ballet.
Version de Paris (1867) : Verdi ajoute le ballet La Pérégrina à la version originale et effectue diverses coupures afin de maintenir la durée de l'œuvre.
Version de Milan (1884) : Verdi supprime l'acte I et le ballet ; en outre, il remanie une grande partie de l'œuvre conformément au livret révisé par Du Locle et traduit en italien.
Version de Modène (1886) : dans cette version, l'œuvre retrouve l'acte I ; il s'agit d'une version hybride entre les versions de 1867 et de 1884. Il semble que Verdi n'ait pas participé à ce remaniement.

C'est la version de 1884 que la Scala a semble-t-il choisi en y incluant quelques éléments des autres versions.

C'est cette version fut donnée à l'Opéra Garnier dans une reprise  de choix sous l'ére Liebermann en 1975 de la production de Margerita Wallmann dans des décors superbes de Jacques Dupont et en tête d'affiche le phénoménal Nicolaï Ghiaurov décédé en 2004.

La nouvelle production Milanaise comporte les artistes suivants dirigés par Daniele Gatti l'actuel directeur musical de l'Orchestre National de France:

Don Carlo - Stuart Neill
Filippo II - Ferruccio Furlanetto
Rodrigo - Dalibor Jenis
Il grande Inquisitor - Anatolij Kotscherga
Elisabeth de Valois - Fiorenza Cedolins
Princess Eboli - Dolora Zajick

La mise en scène et les décors sont signés Stéphane Braunschweig

On est loin tant s'en faut de ce niveau avec la production de la Scala qui a des qualités mais aussi bien des défauts que résume assez bien l'article du Figaro de Christian Merlin au lendemain de la première de 2008:

"Il faut l'avoir vécu une fois dans sa vie. Il n'y a guère d'autre endroit où une première d'opéra déclenche une telle efferves­cence : en Italie, l'ouverture de la saison de la Scala de Milan est à la une de tous les médias chaque 7 décembre. En première page du Corriere della Serra ? Les récriminations du ténor Giuseppe ­Filianoti, chassé de la distribution et remplacé par son collègue Stuart Neill : l'orchestre et les chœurs ayant retiré leur préavis de grève, il fallait bien un scan­dale ! En ouverture du journal télévisé ? Les célébrités attendues à la première, à commencer par le footballeur David Beckham. Et sur place, une foire d'empoigne digne de la montée des marches au Festival de Cannes : parqués derrière des barrières par des carabiniers courtois mais présents, des milliers de badauds guettent l'arrivée des people avec avidité, sur une rue fermée à la circulation.

Une fois à l'intérieur du théâtre, le sport consiste à accrocher la lumière pour entrer dans l'objectif des caméras et appareils photos, et montrer son smoking et sa robe longue. Ce décorum fait partie du folklore du 7 décembre à la Scala de Milan : le monde ne serait pas tout à fait pareil sans, et même si l'on pré­fère des soirées lyriques plus sobres, il est rassurant de voir que l'opéra peut encore à ce point mettre en ébullition un monde des grands médias auquel il a de moins en moins accès. Outre la retransmission sur écran à l'Auditorium du Louvre, la représentation était diffusée en direct sur France Musique et en léger différé sur Arte.

Un spectacle assez neutre

Le problème, dimanche soir, c'est que le résultat artistique ne fut pas à la hauteur de l'événement mondain. C'est même à un Don Carlo assez terne que l'on a assisté. Une soirée qui évoquait plus un spectacle de répertoire qu'une première à la Scala. Responsables ? La mise en scène de Stéphane Braunschweig, d'abord. Comme s'il avait été neutralisé par l'énormité du lieu, le metteur en scène français a produit un spectacle assez neutre : dans des parallélépipèdes gris d'une grande froideur, il met de côté l'intrigue politique pour se concentrer sur l'intériorité des personnages, insistant sur leur rapport à une enfance perdue, mais il le fait en abdiquant toute direction d'acteurs. En costumes Renaissance, les chanteurs paraissent livrés à eux-mêmes, reprenant dans leur jeu toutes les conventions de l'opéra d'autrefois.

Autant dire que l'on n'avait pas besoin de Braunschweig pour ça : comme s'il s'était persuadé que pour le public milanais il ne faut surtout pas choquer, il a renoncé à ce qui fait d'habitude la force de son travail. Cela ne lui suffit pas à éviter les huées des loggionisti, ces spectateurs du poulailler qui sont le baromètre du théâtre. Des sifflets qui n'épargnèrent pas non plus le chef Daniele Gatti : sans doute une cabale, comme on les aime en Italie. Il est vrai que sa direction fut fort décevante : très appuyée, éprise de détails symphoniques, mais manquant de continuité dans le rythme dramatique et singulièrement d'élégance.

La distribution ? Reflet de la difficulté actuelle de distribuer un tel ouvrage. Solide mais sans grâce, le ténor Stuart Neill, qui sauva la soirée avec aplomb. Plein de grâce mais sans solidité, le baryton Dalibor Jenis, timbre séduisant mais format un peu léger. Probe mais monochrome, la soprano Fiorenza Cedolins, sans doute tendue par l'enjeu. Les deux vieux routiers de la ­distribution furent les plus applaudis : la basse Ferruccio Furlanetto, Philippe II toujours efficace, et la mezzo Dolora Zajick, Eboli toujours mordante. Ils ne sont pas de grands stylistes, mais ils savent leur Verdi et possèdent toutes les ficelles du métier, dans des rôles actuellement en mal de titulaires capables de faire renaître l'âge d'or du chant verdien."

Il est évident qu'avec ses plus de 100kgs fillette le Carlo de cette production ne pouvait dégager de grâce. Rodrigue était excellent et si elle aussi n'était pas en surcharge pondérale des plus marquées, Eboli aurait été encore plus convaincante.Mais comment garder son sérieux devant le couple Eboli-Carlos de la fameuse confrontation-déclaration d'amour!!!!! Ajoutez à cela la fâcheuse habitudes des chanteurs de la Scala de lorgner à tout bout de champs vers le chef d'orchestre! Bon dieu à ce niveau on connaît sa partition, ses attaques et ses jeux de scènes ou alors on fait un autre métier! Et ne parlons pas des déclarations d'amour face public sans se regarder une seconde!

