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Tempi passati
12 septembre 2019

Incompétence ou comment les universitaires ne font rien pour la contrer

J'entends d'ici les hurlements de consternation de ces messieurs devant un tel titre. Et pourtant ceci est une réalité qui sévit en France depuis des lustres.

Que ce soit dans les grandes écoles ou à l'université nous sommes confrontés en permanence au monde chéri de ces messieurs les enseignants pour la théorie pour la bonne raison que dans 99% des cas ils n'ont eu aucune pratique de longue durée en milieu industriel, commercial ou financier.

Je mets de coté ces filières qui pullulent aujourd'hui et permettent aux bacheliers au rabais, promus par la toute fière Education nationale soucieuse de soit disant égalité, de parité et n'ayant comme critère de réussite à l'issue du secondaire que le nombre avoisinant les 100% de réussite au bac, doublé si possible d'un nombre croissant de mention "bien" et "très bien" ôtant toute valeur à ce genre de qualificatif.

On croit en France aujourd'hui par exemple que nombre de femmes dans une entreprise équivaut à nombre de femmes compétentes. Attendons quelques années et nous verrons les dégâts que ce genre de système de pensée provoquera sur l'économie du pays déjà fort mal en point.

On s'imagine en France être compétent pour diriger un pays à quelque niveau que ce soit, qu'avoir un diplôme littéraire sans la moindre connaissance en économie et en finance, permet de trouver des solutions à tous les problèmes auxquels est confronté notre pauvre pays qui se dirige vers l'abyme depuis près de 40 ans grâce à l'incompétence crasse de la gauche au pouvoir pratiquement quasi sans interruption.

Pour revenir à l'enseignement que ce soit dans les grandes écoles ou les universités à de TRES RARES exceptions, nous avons affaire à des professeurs dont la marotte s'appelle la recherche théorique. J'en veux pour preuve la façon dont se déroulât ma soutenance de thèse de Finances et sa préparation entre 1991 et 1996. 

Je ne nommerai pas les éminents professeurs agrégés qui siégèrent dans le jury dont mon maitre de thèse alors occupant un poste important à l'université parisienne où non seulement je soutins ma thèse, mais également j'ai enseigné en vacataire pendant 10 ans tout en travaillant dans la banque dont je faisais partie.

D'emblée mon maitre de thèse me déclara que je devais faire un travail de recherche plus ou moins théorique. Je répondis que si je devais me cantonner à ce genre de travail, je refusais de perdre mon temps. Le but de mon projet est de faire le bilan de 22 ans d'expérience professionnelle comme analyste financier dont 8 années consacrées à la conception d'un modèle de prévision avancée des risques de faillites d'entreprises. Pour moi il s'agissait de démontrer qu'une approche concrète des problèmes de gestion financière en se mettant à la place du chef d'entreprise et de son directeur financier, permettait de mettre en garde contre un risque de défaillance "anticipable" de deux à trois ans. Vouloir me faire faire appliquer à des variables de la comptabilité des méthodes probabilistes, relevait de la méconnaissance totale de la direction financière d'une entreprise pour ne pas dire de la plus totale stupidité. Il n'était pas question pour moi de me lancer dans pareille aventure.

Devant ma détermination mon maitre de thèse s'inclina et je poursuivais l'analyse des données financières d'entreprises collectées pendant les 8 dernières années sur un échantillon de 2000 sociétés de toutes tailles et de tous secteurs économiques, à l'exception des secteurs bancaires et d'assurances pour lesquels je ne possédais aucune expérience professionnelle concrète. Les données étaient retraitées pour les rendre comparables et je disposais de tous les documents financiers à la disposition de tout analyste qui se respecte. La conclusion de l'étude fut imparable: les méthodes utilisées à l'époque grâce au système d'information comptable de l'époque, permettaient de prévoir suffisamment tôt le danger pour éviter de se prendre une jolie ardoise.

A titre d'exemple, eut-on utilisé ma méthode on aurait détecté cinq ans avant sa survenance la faillite du groupe de construction de plateformes pétrolières Amrep. Contrairement à l'idée d'un des directeurs de la banque où je travaillais, le fait que le président d'une entreprise soit "d'un bon milieu", ne garantissait nullement ni qu'il le resta dans ses actes et encore moins qu'il eut les bons réflexes pour redresser à temps une entreprise quelle qu'elle soit.

Là où cette manie théoricienne se manifesta le plus, ce fut lors de la soutenance devant le jury. Le professeur de statistiques de l'établissement me fit bien entendu remarquer que je n'utilisais pas de méthodes probabilistes dans mes analyses et dans mes explications, tel autre fit remarquer en souriant que je lui fournissais grâce aux annexes un superbe échantillon de documents pour ses étudiants.

Là où la soutenance failli tourner au vinaigre, arriva avec le dernier des membres du jury qui visiblement spécialiste de la forme, s'attaqua en premier à la taille de ma bibliographie! 

"Vous ne citez monsieur que 48 ouvrages dans votre travail, c'est bien peu; par exemple vous ne parlez pas de mon article du temps, publié dans telle revue"...

Partagé entre l'agacement devant pareille sottise et prétention, je réfrénais tant bien que mal un sourire pour répondre que je ne citais dans ma bibliographie que les ouvrages que j'avais lu. Eclats de rire et légers applaudissements dans la salle où se déroulait la soutenance, sourire des autres membres du jury et figure déconfite de mon opposant à qui ajoutais-je, "que je serai ravi de lire son article s'il m'en donnait les références".

