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Tempi passati
31 octobre 2019

Spies in the sky de Taylor Downing

Un des aspects peu souvent abordé est celui de l'espionnage aérien.

Taylor Browning, professeur de l'Imperial War Museum et longtemps directeur de la chaîne télévisée Flashback où il produit plus de deux cents documentaires dont de nombreux films traitant de sujets historiques, consacre un nouvel ouvrage à ce sujet.

Dès la première guerre mondiale et l'avènement de l'aéronautique dans le conflit, les britanniques ont perçu l'intérêt de la reconnaissance aérienne à des fins militaires. La fin du conflit et le développement d'une mentalité pacifiste exacerbée dans la période qui suivi le carnage de 1914-1918, fit tomber dans l'oublie  les connaissances acquises.

A l'aube de la seconde guerre mondiale, le sujet redevint à l'ordre du jour. Les britanniques et dans une moindre mesure l'Allemagne Nazie remirent en place des équipes de volontaires pour reprendre ce sujet.

Tout était à refaire: méthodes et matériels aériens performants permettant de photographier d'aussi haut que possible les zones militarisés ou les infrastructures industrielles et de communications permettant aux unités combattantes d'avoir le dessus sur l'ennemi.

Il fallait ensuite posséder voire créer de toutes pièces les matériel permettant de décrypter et d’interpréter les clichés ramenés par les pilotes.

Ces derniers étaient engagés dans de véritables missions suicides dans la mesure où pour alléger le poids des avions, Spitfire puis Mosquito, on les avait purement et simplement débarrassé de toutes armes leur permettant de se défendre en cas d'attaques aériennes.  Cela permettait aussi de leur donner des réservoirs supplémentaires garant de missions plus longues en vol allant jusqu'à plus de cinq heures d'autonomie. Enfin on devait compte du matériel photographique qui remplaçait les mitrailleuses et était loin des progrès acquis en matière de miniaturisation que nous connaissons aujourd'hui sans parler de l'utilisation du numérique.

C'est à Danesfield House près de Medmenham que fut basée la principale unité de reconnaissance aérienne britannique pendant la seconde guerre mondiale.

Dans son livre l'auteur nous détaille par le menu l'évolution , l'ingéniosité mais aussi le courage de ces pilotes et de ces hommes mais de ces femmes engagés dans ce travail exigeant patience, disponibilité 24h sur 24 et qui dans bien des cas  ont joué un rôle déterminant dans l'évolution du conflit et son résultat final.

Ils sont souvent dû lutter contre les conservatisme et le scepticisme des chefs d'Etat Major; le plus patent qui coûta la vie à de nombreux combattant fut celui qui marquât l'opération Market Garden en 1944. Montgomery refusa de prendre en compte l'avertissement qu'un des lieux de largage de combattant se trouverait en pleine ligne de mire d'une unité de panzer en maintenance dans un bois à quelques mètres de là. On alla jusqu'à conseiller ou plutôt mettre en permission forcée l'interpréteur de la photo qu'on accusa à tort de surmenage... Le film "Un pont trop loin" montre parfaitement cet épisode et ses conséquences tragiques.

L'évolution progressive de cette compétence se poursuivit largement au delà du premier conflit mondial, aidée en cela par les progrès tant en informatique qu'en aéronautique, photographique et spatiale dont l'un des protagonistes ne fut autre que le concepteur des sinistres V1 et V2, Werner Von Braun qui échappa au procès de Nuremberg grâce aux Américains.

Livre passionnant montrant jusqu'à quel degré de cynisme les alliés pouvaient aller en particulier dans le traitement du massacre des juifs dans les camps de la mort. En effet par le plus pur des hasards un des pilotes le 23 août 1944 pris sans le savoir un cliché du camp d'Auschwitz en plein activité. On y voit éclairement un train à quai débarquant les malheureuses victimes tandis qu'à l'opposé du camp une sinistre fumée noire marque le lieu du charnier où faute de place dans les fours crématoires les monstres Nazis finissaient leur sinistre besogne. Il fallut la découverte par hasard du cliché soigneusement caché dans les archives britanniques sur ordre des états majors américains et britanniques, en 1979, pour que le scandale soit mis aux yeux du public. Rien n'avait été fait pour permettre la rupture de la chaîne "d'approvisionnement" ferroviaire sans pour autant risquer de tuer les malheureux otages.

Un livre qui complète fort bien ceux consacrés aux espions et agents doubles dont j'ai parlé précédemment.

 

 

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