On se demande enfin ce qui a pris au metteur en scène de nous coller à tout bout de champ Carlos, Rodrigue et Elisabeth enfants sur la scène. Pauvres gamins ils y sont perdus et ne garderont bien sûr que le souvenir d'être montés sur la scène de l'illustre opéra que comme un beau conte de fées tout éveillé. Mais pour nous spectateurs , c'est le type même de parasitage d'une oeuvre théâtrale à proscrire sans discussion possible.
Quant au jugement sur Gatti de Merlin,  je le trouve très injuste; ce n'est évidemment pas Solti mais il est des chefs irremplaçables et on doit bien tourner la page.

En un mot un bon spectacle sans plus et le plaisir de réentendre une magnifique partition.

Si vous voulez entendre une version magnifique c'est bien celle de Solti de 1965 chez DECCA avec la distribution suivante:

Choeurs et Orchestre du Royal Opera House of Covent Garden, Georg SOLTI (direction), avec : Renata TEBALDI (Elisabeth), Carlo BERGONZI (Don carlos), Grace BUMBRY (Eboli), Dietrich FISCHER-DIESKAU (Rodrigue), Nicolai GHIAUROV (Philippe), Martti TALVELA (l'Inquisiteur), DECCA, 1965-Excellente version de Modène, en italien.

Mercredi soir Mezzo Live HD donnera le spectacle d'ouverture de la Scala de 2010, Simon Bocannegra de Verdi dirigé par Daniel Barenboim dans la production de l'Opéra de Berlin de 2009. On verra le résultat!

Voici enfin pour la bonne bouche un extrait du Don Carlo de Salzbourg dirigé par Karajan avec Nicolaï Ghiaurov en Philippe II, dans le fameux air "Ella giammai m'amò", ici la 1ere partie de l'air suivi de la 2e dans le post suivant.

 

Le voyage à Reims de Rossini à la Scala de Milan (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 11 septembre 2011 20:33

En 2009 La Scala a remonté la mise en scène déjantée du Voyage à Reims de Rossini recréé dans les années 80 au Festival de Pesaro et que FR3 à l'époque avait eu l'heureuse idée de diffuser en direct de l'Opéra de Vienne avec une distribution que l'on ne pourra jamais recréer dans l'histoire de l'opéra. J'ai déjà parlé de cet opéra dans un précédent article que je ne retrouve pas et l'on peut voir sur youtube des extraits de cette représentation qui réunissait le même soir en scène, Caballé, Raimondi,Cuberli, Gasdia,Valentini-Terrani,Enzo Dara,Samuel Ramey, Furnaletto, Chris Meritt sous la baquette de Claudio Abaddo avec l'orchestre Philharmonique de Vienne.

Que dire de la reprise Milanaise? Coté positif, très belles voix et direction d'orchestre ne prêtant pas le moins du monde à la critique. Ronconi a rajouté des effets qui n'apportent pas grand chose de plus à son excellente mise en scène.

Coté négatif, une salle glacée qui ne rit pas un seul instant. Ils sont venus soit pour se montrer en payant les fauteuils d'orchestre dans les 2 à 300 euros vraisemblablement ou pour trouver à redire à telle ou telle voix et là ils en ont été pour leurs frais. Le résultat pénible c'est que la troupe elle-même joue sans allant, ne s'amuse pas non plus et pense plus à qui fera le plus d'effet avec son gosier qu'à donner du rythme et de la drôlerie à cette incroyable farce!

C'est bien dommage et personnellement bien qu'ayant une version de Vienne d'une qualité vidéo médiocre qui en plus a souffert d'une interruption de transmission par FR3 pendant presque 10 minutes coté image, je ne suis pas certain que je garderai celle de cet après midi parfaite au plan vidéo à part l'éternel répétition par intervalle du bandeau de Mezzo " you are watching...etc"qui vient en général se coller en plein visage d'un des chanteurs. Il faut être la bande d'incapables de cette chaîne pour avoir de pareilles idées affichant qui plus est leur snobisme pour se faire passer pour une chaîne internationale! Il faut dire que lorsqu'une équipe de direction peut avoir dans son sein un Antoine Pecqueur comme journaliste interviewer champion en matière de question idiote tout est forcément à l'avenant...

Ce soir le canal HD de la chaîne va diffuser de la Scala sa production du Don Carlo de Verdi, en italien j'espère , car personnellement je n'aime pas la première version de Paris du compositeur, en 5 actes et en Français. On verra ce que cela donne.

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Salomé de Richard Strauss  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 11 septembre 2011 20:12

Après midi à Bastille pour la deuxième représentation de la réouverture de la saison 2011-2012 avec le chef d'oeuvre de Richard Strauss d'après la pièce d'Oscar Wilde: Salomé dans la reprise justifiée de la mise en scène de André Engel de 1994-1996 au temps de Hughes Gall. Très beau décor de Nicky Rieti et costumes de Elisabeth Neumüller. Au pupitre le grand chef Pinchas Steinberg qui dirigea cette même production à sa création.

L'orchestre de l'Opéra étincelant dans tous les registres a servi magnifiquement la partition du compositeur mais surtout la distribution était de rêve.

Stig Andersen: Herodes
Doris Soffel: Herodias
Angela Denoke: Salomé
Juha Uusitalo: Jochanaan
Stanislas De Barbeyrac: Narraboth
Isabelle Druet: Page der Herodias
Dietmar Kerschbaum: Ester Jude
Eric Huchet: Zweiter Jude
François Piolino: Dritter Jude
Andreas Jäggi: Vierter Jude
Antoine Garcin: Fünfter Jude
Scott Wilde: Erster Nazarener
Damien Pass :Zweiter Nazarener
Gregory Reinhart: Erster Soldat
Ugo Rabec: Zweiter Soldat
Thomas Dear: Ein Cappadocier

Du plus petit rôle au rôle principal pas une fausse note. Des voix d'une extraordinaire qualité, un sens du théâtre qui ont valu à la troupe l'ovation du public. Salle comble pour cette matinée. Les quatre principaux protagonistes jouaient juste et sans effet superflus. Le trio Herodes, Herodias, Salomé dans la scène suivant la danse des sept voiles était parfait, faisant ressortir à merveille la sauvagerie folle de la mère de Salomé, Hérodias, la démesure de la folie de Salomé et la vacuité du personnage d'Hérode incapable de faire respecter son autorité.

Evidemment coté mise en scène pure, Monsieur Engel a eu besoin de placer l'action quelque part du coté du début du XXème siècle et pendant que Salomé embrassait avec ardeur la tête tranchée de Jochanaan, la cour observait à la jumelle son geste! Qu'apporte ce genre d'ânerie à l'action, même Dieu ne doit pas avoir la réponse à la question.

