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Tempi passati
12 février 2022

Le loup des Cordeliers, Le Mystère de la main rouge et cette année L’assassin de la rue Voltaire de Henri Loevenbruck

Voici de quoi remplir quelques heures de détente. La série des Gabriel Joly est une suite de trois romans policiers dont l’action se déroule dans le Paris des débuts de la Révolution pendant les quelques jours précédent la prise de la Bastille et peu après la nuit du 4 Aout 1789.

L’auteur Henri Loevenbruck est une sorte de touche à tout qui outre l’écriture allant du roman fantastique au livre orienté, est aussi chanteur et compositeur.

Dans l’ordre de leur parution, Le loup des Cordeliers, Le Mystère de la main rouge et cette année L’assassin de la rue Voltaire, nous suivons les aventures du journaliste-imprimeur Gabriel Joly et de ses amis Danton, Théroigne de Méricourt et du pirate Recif ainsi que Camille Desmoulins enquêtant sur des meurtres commis pendant les événements qui secouent la capitale et avant coureur des excès sanguinaires des années suivantes.

Loevenbruck a sans aucun doute un talent de conteur et sait nous tenir en haleine tout au long de chacun des trois romans. De là comme certains critiques à le comparer à Alexandre Dumas, il ne faut pas exagérer. Ce qui fait l’originalité de Dumas dans ses romans c’est cette capacité à faire du lecteur le complice de l’auteur. Dumas fait du lecteur son confident, son compagnon de route. Le style « Dumas » est inimitable, heureusement ! C’est ce qui en fait tout le charme.

Loevenbruck se rapproche plutôt de la façon de raconter une histoire comme le fit Jean-François Parot dans sa série des Nicolas Le FLoch. Mais là encore il lui manque ce style linguistique que seule les générations adultes d’avant 1968 pouvaient avoir grâce à un enseignement littéraire autrement plus riche que celui qui suivit les événements de Mai et dont aujourd’hui on paie la facture avec une jeunesse incapable de s’exprimer dans un français de qualité sinon en raccourcis SMS et franglais à outrance. Monsieur Loevenbruck né en 1972 est une des victimes de la dégringolade de la culture de ce pays et on ne peut pas lui en vouloir. On ne trouve pas dans son récit le style du parler du XVIIIe siècle finissant comme savait si bien le faire Parot dans ses romans.

Mais cela n’ôte en rien l’intérêt de ces trois ouvrages et tout particulièrement celui du dernier publié, construit comme une véritable tragédie classique respectant presque totalement la règle des trois unités :
Unité de temps sur quasiment 24 heures pour les trois quarts de l’intrigue,
Unité de lieu : celle-ci se déroulant en majeure partie dans la nouvelle salle de la Comédie Française qui deviendra l’Odéon,
Unité d’action : comment Gabriel réussira-t-il à démasquer l’assassin des comédiens et employés du théâtre ?

L’auteur nous fait parcourir tous les recoins du théâtre, plusieurs plans permettent au lecteur de se retrouver dans ce dédale de couloirs et pièces, sur le plan historique les livres sont fort bien documentés et la plupart des protagonistes majeurs des trois livres sont des personnages réels. L’auteur prend d’ailleurs le soin de signaler ceux des personnages clés qui sont issus de son imagination.

En conclusion une lecture très agréable et distrayante qui prend en quelque sorte la relève de celle des Nicolas Le Floch de Jean-François Parot venue à son terme du fait de la disparition de son auteur en 2018. Peut-être que ce dernier à suggéré à à Henri Loevenbruck l’idée de reprendre le flambeau par delà la tombe…A suivre !

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