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Tempi passati
29 août 2016

Le Grand Cirque 2000 de Pierre Clostermann

Les vieux de la vieille savent, enfin je l'espère, qui était Pierre Clostermann. Quant aux jeunes actuels là je mets ma main au feu qu'ils ne le savent pas évidemment; il est tellement plus important de s'intéresser au dernier mobile qu'à l'histoire de notre pays et de ceux qui ont par leur bravoure et leur courage contribué à nous rendre libre d'aller et venir.

Pierre Clostermann né le 28 février 1921 à Curitiba (Brésil), mort le 22 mars 2006 à Montesquieu-des-Albères (Pyrénées-Orientales), est un aviateur français qui s'est distingué au cours de la Seconde Guerre mondiale. Surnommé « Premier chasseur de France », il est fait Compagnon de la Libération avant de devenir une personnalité politique, un industriel et un écrivain. De 1937 à 1940, il prépare un diplôme d'ingénieur aéronautique au California Institute of Technology aux États-Unis. En 1940, il obtient son diplôme d'ingénieur en aéronautique et son brevet de pilote professionnel. Il rejoint alors l'Angleterre, via le Brésil, l'Uruguay et l'Afrique du Sud, pour s'engager dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL). Il a déjà 315 heures de vol à son actif. Il a alors 19 ans. (source wikipédia).

En  1948 Clostermann publie ses souvenirs de pilote de chasse dans un livre: Le grand Cirque. Ce livre fut édité en plus de trente langues et 3 millions d'exemplaires. Pour les jeunes de ma génération c'était même si nous n'avions pas été en mesure vu notre âge de faire partie de ces courageux soldats, plus qu'un livre d'aventure, ce livre fut le point de départ de multiples vocations vers l'aéronautique au sens large.

Je me souviens l'avoir lu alors que je devais avoir 15 ou 16 ans et que je ne pouvais m'arracher à sa lecture; sans doute qu'à l'époque je n'en percevais que l'aspect sensationnel et ne voyait pas derrière ces missions racontées en détail de façon si vivante, ce que tout cela impliquait de courage, de don de soi. Comme le dit l'auteur on avait peur, on ne savait pas si on rentrerait le soir vivant. Il est un passage du livre profondément émouvant où il fait état des sentiments et de l'ambiance sinistre qui entoure le 8 Mai 1945. La guerre est finie, la base est silencieuse, les avions sont bâchés et les pilotes sont réunis au mess dans un silence total comme matraqués de savoir qu'il n'y aura plus de réveil à 4 ou 5h du matin, de deux, trois voire quatre missions dans la journée avec des températures de -15°C dans le cockpit  et l'appréhension qui vous sert au ventre dès le décollage, la tristesse de voir le copain descendre en flammes sans pouvoir sortir de son avion. Pendant ce temps dit-il, on pavoise à Paris, on rit, on chante et personne ne pense à nous qui avons sacrifié notre jeunesse pour permettre cette libération. Bien entendu il ne considère pas que les pilotes étaient les seuls à se sacrifier au cours des presque 6 ans du conflit, mais il a raison de dire qu'ils étaient sans doute les seuls à vraiment faire face constamment tous les jours au risque d'une issue mortelle.

Livre passionnant, bouleversant comme cette scène où des pilotes Allemands viennent se rendre avec leurs avions à réaction sauf le dernier qui fait en bout de piste un cheval de bois ( tête à queue) pour ne pas livrer son avion intact; c'est le chef. Et le dialogue ensuite s'engage en français que l'officier parle quasiment parfaitement. Clostermann l’emmènera dans sa chambre pour lui permettre de prendre une douche et de se changer avec les affaires qu'il a dans sa valise.

En 2001 Flammarion a réédité le livre augmenté de documents que Clostermann a pu obtenir depuis leur déclassification ainsi sans doute que ceux qu'il avait et pour lesquels il n'avait pas jusque là le droit de publier. Il y rajoute un cours chapitre sur son action pendant la guerre d'Algérie.

Les éditions "J'ai lu" viennent à leur tour de rééditer en format de poche illustré de très nombreuses photos ce merveilleux livre sous son titre original complété par 2000.

Un livre à lire absolument par les jeunes pour prendre conscience qu'ils ont une chance inespérée de pouvoir faire un parcours sans se préoccuper de savoir s'ils seront ou non vivants demain, de pouvoir admirer ce courage que peu de nos aînés entre 1940 et 1945 ont eu en fin de compte.

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