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La modestie de monsieur Lang Lang fait peur! (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 10 septembre 2011 22:11

Monsieur Lang Lang l'actuelle coqueluche des salles de concert qui comme je l'ai dit plus haut confondent virtuosité avec talent, était interviewé cet après midi avant de jouer il y a une demi heure environ le concerto n° 1 de Liszt.

Ce cher garçon dont la modestie est légendaire n'a pas hésité à dire "qu'il espérait que le fantôme de Liszt serait là pour admirer son interprétation de son concerto"!!!!!

On croit rêver! Ou alors j'ai du rêver!

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Les versions non originales à l'opéra  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 10 septembre 2011 08:26

Pour l'avant dernier concert des Proms hier soir, Le Freischutz de Weber était à l'affiche au Royal Albert Hall de Londres. En version de concert bien entendu. Mais, et c'est ce qui motive cet article, en version française comme l'avait transcrit en son temps Hector Berlioz.

J'ai écouté 5 minutes et ensuite ai arrété le massacre.

Un opéra s'écoute en langue original, ici l'Allemand. Comment un homme aussi cultivé et musicien hors pair que Sir John Elliott Gardiner peut-il s'être prêté à pareille trahison d'une des plus belles oeuvres du répertoire pré-romantique?

Une première série de raisons pousse à rejeter ce genre de représentation. Que je sache la majorité du public britannique ne parle pas le Français; il est rarissime qu'on puisse comprendre un traître mot de ce que chantent les chanteurs à l'opéra sauf pour des récitatifs et il y en a ici mais alors on revient à la connaissance de la langue. Enfin en 2001 toutes les salles de concerts et d'opéras sont pourvues d'un système informatisé de sur ou sous titrage qui peut même se faire en plusieurs langues simultanées dans les cas les plus sophistiqués.

La deuxième série de raisons qui va à l'encontre de pareils bouffonneries est purement musicale. Une partition d'opéra s'appuie sur la langue dans laquelle elle fut composée. Le français, l'allemand, l'anglais ou l'italien n'ont pas, tant sans faut la même rythmique, n'ont pas la même structure quant à la construction des phrases. Notre langue est beaucoup plus verbeuse, il nous faut plus de mots pour exprimer la même idée que l'italien voire l'allemand. Il en résulte une différence de rythmique qui a un impact direct sur la construction musicale. Si on change la langue d'origine on se trouve confronté alors à un problème majeur pour faire tenir sur le même nombre de mesures et sur le même tempo, la même phrase. En conséquence on se retrouvera ramené au premier cas de l'incompréhension pure et simple de la traduction par les spectateurs ne parlant pas la langue, voire même des natifs du pays traducteur.

Le ridicule a été poussé dans certains opéras jusqu'à donner les opéras en deux langues simultanées, récitatifs traduits et airs en original! L'opéra de Paris était coutumier du fait jusque dans les années 50!!!

Imaginez un instant Carmen en Anglais dans les récitatifs et français pour les airs! Non seulement la situation deviendrait ridicule mais s'y ajouterait en plus dans bien des cas, le fait que certains chanteurs sont totalement incapables de prononcer le français correctement. Je me souviens de cet enregistrement intégral de l'oeuvre signé Karajan avec la Philharmonie de Berlin et dont les rôles principaux étaient tenus par Leontyne Price et Franco Corelli. L'un et l'autre incapables de dire un mot de français intelligible! Corelli nous donnait du " la fior qué tou m'avé jété" auquel s'ajoutait son horrible zozotement quant à la Carmen hélas je ne saurai traduire ici n'ayant pas de dons en phonétique pour transcrire son "l'Amuour éhhh enfont de Bohhhééééme" . Ce qui était une splendeur sur le plan orchestral, dirigé de main de maître, était devenu une mascarade digne des Marx Brothers! D'ailleurs Karajan en faisant filmer sa production donnée je crois à Salzbourg se garda bien de reprendre les mêmes interprètes; cela dit avec Bumbry et Vickers ce n'était pas beaucoup mieux!

Ce problème de traduction peut se comparer à celui des interprétations lyriques où les salles étaient éclairées pendant les représentations ce qui permettaient aux spectateurs des loges de converser tranquillement entre les airs et de se courtiser et ne parlons pas de la manie dans les concerts d'applaudir entre les mouvements comme hélas la tendance semble renaître aujourd'hui, en particulier aux Proms, où ce défaut a pratiquement sévi pendant tous les concerts cette année.

Non une oeuvre se joue dans sa langue originale quel qu'elle soit; si le compositeur voulait qu'il n'en soit pas ainsi, il l'aurait prévu: Don Carlos de Verdi a été à l'origine écrit en français puis traduit par Verdi lui-même et réorchestré en conséquence en Italien. Je crois même que la version en Italien avait été de ce fait écourtée en 4 au lieu de 5 actes, Verdi supprimant le 1er acte de Fontainebleau qui est assez pauvre d'ailleurs et sans grand intérêt pour comprendre le déroulement du scénario. Rossini a écrit en français, Le comte Ory.

Alors messieurs les directeurs d'opéras, au nom du ciel, ne revenez pas à des pratiques anti musicales et ridicules. Respectez les compositeurs et même si un Berlioz, si grand musicien soit-il, s'est prété à pareil stupidité, jeter son travail dans ce domaine aux oubliettes, l'histoire de la musique n'en souffrira pas pour autant, pas plus que son prestige personnel.

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La Dame de Pique  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 06 septembre 2011 19:57

Mezzo une fois n'est pas coutume, nous a offert un différé du Liceu de Barcelone avec une très belle production de la Dame de Pique de Tchaikowski. Ce drame est inspiré d'une nouvelle de Pouchkine.

La production espagnole a le mérite de respecter l'oeuvre et de ne pas faire dans les maudites relectures dont on nous abreuve à longueur de production dans les salles et sur les antennes télévisées.

Ici Herman le héros, est un homme comme un autre mu par ses passions contradictoires, il n'est pas en short comme le Wotan de Stuttgart et porte un bel uniforme rouge comme tout bon officier qui se respecte. Misha Didyk incarne ce personnage avec justesse, à la fois cynique et froid, sacrifiant son amour à celui de l'argent et aux fameuses trois cartes qu'il soutire par delà la mort à la Comtesse. Mais la Comtesse se venge dans l'au delà et c'est la fatale Dame de Pique qui conduira Herman au suicide comme son attitude entraîna Lisa qui l'aimait dans les eaux glacées de la Néva.

La mise en scène est évidemment sans surprise et conventionelle, mais le tout se tient, est bien chanté et joué alors que demander de plus.

La distribution de cette captation qui est sortie cette année en dvd et blu ray est la suivante:

Misha Didyk: Hermann
Lado Ataneli: Count Tomsky/Zlagator
Ludovic Tézier: Prince Yeletsky
Ewa Podleś: Countess
Emily Magee: Lisa
Elena Zaremba: Pauline/Milovzor
Francisco Vas: Chekalinsky
Alberto Feria: Surin
Mikhail Vekua: Chaplitsky
Kurt Gysen: Narumov
Jon Plazaola: Master of ceremonies
Stefania Toczyska: Governess
Claudia Schneider: Masha
Michelle MarieCook: Prilepa
Escoliana de Montserrat: Chorus Intermezzo
Chorus of the Gran Teatre del Liceu

Mise en scène: Gilbert Deflo
Chorégraphie: Nadejda L. Loujine
Orchestre Symphony Orchestra du Gran Teatro del Liceu
Chef d'orchestre: Michael Boder
Réalisation: Pietro d'Agostino

Cet opéra sera donné cette année à Bastille mais comme il fallait faire original, et que le compositeur s'est démarqué du poète le metteur en scène Parisien a fait d'Herman un fou et l'intégralité de l'oeuvre se déroule dans un asile d'aliènés! On m'expliquera comme il fait pour cadrer une majorité de scènes dans ce lieu, moi je suis trop stupide pour comprendre et n'ira pas payer ni 10 ni 180 euros pour ça! A la place j'achèterai le blu ray!

Extrait du divertissement:

Extrait du 2e concerto de Brahms par Emmanuel Ax et l'orchestre de chambre de l'Europe  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 03 septembre 2011 22:35

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Deux concerts des Proms exceptionnels  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 03 septembre 2011 22:33

Les 19 et 20 aout dernier, deux concerts furent donnés aux Proms avec les concours de l'Orchestre de Chamber de l'Europe sous la direction du prestigieux et toujours jeune Bernard Haitink (80 ans passés!) et en soliste Emannuel Ax pianiste d'origine Polonaise (ne pas se fier à sa bio sur Wikipédia truffée d'erreurs voir plutôt le site web de l'artiste) et qui vit je crois principalement aux USA.

Le programme des deux concerts était entièrement consacré à Brahms avec les symphonies n°3 et 4 et les deux concerti pour piano.

Ces deux concerti d'une grande difficulté technique ont été joués par Ax de façon époustouflante et je n'attribue pas ce qualificatif à la technique. Quand on a le bagage de cet homme elle fait partie de son lot quotidien et on ne se focalise plus dessus, elle est un second soi-même. Par contre la sensibilité, le ressenti , le vécu qui passe au travers de l'interprétation n'est pas donné à tout le monde. Il n'apparait vraiment que lorsqu'on avance en âge , que l'on a soi même subi les avatars de la vie dans les bons et mauvais sens. C'est aussi tout le résultat d'un travail de recherche sur les circonstances de la vie du compositeur arrivant au stade de la création de l'oeuvre, sur son entourage et les péripéties qui ont marqué la phase de composition de l'oeuvre même.

C'est tout cela qui fait que récupérés par l'interprète, elles se traduisent en émotion et passent jusqu'au public. C'est à ce moment là que vous l'auditeur et spectateur vous ressentez une sorte de frisson , votre estomac se contracte et vous êtes pris d'une émotion irrésistible qui peut aller jusqu'aux larmes.

C'est exactement cela que l'on ressent en écoutant et encore plus en voyant Ax jouer ces deux chefs d'oeuvre.

A la fin on a droit à une seconde sensation phénoménale due au comportement de ces deux musiciens et de l'orchestre. Voilà deux stars du monde de la musique qui pourraient se la jouer comme on dit! Eh bien non, nous assistons à une extraordinaire manifestation d'humilité de la part du chef par rapport à son soliste. Haitink reste en retrait et c'est littéralement tiré par le bras par Ax qu'il vient saluer au devant du podium; la scène se répète lors du second concert dans les coulisses où la BBC la filme.

Autre moment sympathique quand Ax vient non seulement serrer la main du 1er violoncelle de l'orchestre qui joue un solo pendant le mouvement lent du 2e concerto en duo avec le pianiste. Ax fait lever le violoncelliste et l'entraîne à son tour au devant de la scène.

Peu de musiciens de ce niveau agissent de cette façon.

La leçon de ce concert , essentielle à mon sens , concerne la maturité des artistes. On était ces deux soirs là, loin de la froideur mécanique du jeu de Benjamin Grosvenor qui avait ouvert la saison des proms avec le 2e concerto de Liszt. Agé de 19 ans son jeu techniquement était évidemment sans faute. Mais que se passait-il derrière tout cela? Rien; un jeu froid; sans la moindre émotion. On admire la prouesse technique mais dans le fonds quand on arrive à 19 ans dans la carrière de concertiste c'est tout de même la moindre des choses de donner un trait sans faute, sans fausses notes où alors on change de métier. Par contre il faudra de nombreuses années pour qu'il atteigne à la maturité nécessaire pour faire vibrer au plus profond de lui-même , au delà du spectaculaire de la technique, le moindre spectateur. Le danger en mettant sur le devant de la scène d'aussi jeunes interprètes, c'est de les épuiser et de ne pas leur laisser le temps de mûrir, c'est leur faire aborder des oeuvres qui ne peuvent pas être comprises à 19 ans à de très rares exceptions.

Mais place à la musique: un abonné de Youtube a posté l'intégralité des deux concerti joués l'autre soir. Je poste ici le 1er mouvement du 1er concerto ou du moins sa première moitié car il dure près de 25 minutes à lui seul sur les presque 50 du concerto lui-même et dans le post suivant le 3e mouvement du numéro deux. Si vous voulez les regarder dans leur intégralité vous saurez comment faire. Il y a quatre parties pour le 1er concerto et 5 pour le second qui comporte 4 mouvements au lieu des 3 habituels de la forme classique. Baissez la lumière et savourez...

