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Tempi passati
29 juillet 2014

Hernani au Théâtre Français

Petit préalable en passant, je reporte ici certains de mes articles publiés dans mon ancien blog que j'ai abandonné devant la lamentable maintenance et l'absence de réactions à toutes réclamations. Attendre 3 minutes l'affichage d'une page dépasse l'imagination!

La comédie française devrait être une fois pour toutes fermée, Mme Mayette et sa clique mise au chômage sans indemnités! Eric Ruff prend sa succession, Inch Allah peut-être qu'un changement interviendra bien que dans le climat culturel actuel je sois particulièrement sceptique, ou dois-je écrire sKeptique pour imiter un des personnages de Feydeau dans le Fil à la patte!

Ce Hernani une fois de plus est mis en pièce par un metteur en scène qui se croit autorisé à revoir la didascalie de Victor Hugo.

Je prends la brochure de la pièce et je trouve 24 rôles plus une énorme figuration prévue par ce crétin de Hugo qui décidément ne sait pas écrire une pièce.

Au Colombier nous n'avons plus que 8 personnages. D'après Monsieur Nicolas Lormeau qui se croit beaucoup plus intelligent, tout le reste n'est que fatras inutile! De décor : rien! Ca permet de faire des économies. Thierry Hancisse au HP nous distille la description du décor. Voilà à quoi est réduit de façon méprisable un des grands sociétaires des années 70-80!

J'imagine que Lormeau mettrait en scène Aida sans le défilé du 2e acte et la célèbre marche et ferait figurer l'armée victorieuse de Radamés avec un seul malheureux archer tout seul sur l'immense plateau de Bastille!

Lormeau ne veut pas comprendre que le théâtre romantique du XIXe siècle est un théâtre à grand spectacle avec machines etc comme au temps de Louis XIV, ce qui n’empêche pas contrairement à ce qu'il prétend, d'avoir une analyse profonde voire intimiste des sentiments des personnages principaux. Nous sommes au XIXe siècle en plein décors en trompe l'oeil à la Ciceri on va bientôt aborder le décor construit du XXe siècle. Si Lormeau ne veut pas jouer le jeu et/ou n'a pas les moyens financiers pour se faire, alors il ne doit pas monter ce genre de pièces. C'est sans appel. En un mot il oublie que Victor Hugo est le Cecil B de Mille du XIXé siècle que cela lui plaise ou non!

Ici il change la disposition de la salle mettant les acteurs au milieu des spectateurs. Gradins en fond de scène et plateau qui comme au théâtre de la ville pour le dernier Shakespeare, résonne à souhait à chaque  déplacement d'acteur faisant un tapage assourdissant. Et CA SE DEPLACE CA MADAME!
Ca court on ne sait pas pourquoi, ça gesticule on ne sait pas pourquoi, ça hurle aussi et ils ont du coffre les petits! Mais de nuances ? RIEN!


Mme Jennifer Decker joue les Dona Sol enfant, toute en minauderies  et sourire bébêtes, on a envie de l'attraper et de lui flanquer la raclée de sa vie! 

Monsieur Félicien Juttner, aka Hernani a l'air de ne jamais avoir vu de douche de sa vie. Se rend-il un instant compte que ce personnage est un noble qui doit avoir de l'allure, de la prestance; ce n'est pas  parce qu'il se dit bandit au premier acte qu'il doit en avoir la dégaine style SDF!

Le seul a avoir un certain port de tête est Bruno Raffaelli dans le rôle de Don Ruy Gomez de Silva.

Et comme il faut faire vrai on s'envoie entre valets et duègne des pelles à la pelle! Faut du sexe ma chère sinon ça fait pas bander le public!

Voilà la façon dont a été massacrée ce chef d’œuvre. Je conseille à qui veut vraiment savoir ce que doit être cette pièce, d'acheter la version du Français de 1975 avec la distribution suivante:

  • Jacques Toja : Don Ricardo
  • François Beaulieu : Hernani
  • Marco-Béhar : Don Gil Tellez Giron
  • Marcel Tristani : Le Duc de Gotha
  • Nicolas Silberg : Don Carlos
  • Jean-François Rémi : Don Ruy Gomez de Silva
  • Raymond Acquaviva : Don Sancho
  • Philippe Rondest : Don Garci Suarez
  • Patrice Kerbrat : Le Montagnard, un conjuré
  • Philippe Etesse : Don Matias
  • Geneviève Casile : Doña Sol de Silva
  • Aline Bertrand : Doña Josefa Duarte

Rien que pour voir la fameuse scène entre François Beaulieu et Casile aux voix divines, aux dictions somptueuses dans le fameux vers "vous êtes mon lion superbe et généreux" et en voici un extrait qui donne le frisson tant il est bouleversant et tant sans mot dire, Casile fait passer le drame.
Cela s'appelle du théâtre.

J'ai commis l'impair de vouloir donner encore une chance à une troupe qui n'a plus de mise, ni le droit de porter le nom de Théâtre Français. Ils ont trahi Molière et ses successeurs et trahissent chaque soir les auteurs qu'ils ont la prétention de vouloir jouer. Exemple patent du mépris des comédiens pour ce lieu, Monsieur Lormeau entré en 1996 dans la troupe n'est devenu sociétaire que cette année ce qui montre qu'il ne voulait pas se lier à la troupe et se réservait à tous moments la possibilité de la quitter! En 18 ans il est apparu dans 23 spectacles! Cela n'a pas dû trop le fatiguer! Peut-être qu'avant de jouer au metteur en scène de pacotille, il ferait bien de réviser ses classiques de fond en comble. Il peut trouver au foyer les échanges de lettres de Jacques Copeau et Louis Jouvet sur le théâtre et les lire ne lui fera aucun mal.

J'allais oublier le comble du comble à la fin de la représentation:

Le couplet filandreux de ces messieurs-dames sur les intermittents du spectacle pauvres victimes incomprises et exploitées! Avoir l'audace de se qualifier d'intermittents alors qu'on est SALARIES de la comédie Française, payés chaque mois sans le moindre risque de perdre son job sauf si l'on ne donne pas satisfaction comme dans toute entreprise qui se respecte, alors qu'en plus nombre d'entre eux courent le cacheton au cinéma, en faisant des mises en scène grassement payées à l'Opéra de Paris! ex: Eric Ruf, Podalydès et bien d'autres de la troupe tant pensionnaires que sociétaires! Je ne leur nie pas ce talent dans ce genre et j'ai apprécié les productions données à l'opéra par certain. Mais enfin de deux choses l'une ou l'on est le "SOCIETAIRE" d'une troupe et d'un théâtre et l'on accorde l'exclusivité de son temps de travail à sa maison, ou bien on quitte la troupe et se fait inviter comme ancien quand l'occasion se présente. Cette attitude me rappelle celle des musiciens de l'Opéra de Paris qui un temps avaient l'audace d'être présents aux répétitions et couraient en ville les concerts le soir de la générale avec un chef éberlué de voir qu'il avait devant lui un orchestre dont une bonne partie des pupitres n'avait pas répété avec lui!

Conscience professionnelle où vas-tu....?

Cela défie l'arrogance!

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