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Tempi passati
10 juillet 2015

Adriana Lecouvreur de Cilea à l'Opéra de Paris

Cet opéra de Ciléa créé en 1902 est apparu sur la scène de Garnier en 1993 pour retomber dans l'oubli bien injustement car on lui a préféré les élucubrations de Monsieur Olivier Py et autres metteurs en scène d'une nullité crasse dont le seul talent consiste à dénaturer toutes les œuvres qui passent entre leurs mains. 

Or voici qu'en cette première année Lissner ce chef d'œuvre vériste revient à l'opéra Bastille pour une série de représentations avant que la grande boutique ne ferme ses portes jusqu'à septembre prochain. Que l'on ne s'y trompe pas Monsieur Lissner n'a pas à s'en attribuer le choix car une série de représentations se décident plusieurs années à l'avance ne fut-ce que pour décider des engagements des premiers rôles. C'est donc très certainement Nicolas Joêl qui fit ce choix particulièrement réussi.

Dans une superbe et intelligente mise en scène de David McVicar, des décors de Charles Edwards et des costumes de Brigitte Reiffenstuel, sont réunis des interprètes de premier plan;

Marcello Alvarez campe le rôle de Maurice de Saxe le tombeur de ces dames, sans scrupules et tout de même quelque peu idéalisé par le livret de Arturo Colauti,

Raul Gimenez celui de l'abbé de Chazeuil

Alessandro Corbelli est un superbe Michonnet, le régisseur de la Comédie Française amoureux de la belle Adrienne

Et en alternance Angela Gheorghiu et Svetla Vassilieva interprètent le rôle titre.

Ce soir c'était la seconde qui chantait et comme Angela ne m'impressionne guère pas plus que son célèbre époux, j'étais heureux de découvrir la cantatrice bulgare. Superbe voix, et surtout excellente tragédienne.

Il y a toujours quelque chose d'attachant dans un ouvrage traitant du théâtre et mettant celui ci dans le théâtre. Le décorateur ici, pour cette coproduction Anglo-Hispano-Austro-Américaine, nous plonge littéralement dans cet univers. Coté cour et jardin la scène est occupée par des portants de décors vus de dos; au centre sur un plateau tournant se trouve la cage de scène de la comédie française du début du XVIIIeme siècle. Elle servira également de théâtre privé lors du troisième acte dans la résidence du Prince de Bouillon époux de la rivale de la comédienne. Ici pas de transposition oiseuse vers le XXe ou XXIe siècle. L'histoire nous est conté en costumes et décors d'époque. Il en résulte des très beaux contrastes de couleurs entre les costumes de cour chatoyant et le coté vétuste d'un théâtre construit en bois brut vu des coulisses.

Un véritable sans faute tant du point de vu scénique que par des interprètes au plus haut niveau et au meilleur de leur forme ce qui leur valu de longs rappels scandés par un public conquis et qui écouta cette œuvre dans un silence total, respectant jusqu'à la dernière note le déroulement de chacun des 4 actes.

Une merveilleuse soirée que l'on aimerait voir se répéter plus souvent afin de mettre un terme aux productions délirantes de certains qui ne satisfont que les snobs de l'Arop et tous les parasites qui ne paient jamais leurs places, journalistes en tête.

 Si vous êtes en mesure de venir à Paris, je pense qu'il y a encore des places sur la bourse aux billets du site de l'opéra. J'ai eu la chance d'en avoir deux il y a 8 jours revendus par un spectateur. Un tarif optima diminué de 30% et le vendeur eut la délicatesse de m'offrir le bon d'achat du programme qu'il avait prépayé. Ce genre d'attention est à souligner car elle est assez rare. Qu'il en soit remercié ici si d'aventure il tombait sur mon blog.

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