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Jusqu'où ira-t-on?  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 02 septembre 2011 23:09

Nouvel épisode dans la folie ambiante des relectures. Cette fois elle se fait avec la complicité d'une institution qui devrait au moins protéger le patrimoine mondial de la musique.

Monsieur Antoine Gindt a le toupet de suivre sur les pas de Monsieur Graham Vick un autre cinglé de la mise en scène et de la relecture, en remontant à la Cité de la Musique, la Tétralogie de Wagner sous le titre "RING SAGA"!!!!!

Passons sur l'aberration de croire que l'on peut jouer correctement ce gigantesque monument en un seul week  soit sur trois jours dont deux opéras pour le seul samedi 8 octobre 2011 à 14 et 20h! Il faut ne pas avoir le moindre sens musical pour imaginer que l'on puisse ingurgiter 10h et demi de musique en une demi journée! Voir et écouter la Tétralogie ce n'est pas faire un  marathon pour se signaler dans le Guinness book of records!

Mais ceci ne serait pas grave si la façon dont va être jouée cette oeuvre est envisagée n'était pas aussi délirante.

Monsieur Gindt dans son délire veut nous faire avaler l'idée que cette oeuvre est une oeuvre de musique de chambre don seul argument lui permettant de justifier de jouer l'oeuvre avec un orchestre de 18 musiciens quand le compositeur lui-même a prévu près de 110 instrumentistes permanents pour l'ensemble des quatre soirées auxquels s'ajoutent une trentaine de musiciens occasionnels selon les oeuvres jouées.

Je passe sur le charabia dont nous abreuve l'interview du metteur en scène dans la revue Cité musiques  par Mme Gaëlle Plasseraud pour tenter de justifier l'injustifiable..

Ce qui est grave dans toute cette affaire c'est de penser que c'est l'entité qui abrite le CNSM, qui est sensé former des musiciens, qui se rend ainsi complice de cette aberration qui dépasse largement le cadre de la trahison d'un des plus grands compositeurs du XIXème siècle qui a totalement modifié la façon de composer pour près d'un siècle à suivre.

Voilà où passe l'argent du contribuable! Dans le soutien des élucubrations d'un metteur en scène en mal de médias sans doute, Wagner est secondaire dans son esprit cela est évident, le principal c'est que l'on parle de lui. Les vrais musiciens ne pourront pas cautionner pareille stupidité. Ceux qui ne connaissent pas vont avoir une vision totalement faussée de cette oeuvre à laquelle seule une interprétation orchestrale conforme aux souhaits du compositeur peut rendre justice.

Enfin on n'écoute pas de la musique au km; on prend son temps et c'est pour cela qu'en général on laisse au moins 24 heures s'écouler entre chacun des opéras. On prend le temps d'apprécier non seulement la construction musicale et vocale, mais également on relit le livret, ses origines dans les légendes nordiques qui ont inspiré Wagner. Cela ne se fait pas deux jours!

Mais évidemment Monsieur Gindt sait mieux que le compositeur lui-même ce qu'il voulait qu'on fasse de son oeuvre!

 

Scandal aux Proms de Londres  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 02 septembre 2011 09:11

Hier soir était donné aux Proms de Londres un concert avec l'orchestre Philharmonique d'Israel, le violoniste Gil Shaham sous la direction du grand chef Zubin Metha. On ne pouvait rêver de plus prestigieux plateau avec un magnifique programme comportant:

La passacaille de Webern

Le concerto n°1 pour violon de Max Bruch

Des extraits de la suite Iberia d'Isaac Albeniz

et le Capriccio Espagnol de Rimsky Korsakof

Je me réjouissais d'écouter et d'enregistrer ce concert avec un des meilleurs orchestres mondiaux. Hélas une bande d'excités sous le prétexte fallacieux de défendre la cause palestinienne troubla la soirée pour le public présent mais eut pour effet l'interruption pure et simple de la retransmission par BBC 3.

Tout commença par des chants vers la fin du morceau de Webern. A l'arrivée du soliste américain d'origine Israélienne et du chef pour la seconde oeuvre se furent des hurlements qui accueillirent les musiciens. En réponse le public du parterre et des galeries scandèrent des "Out, Out.." Sur quoi BBC interrompit la diffusion une première fois et passa l'oeuvre prévue avec le même soliste mais sous la direction d'un autre chef et orchestre.

Après l'entracte le même scénario se déroula. Sur le forum du concert sur BBC-Proms la polémique va bon train certains trouvant normal l'attitude des fauteurs de trouble et les autres rappelant que les manifestations culturelles ne sont pas une plateforme politique.

En effet si l'on devait boycotter toutes les manifestations culturelles des pays du globe dont les démocraties n'ont que le nom, où non seulement dictatures sont le pain quotidien de leurs ressortissants, où les droits de l'homme sont bafoués quotidiennement, on pourrait fermer définitivement les musées, salles de spectacles, cinémas des quelques pays qui tant bien que mal eux essaient d'être gérés démocratiquement.

Une telle attitude de la part de cette partie du public est des plus honteuses et n'a eu pour effet que l'opposé du but poursuivi donnant raison aux Israéliens dans leur comportement intolérant, impérialiste et déniant aux autres le droit d'avoir aussi un Etat et un sol pour y vivre.

Triste soirée!

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Extrait du concert dédié à la MGM aux Proms de 2009  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 30 août 2011 00:31

Aux proms il n'y a pas de grande ou de petites musiques; seul le talent compte et les moyens sont mis en oeuvre pour les servir comme ici en 2009 lors du concert similaire à celui de ce soir mais dédié aux productions musicales de la MGM. C'est Seth Mc Farlane qui reprend ici le célèbre Singing in the rain de Gene Kelly sur la musique de Nacio Herb Brown et des paroles d'Arthur Freed.

Les jours qui viennent vont voir défiler sur le podium de l'Albert Hall les plus grands orchestres mondiaux, celui d'Israel, de Budapest, le LSO et bien d'autres mis à la portée d'un public jeune ou moins jeune et  à des prix que bien de nos compatriotes rêveraient de pouvoir s'offrir alors que la France de la culture est devenue, d'année en année depuis 30 ans, réservée aux bobos incultes qui se la jouent cultivés!

 

 

Hooray for Hollywood  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le mardi 30 août 2011 00:08

Tel était le titre de la soirée des proms aujourd'hui, qui vient de s'achever sur l'un des grands moments de Hello Dolly et bien sûr le fameux "there's no business like show business" du film du même nom (La joyeuse parade en Français).