Il continua néanmoins d'un air pincé une série de critiques toutes aussi théoriques pour ne pas dire fumeuses les unes que les autres, concluant sottement et le nommant, que l'établissement où je travaillais ne faisait donc pas de crédit; monumentale erreur de comportement, car jamais dans ce genre d'exercice on ne doit se permettre de parler ou mentionner le lieu où travail le candidat; il est là intuitu personae même s'il a demandé l'autorisation à son employeur de faire un pareil travail en utilisant des données qui lui sont liées et qu'ils rendra totalement anonymes pour respecter à la lettre le secret professionnel.

Je ne réagissais pas à ces propos peu aimables pour ne pas dire grossiers et insultants, quand enfin il arriva à la conclusion de sa critique sur un ton doucereux et méprisant, disant:

"En fin de compte, monsieur, vous faites partie de ces analystes à la recherche du Graal"!

Là, il venait de commettre un impair de première grandeur en s'adressant ainsi à un amoureux des œuvres de Richard Wagner. Je notais fébrilement sur une feuille de papier "Parsifal", et dans la foulée lui lançait méprisant et souriant: "Je ne suis pas à la recherche du Graal monsieur le professeur, pour la bonne raison que je ne me prends pas pour Parsifal".

Devant la tournure des événements qui avaient déclenché rires non seulement de la salle mais même des autres membres du jury plongeant leurs têtes dans leurs dossiers secoués par l'hilarité, mon maitre de thèse qui présidait comme il se doit le jury, mis fin à la soutenance et le jury se retira pour délibérer sur mon sort. Inutile de dire que je présageais le pire, ce qui ne fut pas le cas.

Pour achever l'anecdote, la banque m'offrit le soir un cocktail  dans ses salons où tapis persans et meubles et toiles signées faisaient partie du décor. Le professeur arriva quelque peu triomphant me brandissant son article! Mon adjoint pris alors par les épaules de façon quelque peu familière l'intéressé et d'un geste large montrant le décor lui dit souriant: "Rassuré monsieur le professeur sur les capacités de crédit de la banque?"...Mon adversaire quitta les lieux sur le champ.

Voilà où mène ce principe cher aux universitaires, qui vous disent le plus sérieusement du monde, comme un de mes profs à l'IAE de Nice en 1968: " Nous ne sommes pas là pour vous préparer à intégrer une activité professionnelle"!

Non, cent fois NON! L'enseignement supérieur A L'OBLIGATION DE FAIRE EN SORTE QUE L'ENSEIGNEMENT QU'IL DISPENSE PERMETTE A L'ETUDIANT D'AVOIR TOUTES LES DONNEES DE CONNAISSANCE LUI PERMETTANT D'ETRE LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE PRODUCTIF DANS LA PROFESSION QU'IL EXERCERA. LA PRATIQUE VIENDRA COMPLETER SES CONNAISSANCES.

L'Entreprise, si elle a l'obligation de faire en sorte que ces compétences ne s'étiolent pas avec le temps, par une formation continue qui devrait être OBLIGATOIRE, n'a pas le temps de se transformer en professeur de faculté ou de grande école.

ELLE EST LA POUR FAIRE DES PROFITS QUE CELA PLAISE OU NON A LA GAUCHE FRANCAISE QUI SE COMPLAIT DEPUIS DES LUSTRES A DEVALORISER CEUX QUI FONT DES PROFITS EN LES ASSIMILANT QUASIMENT A DES COUPABLES.

Temps que ce type de comportements ne sera pas mis à bas, notre pays sera dirigé par ces littéraires, qui ne veulent surtout pas prendre de responsabilités, refusent la sélection, s'imaginent que tout les individus  sont égaux par constitution et disposent des moyens intellectuels, sans parler de vivre dans un environnement propice à faire des études supérieures au détriment par exemple de métiers techniques ou manuels moins exigeant, apparemment, en termes de connaissances. La compétence n'est pas une qualité innée chez l'individu, elle s'acquière avec l'expérience mais aussi nécessite un environnement intellectuel et une structure mentale propice à l'acquérir dans certains domaines.

Un menuisier est aussi méritant qu'un chef d'entreprise, cela ne veut pas dire que ce dernier doive être considéré avec mépris, comme si gagner bien sa vie était un crime passible de la correctionnelle.

L'université, les grandes écoles, devraient aussi enseigner, si tant est que cela s'apprenne, à avoir le gout du risque, la capacité de se remettre en question, quitte à faire un virage à 180° lorsqu'on fait face à une situation à l'évidence sans issue. Les tentatives à répétitions de redressements d'entreprises dans des secteurs condamnés ressortent de la dilapidation de l'argent du contribuable alors que leur fermeture associée à un véritable travail de formation pour aider les employés à retrouver un emploi, devrait être une OBLIGATION de tous les secteurs économiques sous l'impulsion des dirigeants du pays.

Mais cela implique de revoir totalement le système des pôles emplois en commençant par éliminer des postes occupés des individus sans avenir, venus trouver une bonne planque et totalement incapables de conseiller le moindre chômeur.

Mais cela pourrait faire à soit seul, l'objet d'un autre article. 

 

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