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Tempi passati
20 avril 2016

Nostalgie Tragique: Concert de l'Orchestre de Chambre de Paris du 19 Avril 2016

Joli concert hier au théâtre des Champs Elysées; l'orchestre de chambre de Paris était dirigé par son chef Douglas Boyd et la soliste était la violoniste russe Viktoria Mullova.

Le programme comprenait deux symphonies de Schubert ainsi que le concerto pour violon de Sibelius.

Le problème de cet orchestre est l'insuffisance du nombre de cordes en particulier dans les pupitres des premiers violons. Il en résulte une excessive présence aussi bien des Alti et des violoncelles que surtout des cuivres et des vents. Si dans la 6e Symphonie dite Inachevée de Schubert cela ne se sentait pas trop, pour la 4e symphonie tragique le déséquilibre était patent et réduisait pratiquement à néant justement tout le coté dramatique de la partition tout au long des quatre mouvements. C'est bien dommage car du coté de la direction d'orchestre on avait un sans faute. Le seul reproche à faire à Monsieur Boyd est de vraiment trop gesticuler. On le sent pris dans sa passion pour la musique au point de ne plus pouvoir se contrôler physiquement et cela distrait le spectateur d'une écoute attentive.

Pour le concerto de violon ce fut un vrai plaisir. Mme Mullova médaille d'or du terrible concours Tchaïkovski en 1980 et premier prix de violon du concours Sibelius deux ans plus tôt n'a plus à démontrer ses qualités de violoniste exemplaire. Elle est apparu telle une Amazone, dans un tea shirt prolongé à la taille d'un demi robe plissée tenue par de discrètes petites chaines en argent, cheveux mi longs tombant sur ses épaules. Pas d'effet de manche, de grimaces pour donner l'impression qu'elle était inspirée. La sobriété à l'état pur. Ajoutez à cela une sonorité qui faisait oublier qu'il y avait un archet qui passait sur les cordes. Un son d'une pureté extraordinaire. L'orchestre galvanisé par cette artiste de premier donnât le meilleur de lui-même et l'ensemble fut très justement ovationné par le public. En bis ce fut sans doute une œuvre de Bach spécialité de l'artiste, mais l'on sait que ce compositeur me laisse aussi froid que le marbre.

 

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