Près de trois heures endiablées devant une salle de 6000 personnes qui ont paraît-il loué les places en moins de 4 heures après l'ouverture des réservations des Proms !

L'orchestre de John Wilson et les choeurs et solistes ont parcouru au fil des succès les grandes heures de la comédie musicale depuis "'Le chanteur de Jazz" jusqu'à West Side Story, Mary Poppins en passant par bien d'autres succès plus ou moins célèbres mais qui ont couvert grosso modo la période 1930-1970.

Le même orchestre avait mis en vedette en 2009 aux Proms les grands moments musicaux de la MGM.

Mais pour ce soir sans aller aux proms voici le final de la Joyeuse Parade dans toute sa splendeur.

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L'age d'or des comédies musicales américaines (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 29 août 2011 06:12

Ce soir en direct des Proms de Londres concert consacré aux comédies musicales américaines. Ce concert se donne quasiment à guichets fermés puisque seules les places debout au parterre et au dernier étage de galerie seront vendues avant la représentation. C'est dire s'il est attendu par le public et que l'ambiance sera des plus surchauffées. A entendre sur BBC3 sur ce lien habituel :http://www.bbc.co.uk/iplayer/radio/bbc_radio_three/listenlive

C'est à 20h30 heure de Paris. Sauf erreur le BBC concert orchestra sera dirigé par John Wilson son chef titulaire.

A ne pas manquer.

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Igor Stravinsky : The Rake's progress au festival de Glyndenbourne 2010  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 28 août 2011 23:49

Mezzo HD retransmettait ce soir cet opéra en 3 actes que je n'avais ni vu ni entendu jusqu'ici. Preuve est faite encore une fois que l'on peut si l'on se donne la peine de lire correctement un livret de faire une mise en scène intelligente et spirituelle avec un sujet apparemment sérieux.

John Cox réussit parfaitement cette production dans des décors et costumes signés David Hockney.

Décors et costumes sur des tons en camaïeux de gris et de bleu pastel jouent sur les effets optiques de rayures allant dans différentes directions. Maquillages parfois outranciers mais qui sont en rapport même avec l'action qui les soustend .

Tout cela est servi par une distribution superbe de chanteurs dont on a vu dans le Cosi du même festival, le talent tant vocal que de comédiens.

La fable est celle du jeune Tom Rakewell rêvant de devenir riche rentier héritant d'un oncle inconnu une fortune mais qui met son sort entre les mains de son serviteur  Nick qui n'est autre que le diable et va l'entraîner vers sa chute en passant par le libertinage et la débauche loin de celle qu'il disait aimer, Anne.

Stravinsky fait comme Mozart et termine son opéra par un tutti des 5 protagonistes qui tirent la leçon des aventures de Tom.: l'argent seul ne fait pas le bonheur et méfier vous aussi bien des serments des hommes que ceux des femmes!

A voir si vous avez Mezzo Live HD et sans doute sera rediffusé sur Mezzo.


Ci-dessous un petit extrait du 2e acte.

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Un autre extrait de la Fille du régiment à Vienne (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 28 août 2011 14:42

Pour ceux qui souhaiteraient voir l'intégrale c'est ici :


http://www.youtube.com/user/Mateus4193#g/c/20A2D2790D21075B

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Intermède distrayant: La fille du régiment de Donizetti  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 28 août 2011 14:30

En guise de délassement en cet après midi au ciel gris, je me repasse la captation de l'Opéra de Vienne de La fille du régiment de Donizetti dans la mise en scène jubilatoire de Laurent Pelly.

Preuve est ici faite que sans tomber dans le pompier ou le poussiéreux on peut changer d'époque d'un opéra et le rendre tout à fait crédible.  Pelly a eu l'idée de placer l'opéra pendant la 1ère guerre mondiale.  En confiant à Nathalie Dessay on pouvait craindre que cette grande voix ne soit pas à la hauteur de l'aspect théâtral de cette comédie avant tout qu'est cet opéra. Je ne suis pas un inconditionnel de cette chanteuse que je trouve très inégale en terme de jeu.

Ici on ne peut que se féliciter du choix du metteur en scène.  Certains diront qu'elle en fait des tonnes. Mais l'action elle-même n'appelle-t-elle pas à ce délire? Elle est tellement absurde, le dialogue parlé entre les airs tellement débile par moments que l'on ne peut faire passer le tout qu'en accentuant les caractères comiques. Dessay s'en donne à coeur joie, fer à repasser en main devant plus d'une tonne de chemises empilées les unes sur les autres et qu'elle repasse avec énergie et passion tout en nous donnant des prouesses de technique vocale.

Il est très dommage que malgré leurs qualités vocales la plupart des autres protagonistes, y compris les choeurs, souffrent d'un terrible accent hispano-italo-germanique. Juan Diego Flores, Tonio de la vivandière au 1500 pères, à l'extraordinaire voix de ténor, souffre d'un terrible accent hispanisant qui rend pratiquement incompréhensible certaines de ses réparties.

C'est le seul bémol à ce superbe spectacle qui voit une des dernières apparitions sur scène de Monsserat Caballe / La Duchesse de Crackentorp.. L'orchestre Philharmonique de Vienne , excusez du peu, est dirigé par Yves Abel. Cette représentation fut donnée en 2007. Depuis un dvd a été publié de la représentation de Londres mais qui sauf erreur comporte, oh sacrilège, des dialogues parlés en Français! Enfin faut s'y faire!

Voici l'extrait du 1er acte et l'arrivée de Dessay/Marie:

 

Y en a marre!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 27 août 2011 22:19

Ce soir Mezzo donne le 1er volet de la tétralogie de Wagner dans la production de l'Opéra de Stuttgart. Une fois de plus l'imbécile que je suis espérait l'impossible à savoir une mise en scène qui sans être kitch respecte l'oeuvre et ne fasse pas dans la relecture débile style Lohengrin de l'autre soir sur Arte.

Et bien non! Espoir déçu cette fois ils s'y sont mis à deux pour massacrer le joyaux de l'opéra mondial!

Messieurs J. Schlömer et S. Morabito (sans doute parent du fabricant de sacs car y a pas mal de sacs en cuir sur scène au levé de rideau de cet Or du Rhin) ont décidé de revoir eux ici le lieu de l'action de ce superbe prologue.

Je passe sur la direction d'orchestre de L. Zagrosek qui fait partir le prélude à la vitesse d'un TGV oubliant que tout de même Wagner a eu ici l'intention de donner au spectateur/auditeur  l'illusion du cours lent et majestueux d'un des grands fleuves d'Europe.

Le rideau se lève immédiatement sans nous laisser le temps de gouter chaque arpège de la partition, cette montée sonore fabuleuse sur un intervalle de 4 accords qui s'enchainent les unes après les autres, s'entremélant d'un groupe d'instruments à l'autre ce qui donne cette impression justement d'écoulement sans fin du fleuve.

Le rideau se lève sur quoi à votre avis? Sur le Rhin? Non mais vous plaisantez! Il se lève sur ce qui doit être évident et couler de source (sans jeu de mots), sur un grand hall où le Rhin est représenté par une fontaine style fontaines des Lions de l'Alhambra de Grenade et deux autres lavabos à robinets en or (Il en faut coco! Il en faut!) . A la mezzanine une grande ogive vitrée; coté cour (à votre droite pour parler clairement) un ascenseur dont la porte est ouverte et où j'ai cru comprendre qu' Alberich attend, mais est-ce lui ou Woten ? Mystère!. Mais enfin je ne mettrai pas ma main au feu!

Dans la salle en bas sont réunis en costumes 1920-1930 tous les protagonistes de l'opéra sauf apparemment les deux Géants Fafner et Fasolt. On les a pas invité. Ne me demandez pas qui est le mec en blanc coté jardin (à votre gauche). Ich weiß es nicht!

Tout se petit monde attend, quoi , on se demande, sans doute que l'ouverture passe, heureusement pour eux  elle n'est pas longue. Alberich après avoir fermé la porte de l'ascenseur, est descendu à pied, c'est bien la peine de lui en avoir fourni un! Au moment où les filles du Rhin vont entamer la première scène chacun prend conscience qu'il n'a rien à faire ici pendant cette scène y compris Alberich qui doit pourtant revenir sur les lieux d'ici une trentaine de mesures; il a le temps de prendre enfin l'ascenseur pour monter ou descendre , ça on ne sait pas, et lui non plus peut-être.

Est-ce que les metteurs en scène le savent, eux? J'en doute mais enfin ayons pitié de ces pauvres bougres que leurs psy n'ont pas su guérir!

Pendant ce temps les filles du Rhin s'agitent, c'est qu'elles ont à faire la vaisselle ma bonne dame! Ben oui on n'a pas les moyens chez les Dieux, alors on lave assiettes et coupes en or massif dans la fontaine! Ouh! les vilaines! Et la pollution vous en faites quoi les nanas!?

J'arrête car c'est là que j'ai coupé n'en pouvant plus de voir cette connerie numéro N! Dommage car les voix ont l'air de qualité et sans être des super stars du bel canto. Mais je ne cautionnerai pas et ne polluerai pas ma vision par ce genre de mascarade de metteur en scène au système nerveux visiblement détraqué!

Une chose est certaine, finies les productions intelligentes et qui font réver et retrouver l'âme et la poésie des légendes fantastiques.

Les intellos de droite et de gauche ont décidé une fois pour toutes que rêver et s'émerveiller ne faisait pas bon chic bon genre et toute une bande de crétins joue le jeu en payant des sommes astronomiques pour les aider à financer leurs productions et/ou à amortir les frais des spectacles.

Mais comme je ne veux pas vous influencer davantage, voici les 6 premièeres minutes du spectacle.

Qu'il soit clair ici qu'il ne s'agit pas de piratage car même pour mes besoins personnels  j'aurais honte de faire figurer dans ma vidéothèque la moindre seconde d'une telle production qui à mon avis mériterait le même qualificatif que celui de Napoléon à Talleyrand et encore on peut sans problème enlever "les bas" dans la phrase!

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Quand un metteur en scène a sérieusement besoin de voir un psy!  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le lundi 15 août 2011 20:29

Encore sous le choc de l'horreur entr'aperçue hier avec le Lohengrin de Bayreuth  de monsieur Hans Neuenfels, j'ai voulu en savoir un peu plus sur cet énergumène. J'ai découvert alors sur Wikipédia un article concernant le scandale qui suivi la production de Idomeneo de Mozart en 2006 au Deutsche Operde Berlin. Il est malheureusement en Anglais et j'ai la flemme de le traduire.

Le Septembre 26, 2006, l' opéra Deutsche Oper Berlin a annoncé l'annulation de quatre représentations de Mozart l'opéra Idomeneo, re di Creta , prévue pour Novembre 2006.

La directrice de l'opéra motiva sa décision sur la crainte de représailles islamique devant la scène finale où Idoménée arrive titubant sur scène tenant  les têtes décapitées de Neptune, Jesus, Buddha and Mahomet!!! La directrice avait été avertie par la police des éventuelles représailles.
Devant cette décision un tollé de protestations d'une hypocrisie sans nom se déchaîna sur la malheureuse directrice au motif de l'autocensure!

On a ici la preuve s'il en faut de ce que l'intellectualisme de tous bords peut faire pour soit disant protéger la liberté d'expression quand bien même on lui présenterait un ouvrage dénaturé aux seules fins de provoquer un scandale et de se faire de la publicité.

La preuve en est que la critique lorsque les représentations furent rétablies en décembre 2006,  se déchaîna pour montrer non seulement le caractère lamentable du spectacle et de sa mise en scène, mais également une distribution n'étant pas au niveau de l'ouvrage présenté.

On peut se demander d'ailleurs si cette distribution n'avait pas enfin pris conscience  de l'inanité des situations qu'on lui faisait jouer  et du mépris avec lequel le metteur en scène se permettait de traiter une des grandes oeuvres lyriques du répertoire. Et personnellement je ne plaindrai pas les chanteurs de la volée de bois vert qu'ils ont ainsi reçu.

Un acteur qui se respecte doit commencer par respecter l'oeuvre qu'il joue; accepter de faire le jeu d'un metteur en scène qui visiblement à des fins uniquement publicitaires et médiatiques, décide de trahir , de travestir une oeuvre mondialement connue, c'est se rendre complice de ce manque de respect.

Il ne s'agit plus ici de l'idée de rajeunir une oeuvre, de sortir du conventionnel poussiéreux mais bel et bien de choquer pour le plaisir, de montrer à quel point on considère l'auteur compositeur comme quantité négligeable au regard de son propre ego de metteur en scène qui se croit tout permis et devant lequel la valetaille sur scène et dans les coulisses n'ont qu'une chose à faire, s'incliner!

