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Tempi passati
27 juillet 2021

Haussmann,Georges Eugène, Préfet de la Seine par Nicolas Chaudun chez Actes Sud

Nicolas Chaudun est un éditeur d’art, documentariste et écrivain et a signé en 2000 “Haussmann au crible”, le livre commenté ici est la réédition en 2009 publié chez Actes Sud en format de poche du précèdent ouvrage augmenté des recherches et documents trouvés depuis. L’auteur intervient régulièrement dans l’émission « Historiquement Show » de la chaine HistoireTV.
C’est la lecture de la biographie d’Offenbach qui m’amène à plonger dans l’histoire du second empire que j’ai peu abordée jusqu’ici.
Le livre de Chaudun traite la biographie du Préfet de la Seine en dix chapitres chacun se polarisant sur un aspect de la personnalité ou de l’activité du célèbre Baron : l’homme , la faveur, la fonction, la ville, la méthode, les travaux, les vices de la ville, le tribunal des artistes, les mécomptes, la retraite forcée.
Il s’appuie sur « Ses mémoires » republiées plusieurs fois en particulier l’édition critique établie par Françoise Choay et publiée en 2000.
Chaudun a un style claire, concis, souvent imagé et son livre se lit sans problème. Le sujet est évidemment passionnant étant donnée la marque indélébile qu’à laissé par son action Georges Eugène Haussmann sur Paris et sa proche banlieue. Le personnage a déchainé ses opposants et ceux de Napoléon III et du second empire.
Chaudun visiblement ne porte pas le célèbre préfet dans son cœur et malgré plusieurs passages où l’auteur reconnait les mérites de certaines de ses actions, l’impression retirée de son jugement est plutôt négative. Mensonges et omissions multiples dans ses mémoires selon le biographe, c’est possible, mais la Commune et la guerre de 70 sont passées par là , l’incendie de l’Hôtel de ville a entrainé la perte de nombreux documents, les deux guerres mondiales ont sans doute eu aussi des effets négatifs, sans parler des témoignages aussi bien des partisans que des opposants, Emile Ollivier le limogera en 1870 peu avant le début des hostilités avec la Prusse. Ce qui n’empêchera pas la Troisième République de poursuivre les travaux inachevés…
Il est donc difficile de faire le tri entre le vrai et le faux voire la calomnie voire diffamation pure et simple ; Hugo, Gautier et d’autres artistes le haïssaient comme ils haïssaient l’empereur et son régime.
Quelle que fut la façon dont il transformât la capitale, la grande qualité d’Haussmann est son extraordinaire sens de l’organisation ; et dans le fond c’est bien là l’essentiel ; depuis des lustres de nombreuses études se prononçaient en faveur d’un réaménagement en profondeur de la ville, mais aucun ne mit en pratique les conseils souvent éclairés qui étaient donnés. Paris était un lieu propre à toutes les épidémies comme l’explique très bien Nicolas Chaudun dans le livre. Haussmann a mis en pratique les conseils en particulier de la commission Siméon formée à la demande de Napoléon III, même s’il s’en est attribué les idées, et a trouvé les financements nécessaires à ce gigantesque chantier. On lui reproche ses méthodes pour le moins brutales, mais l’on sait que dans notre pays toutes idées nouvelles rencontrent l’opposition de principe de la population, nous le voyons actuellement avec les mesures sanitaires destinées à combattre la pandémie qui reprend de plus belle. Ce n’est que bien tardivement qu’on reconnait la justesse des mesures prises. Dans le fond Haussman a appliqué le principe que nos compatriotes ne veulent pas accepter : En économie comme en affaire, on ne peut pas faire dans le sentiment !
Haussmann a fait école bien au-delà de nos frontières preuves que ces idées n’étaient pas si mauvaises. Je reviendrai sur cette figure majeure de notre histoire, une fois lues les quelques 1200 pages de ses mémoires. En attendant je commence une biographie de Napoléon III. A suivre….

 

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