Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Tempi passati
4 juillet 2015

Requiem de Brahms à Radio France

En nage dans un métro sans air conditionné voilà le pensum que nous impose la RATP en plein XXIe siècle lorsqu'on veut aller au spectacle. Donc ce soir 20h dans le grand auditorium de RF pour entendre le National dirigé par Gatti et les chœurs de la maison ainsi que deux solistes.

auditorium_2


1/La salle: vraiment une réussite sur le plan architectural et l'emploi des couleurs fauves. Enfin une salle où l'on se sent au spectacle et non pas à l'Hosto (suivez mon regard vers les 15/20!).
On y est aussi bien assis. Pas le dos cassé ou les fesses en miettes après 20' d'écoute à se tortiller pour trouver une position. Les marches bien balisées et un sol non glissant comme la patinoire de Bastille et si j'en crois le nombre d'accidents, celles de la soit disant philharmonie!

2/ l'acoustique: nous étions placés au rang H, bloc central, en bout de rang, coté cour, places 12 et 14. Ici il semble
qu'on ait fait comprendre aux ouvreuses que placer des spectateurs c'était les accompagner avec le sourire
et un gentil mot jusqu'à leur fauteuil. Monsieur Lissner devrait venir prendre des cours et organiser un stage de formation pour son personnel désinvolte tant à Bastille qu'à Garnier!
D'où nous étions on n'était ni trop haut ni trop bas avec une vue parfaite de tout l'orchestre et des choristes.
Un équilibre parfait sur le plan sonore de tous les pupitres, même si quand même un peu loin des 1er et 2e violons.
Mais c'est là la preuve que l'acoustique est réussie, on les entendait sans problème et les jeux de balance des instruments de la partition étaient parfaitement sensibles.
Je demeure farouchement opposé aux places derrière ou sur les cotés de l'orchestre aberration totale et inepte promue par Karajan histoire de s'en mettre plein les fouilles en se fichant éperdument des spectateurs. Quand je vais au cinéma je ne regarde pas le film de derrière l'écran, idem au concert; Un orchestre s'écoute de face à une distance suffisante sans être trop loin pour avoir une vue d'ensemble
des pupitres qui sont dans 99% des cas disposés comme les touches d'un clavier inversé. Se prendre dans les oreilles les cors et les percussions parce qu'on est derrière l'orchestre c'est grotesque et anti  musical.

3/L’œuvre: le requiem de Brahms est une de mes oeuvres chorales préférées. On est loin des effets tonitruants de Berlioz ou de Verdi, même si j'aime aussi ces deux œuvres. Mais ici cela vous prend aux tripes. Dommage que Gatti ait dirigé le tuba mirum cent fois trop vite. Cela diminuait de façon notoire son effet marche funèbre avec le contrepoint des timbales par rapport au phrasé du chœur.
Cotés solistes, Mme Annette Dasch soprano, aurait mieux de céder la place à une consœur ayant au moins la possibilité de donner des aiguës qui ne détonnent pas! Elle va chanter Elsa à Bayreuth cet été! mama mia! ce doit être encore une trouvaille des sœurs Wagner; qui sait Elsa en bikini sur une plage des Bahamas, on a bien mis Wotan chez Texaco! Heureusement son intervention ne dure pas plus de 5 à 6 minutes; cela lui a laissé le temps d'afficher un sourire stupide vers le premier rang devant elle et de regarder de temps en temps comment était la salle. Vachement concentrée la meuf!
Monsieur Peter Mattei , sans partition, baryton, nous a donné une superbe interprétation de ces deux interventions au cours de la partition, il vivait son texte qui n'a rien de bien réjouissant.
Les chœurs, sublimes, équilibrés sans fausses notes, aussi parfaits dans les forte que dans les pianissimo.
Enfin l'orchestre excellent, merveilleusement dirigé par Daniele Gatti qui clôturait ce soir son avant dernière saison à la tête du National avant de rejoindre en septembre 2016 le Concertgebouw d'Amsterdam  poursuivant une carrière qui par petits pas le met au niveau des grands chefs qui ne font pas de l’esbroufe au pupitre en se contorsionnant pour donner l'illusion qu'ils existent. C'est sobre, çà ne distrait
pas et les musiciens semblent réussir à comprendre ce qu'il veut! 

En une phrase: une excellente soirée et si dans l'avenir le programme n'est pas trop conventionnel on y retournera sans problème.                     

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité