Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Tempi passati
22 mai 2015

Les Rougon Macquart d'Emile Zola

Je vais en choquer plus d'un par le jugement que je vais faire de cette série de 20 romans dont je viens d'achever le 14eme, La Terre.

J'ai décidé d'en arrêter la lecture car cette œuvre me plonge dans un sentiment de dégout et de profond mépris pour un écrivain qui littéralement se repait dans le plaisir de peindre d'un roman à l'autre des monstres, dans la violence sans parler du nombre incroyable de fautes de Français.

Comment un homme dont le père ingénieur avait de la classe, un mère attentionnée et courageuse dans l'adversité, ayant eu la chance de côtoyer des êtres exceptionnels comme les grands peintres de son temps, en particulier Paul Cézanne, a-t-il pu tomber si bas. Oh je sais bien on doit admirer le courage d'affronter l'establishment et l'antisémitisme de l'époque lors du procès de Dreyfus et de ce point de vue l'homme a eu une incroyable force de caractère que peu ont eu quelques 50 ans plus tard..

Mais c'est ici de l'écrivain qu'il es question, du romancier et l'un ne peut excuser l'autre face du caractère qui laisse littéralement transparaitre un curieux problème que je qualifierai de psychique. Il me fait penser au gout actuel pour la violence au cinéma et à la télévision. Pas plus tard qu'avant hier j'écoutais un jeune homme parler à des amis du dernier film vu au cinéma en 3D et qui me laissa stupéfait. Il disait en résumé ceci, je n'ai pas entendu le titre du film: "C'est vachement gore, c'est superbe et faut le voir en 3D sinon on ne doit pas avoir la sensation du sang qui vous gicle à la figure!"!

La Terre nous donne exactement le même reflet que cette conversation démente. Au fur et à mesure des quelques 400 pages du roman on sombre progressivement dans la monstruosité. Entre les gamins de moins de 15 ans, filles et garçons qui s'envoient en l'air sans la moindre conscience de leur débauche, les familles se déchirant pour un partage , on aboutit au crimes crapuleux pour posséder des titres ou un bout de terre. C'est la sœur qui tue sa sœur sans hésiter, son mari complice qui se tait, puis le reste de la famille réuni autour du corps et qui a compris qui à son tour devient complice par son silence et cela va jusqu'au mari qui ne dit rien alors qu'il vient de deviner qui est le coupable; mais non content de ce crime pour se débarrasser du vieux chef de famille quasiment infirme et posséder ses titres découverts par hasard, les deux criminels étouffent dans son sommeil le père, et pour qu'aucunes traces du crime ne se voient le brûlent dans son lit; entre temps un peu plus loin un troisième crime est commis doublé d'un acte incendiaire par vengeance de l'amant délaissé et meurtrier.

Ne parlons pas des détails sordides ou scatologiques.

Jusqu'à Gervaise, voire Germinal on peut encore accepter les descriptions de ce qui se passe dans le monde de la finance, de la bourgoisie et des salariés exploités de façon scandaleuse à l'époque et ceci dura bien au delà qe la fin de l'Empire. Mais à partir de l'Œuvre l'on sombre dans le voyeurisme le plus répugnant.

C'est à croire que selon Zola toute la société française était faite à l'époque de gens sans fois ni lois. Quel mépris pour le paysan de l'époque dont il donne un portrait où pas un seul personnage ne peut racheter l'autre.

D'ailleurs dans sa vie privée dans le fond, Zola donne l'exemple du mépris total de la femme et de l'amitié avec sa double vie et son mensonge, son hypocrisie totale comme le montre Henri Troyat dans sa biographie parue dans les années 90. Zola ne va-t-il pas non seulement jusqu'à installer sa maitresse en face de sa maison à Mèdan. Il pousse l'abjection et le peu de respect de son épouse, de ses amis jusqu'à demander d'aller faire la déclaration de naissance d'un de ses enfants adultérins, à l'un de ses amis intimes histoire de ne pas remettre un voyage avec son épouse pour ne pas dévoiler sa liaison avec son ancienne bonne!

Je n'appelle pas cela du roman naturaliste mais un véritable torchon d'un esprit dérangé. A aucun moment on observe un point positif permettant d'admirer un des personnages ce qui justement permettrait même dans un certain nombre de situations de les rendre crédibles.

Zola ressort pour moi de cette œuvre particulièrement amoindri en dépit de son acte ultérieur Parfaitement méprisable et sans la moindre circonstance atténuante.

Tant pis si je choque par cette analyse, je n'irai surement pas faire dans littérairement correct.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité