SKORPIOS AU LOIN de Isabelle LE NOUVEL aux Bouffes Parisiens

Retour de spectacle. Que dire?

Spectacle parfait d'un bout à l'autre de ses 90 minutes devant une salle comble.

L'idée de se faire rencontrer sur le Cristina d'Onassis, deux monstres sacrés, d'un  coté Churchill de l'autre Greta Garbo avec en coulisses Maria Callas et son mari, cette dernière faisant des caprices au bar du yacht, est absolument géniale. Churchill éprouve une admiration sans limites pour l'actrice tant en tant que tel mais aussi pour sa beauté. Il ne comprend pas qu'elle ait arrêté de jouer. On assiste à une double confession qui va finir par tourner au vinaigre du fait de l'entêtement des deux personnages aux caractères si trempés.

Le texte est parfait émaillé de répliques drôles voire méchantes ou alors profondément émouvantes de la part du vieux lion au bord du tombeau et qui voudrait bien passer à la casserole Garbo!

Enfin deux acteurs au talent fou. Ludmila Mikael sociétaire honoraire de la Comédie Française du temps de sa gloire, renouvelle ici l'exploit de sa prestation dans Célimène et Le Cardinal de Jacques Rampal, il y a 25 ans et campe une Garbo à la fois envoutante, plus que séduisante et volontaire; Niels Arestrup est un Churchill plus que crédible pour la bonne raison qu'il ne commet pas l'erreur d'imiter son modèle; non seulement il n'en a pas le physique mais en plus sa voix n'a rien à voir avec le personnage réel. On trouve dans son jeu la malice du vieux fauve tel qu'il apparait par moment dans ses mémoires comme dans certains de ses discours aux moments les plus dramatiques de l'histoire qu'il a contribué à façonner.

Le spectacle se donne jusqu'au 31 décembre et ce serait une erreur pour ne pas dire une faute que de le manquer.

Et si vous voulez déjeuner ou diner avant le spectacle, allez dans les restaurant italien qui fait face au théâtre, vous vous régalerez. On devrait y envoyer l'imbécile de Darmanin, il verrait que la moyenne de prix d'un restaurant même de cette qualité est au dessous nettement des 200€ par personne!  Mais dans le fond a-t-il le palais pour pouvoir se rendre compte de la qualité d'un plat!?