Vision prémonitoire...

"....Le téléphone complété par le téléphote, encore une conquête de notre époque. Si, depuis tant d’années, on transmet la parole par des courants électriques, c’est d’hier seulement que l’on peut aussi transmettre l’image. Précieuse découverte, dont Francis Bennett, ce matin-là, ne fut pas le dernier à bénir l’inventeur, lorsqu’il aperçut sa femme, reproduite dans un miroir téléphotique, malgré l’énorme distance qui l’en séparait. ...."

Ceci ne vous rappelle pas quelqu'invention utilisée de nos jours? Allons, un petit effort!  Mais oui vous avez deviné, c'est de Skype qu'il s'agit. Oui mais qui en a eu l'idée? HA!HA! Encore une devinette et pourtant facile celle là à trouver. Non ? Alors il va falloir réviser vos classiques:

Le titre: La journée d'un journaliste américain, en 2889

L'auteur ou plutôt les auteurs: Michel Verne fils de Jules Verne qui en traduisit la première version publiée en 1889  dans la revue américaine "The Forum".

Une fois de plus les Verne nous font partager leur talent de visionnaire. Ce qui peut paraître une petite nouvelle dans le fond sans grande importance , l'est beaucoup plus que l'on ne peut penser. 

Jules Verne sous le couvert de la science fiction et de la fantaisie, fait un bilan de ce que peut devenir la civilisation du futur aux mains des magnats de la finance et encore plus extraordinaire des médias. Francis Benett magnat de la presse de sa nouvelle tient dans sa main non seulement les moyens sophistiqués de la presse, mais aussi les dirigeants du monde entier qui viennent le consulter pour prendre des décisions majeures dans leur politique nationale et internationale.

Il s'est passé 29 ans depuis l'écriture du "Pais au XXe siècle" dont le manuscript ne sera retrouvé qu'en 1994.  Quand il le présenta à Hetzel, L'éditeur  le refuse sous prétexte qu'il nuirait à la réputation de l'auteur. Il ajoute : « On ne croira pas aujourd'hui à vos prophéties. » Jules Verne, alors jeune auteur, suit les conseils de Hetzel et abandonne le projet. Et pourtant...

Ce qui fait non seulement la justesse de l'analyse de ce deuxième plongeon dans le futur de l'humanité, c'est la préscience de la main mise sur les affaires mondiales des magnats de la presse. Jules Verne qui traduisit la nouvelle et en écrivit certaines parties, termine par un clin d'oeil son ouvrage:

"...[nous sommes dans la chambre de Francis Bennett acompagné de son médecin, le docteur Sam]..le docteur le conseilla de prendre un bain avant de se coucher.

-Vous avez raison docteur, cela me reposera

-Tout à fait monsieur Bennett et si vous le voulez je vais commander en sortant

-C'est inutile docteur, il y a toujours un bain préparé dans l'hôtel et je n'ai même pas l'ennui d'aller le prendre hors de ma chambre. Tenez rien qu'en touchant ce bouton, la baignoire va se mettre en mouvement et vous la verrez se présenter toute seule avec de l'eau à la température de trente sept degrés!

Francis Bennett venait de presser le bouton. Un bruit sourd naissait, s'enflait, grandissait...Puis une des portes s'ouvrit et la baignoire apparut, glissant sur ses rails...

Ciel! Tandis que le docteur Sam se voile la face, de petit cris de pudeur effarouchée s'échappent de la baignoire...

Arrivée depuis une demi haure à l'hôtel [ de Paris par le Tube trans océanique à plus de 1000kms à l'heure!!!] Mrs Bennett était dedans...

Le lendemain 26 Juillet 2889 le directeur du Earth Herald recommençait se tournée de 20kms à travers ses bureaux..."