Seuls les snobs s'extasient dans ce cas, pour la bonne raison que cela leur permet de dire urbi et orbi qu'ils y étaient. Ils se donnent les apparences d'être des intellos au courant, mais en fait ils sont venus pour se faire voir et déployer les fastes de leurs robes du soir, bijous et smoking. Ils auront fait le tour des ministres et autres célébrités à l'entracte en déclamant à tue tête des "absolument génial" et autres superlatifs pour qu'on les entende bien les dire.

La soirée d'hier est de cette sorte là. Je suis prêt à parier que sur les 1800 places du Festspielhaus, une proportion négligeable était allouée à des spectateurs invités et qui bien entendu ne diront jamais qu'ils ont trouvé ce spectacle grotesque. Ceux qui ont payé au marché noir plus de 300 euros des places qui déjà coûtent en moyenne de 15 à 280 euros sans compter vraisemblablement des frais d'envois puisque tout se fait par correspondance, n'oseront jamais dire publiquement qu'ils se sont sentis floués en devant avaler un Lohengrin assaisonné au rat et à la souris et se terminant selon une de mes amis qui a eu le courage de regarder la retransmission jusqu'au bout, par la présence d'un foetus ou ce qui semblait y ressembler, sur la scène!

Il serait grand temps que les directions de théâtres commencent à prendre conscience des dégâts irrémédiables que réservent à leur profession, l'appel à de pareils hurluberlus qui n'assument nullement les frais des échecs que peuvent provoquer leurs divagations intellectuelles ou psychiques.
Une chose est en tout cas certaine, le cachet  qu'il doit toucher devrait lui permettre de consulter le meilleur psy de la planète.
Dans le domaine du plaisir de faire dans le sulfureux et de choquer Monsieur Graham Vick vient de mettre en scène au Festival Rossini de Pesaro, Moise en Egypte du grand compositeur. Je viens de lire un article où il est dit qu'il a fait de Moise un Ben Laden! L'article est encore en anglais et se trouve sur un blog intitulé "Opera chic" (sic sans jeu de mots!) et si vous souhaitez le lire  vous serez édifié c'est ici:

http://operachic.typepad.com/opera_chic/

Non seulement la première déchaîna les passions mais il parait que certains en sont venus aux mains et qu'on dû faire appel à la police pour calmer le jeu!

Est-ce donc ça "la musique qui adoucit les moeurs"?

Et pour que vous ne regrettiez pas de ne pas avoir eu de place pour Lohengrin ou de l'avoir vu à la télé, en voici un extrait:

 

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Prélude de l'Acte III  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 14 août 2011 11:23

Pour terminer enfin le célèbrissime prélude du 3éme acte . je ne sais pas qui dirige et si c'est une production de Bayreuth, mais peu importe.

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Lohengrin suite 2  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 14 août 2011 10:37

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A vos télés cet après midi soleil ou pas! (1) (Musique, operas, ballets, concerts)posté le dimanche 14 août 2011 10:35

Evenement s'il en est Arte diffuse cet après midi à partir de 17h EN DIRECT de Bayreuth Lohengrin de Richard Wagner. Je ne pense pas me tromper en disant que c'est la première fois que le Festival accepte de faire ce genre de retransmission.

Enfin il prend conscience que les temps ont changé et que l'exclusivité de ces productions ne saurait être réservé à une caste de privilégiés pouvant se payer les places au tarif exorbitant auquel s'ajoute les frais du voyage. Et quand bien même on le pourrait la liste d'attente pour avoir des places sauf à faire un tour organisé lui aussi couteux, représente plusieurs années!

Reste évidemment l'inconnue: Lohengrin sera-t-il installé dans une cuisine , un travesti et Elsa une femme de chambre d'un hôtel de passe? On peut tout craindre avec les relectures des metteurs en scène actuels. Au moins nous téléspectateurs pourront quitter notre fauteuil si le délire est au rendez-vous! Et en plus il ne nous aura couté qu'un petit bout de la redevance.

En attendant voici le début du deuxième dans la production du festival de 1990. L'art consommé de Wagner pour vous faire frissoner en montant progressivement l'effet sonore de sa partition: 

The Western Spaghetti Orchestra  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le samedi 13 août 2011 13:53

Cet ahurissant orchestre s'est produit hier soir lors du concert de musiques de films donné aux Proms de Londres. Ils sont 5 Australiens passionnés par la musique composée par Ennio Morricone pour les fameux westerns de Sergio Leone; Le concert peut être réecouté ici

http://www.bbc.co.uk/iplayer/console/b0134n2s

et voici un extrait célèbrissime donné lors d'un autre concert en vidéo:

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Proms à venir  (Musique, operas, ballets, concerts)posté le vendredi 05 août 2011 08:30

Les concerts des Proms sont éclectiques et ne se cantonnent pas comme certains pourraient le croire à la seule musique classique ou romantique; outre qu'une large part des concerts est faite à des oeuvres de commande ou des premières mondiales ou britanniques de musiciens contemporains, on n'hésite pas à explorer l'univers humoristique de compositeurs farfelus tels Gerald Hoffnung ou Peter Shickele (PDQ Bach!!!) et pourquoi les musiques de films.

Ce sera le cas en particulier pour pas moins de 4 retransmissions en direct du superbe Royal Albert Hall le 12 aout prochain; Le BBC Concert Orchestra abordera ce soir les univers de Bernard Hermann (compositeur de l'Homme qui en savait trop de Hitchcock), John Barry (Out of Afrika), et bien sûr le prolifique John Williams (Star Wars). Un autre orchestre au nom éloquent, The Spaghetti Western Orchestra, s'attaquera lui à la manne des musiques des films d'Ennio Moricone ( Pour une poignée de Dollars, Il était une fois dans l'ouest, etc...).

Alors si vous avez envie de passer de bons moments et de partager l'enthousiasme habituel de ce genre de soirée avec le public d'outre Manche, à vos liens internet sur Iplayer de BBC 3, et enfourchez votre fringant canasson pour le Wild West!!!!

Voici un extrait du concert de ce type dédié à Maurice Jarre et un film dont je vous laisserai deviner le nom!!!! Vous avez la preuve des moyens mis en oeuvre et de l'audience rencontrée par ce concert. Il vous est possible de regarder la totalité de ce concert sur Youtube au fil des 14 vidéos numérotées qui s'enchainent.

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